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International Publié le jeudi 14 mai 2009 | Notre Voie

Crise malgache : La situation toujours confuse

Les légalistes malgaches, partisans d’un retour à l’ordre constitutionnel, n’ont pas pu tenir leur grand meeting à la “Place du 13 mai”. Un rassemblement qu’ils ont pourtant voulu pacifique. Ils ont été freinés dans leur élan par la volonté manifeste des nouvelles autorités du pays d’interdire toute manifestation d’envergure. “La Place du 13 mai à Analakely sera interdite à toute manifestation durant la journée de ce mercredi 13 mai 2009”, avait déclaré, la veille, mardi, à la radio Antsiva, le ministre de la Sécurité publique de la Haute autorité de transition (HAT), Rakoto-mihantarizaka Rémy Sylvain Organès. La menace a été mise à exécution.

La rencontre que projetait d’organiser hier les légalistes avait pourtant une grande valeur symbolique. Le motif évoqué par les organisateurs pour se réunir allait au delà de la crise qui secoue en ce moment la Grande île. Il s’agit, en effet, de célébrer la “révolution du 13 mai 1972”, se souvenir du grand moment de l’histoire malgache qui a vu des étudiants remettre en cause un système colonial inique qui sévissait à Madagascar. Cette audace des étudiants en médecine a même permis la fermeture des bases militaires françaises installées à Madagascar. C’était donc la fête de la liberté, de la démocratie. Bien sûr, de l’avis de certains légalistes, cette partie glorieuse de l’histoire malgache devait servir de prétexte pour tirer les leçons de la crise consécutive à la prise du pouvoir d’Etat, jugée illégitime, de l’ex-maire de Antanarivo, Andry Rajoelina, depuis le 17 mars 2009.

Rajoelina gère désormais le pouvoir par le truchement d’un gouvernement et d’une institution baptisée la Haute autorité de transition (HAT). Le nouvel homme fort malgache subit, depuis, la pression conjuguée de la rue (les légalistes) et de la communauté internationale (UA, UE, SADC…). Qui demandent le retour du président Marc Ravalomanana, élu démocratiquement en 2002. Rajoelina a annoncé, pour faire baisser la tension, que les élections présidentielles malgaches se tiendront cette année au lieu de l’année 2010 tel que souhaité par lui-même dès sa prise de pouvoir par la force. "La Haute autorité de transition (HAT) nous a fait savoir qu'elle est prête à raccourcir le calendrier de la transition, et ils se sont dit prêts à organiser des élections avant la fin du mois de décembre 2009", avait affirmé en avril l'envoyé spécial de l'UA à Madagascar, Ablassé Ouédraogo, selon l’AFP, au cours d'une conférence de presse à Addis Abeba (Ethiopie). Mardi, certaines sources ont avancé que Rajoelina ne se présenterait pas à cette joute électorale.

Sur place, à Madagascar, les initiatives se multiplient pour sortir la Grande île de cette crise. Hier, un comité des sages, regroupant des personnalités du monde religieux et politique, a été constitué. Nous avons, par exemple, au sein de ce groupe l’ancien président malgache Albert Zafy. Ce comité, créé à l’initiative de la communauté internationale, va servir de médiateur et sortir Madagascar de la zone de turbulence.

Serge Armand Didi: sardidi@yahoo.fr
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