Le pays de Nelson Mandela entre dans sa 20e année après la suppression du ségrégationnisme entre noirs et blancs.
En Afrique du Sud, Noirs, Blancs, Indiens, Métis, etc, vivent désormais en parfaite harmonie, travaillent ensemble, se marient entre eux, partagent les mêmes espaces. Mieux, les Blancs n’éprouvent aucune gêne ou honte à se retrouver sous les ordres des Noirs qui, petit-à-petit, occupent de nombreuses fonctions qui autrefois leur étaient dévolues.
Une situation dont on peut se féliciter quand bien même on constate que de nombreux jeunes Noirs, pour n’avoir pas bénéficié d’une bonne formation académique, sont confinés dans de petites tâches pendant que les travaux de haute technicité reviennent, en majorité, aux personnes issues de familles nanties qui avaient pu offrir une formation à leurs progénitures généralement à l’extérieur du pays.
Si cette disparité entre Blancs et Noirs est en voie de disparition grâce à une plus grande formation des jeunes Noirs, elle pourrait à la longue faire place à un autre type « d’apartheid », comme il y en a, du reste, dans plusieurs, pour ne pas dire, tous les pays africains. Il s’agit du tribalisme et du népotisme surtout que l’Anc qui regroupait le plus de Noirs est aujourd’hui traversé par un vent de fissuration dont on ignore encore l’ampleur qu’il prendra les années à venir.
Depuis le départ de Thabo Mbeki de la tête de l’Anc en décembre 2007 et de la Présidence de la République le 21 septembre 2008, un nouveau parti a été créé par certains de ses partisans conduits par Patrick Lekota, ancien ministre de la Défense, le Cope.
Quand les Pro-Mbeki accusent le camp Zuma d’avoir contribué à déstabiliser leur leader au sein de l’Anc, les partisans de l’actuel Président sud-africain rétorquent que, pendant son règne, Thabo Mbeki s’est plus investi dans le règlement des conflits dans d’autres Etats africains, délaissant son propre pays. A cela, s’ajoute le reproche à lui fait d’avoir voulu briguer un troisième mandat à la tête de l’Etat. Car, la constitution sud-africaine, dit-on, ne limite pas le nombre de mandats présidentiels. C’est un arrangement tacite qui a voulu que chaque Président n’excède pas deux mandats. D’aucuns attribuent la guéguerre Mbeki-Zuma, à laquelle on a assisté, à ce tiraillement souterrain pour la conservation ou la conquête du pouvoir d’Etat.
D’autres détracteurs vont plus loin pour accuser Mbeki d’avoir privilégié, en son temps, l’insertion des Noirs de son ethnie (le Xhosa) dans le tissu socio-professionnel. Ceux-là voient en l’avènement de Jacob Zuma la chance pour les Zoulou (ethnie de l’actuel président) de se faire, à leur tour, une place au soleil dans ce pays de près de 50 millions d’habitants avec un des produits intérieurs bruts les plus élevés. Bref, le pays de Nelson Mandela, classé parmi les Etats émergents du monde, ne devra son vrai salut qu’à une gestion intelligente du pouvoir par ses dirigeants. Si ceux-ci ne veulent, par des rivalités politiciennes à forte dose d’inimitié et de jalousie, conduire leur beau pays, ce legs du système d’apartheid (qui aura certainement été un mal nécessaire ayant permis aux Blancs de construire le pays en respectant les normes du développement) à la dérive et dans le chaos devenu, hélas, le lot des Etats d’Afrique noire.
Les dirigeants actuels de l’Afrique du Sud l’ont si bien compris qu’ils seraient, selon certaines indiscrétions, en train d’aplanir le différend Mbeki-Zuma qui aurait été confié à un comité de sages. La présence, très appréciée, de Thabo Mbeki à la cérémonie d’investiture de Jacob Zuma le samedi 9 mai dernier à Pretoria, procéderait-elle de ce vent de réconciliation ? Une chose est sûre, Mbeki n’a jamais dit si, oui ou non, il partait du Congrès national africain (Anc).
A. Doualy
Envoyé spécial à Johannesburg
En Afrique du Sud, Noirs, Blancs, Indiens, Métis, etc, vivent désormais en parfaite harmonie, travaillent ensemble, se marient entre eux, partagent les mêmes espaces. Mieux, les Blancs n’éprouvent aucune gêne ou honte à se retrouver sous les ordres des Noirs qui, petit-à-petit, occupent de nombreuses fonctions qui autrefois leur étaient dévolues.
Une situation dont on peut se féliciter quand bien même on constate que de nombreux jeunes Noirs, pour n’avoir pas bénéficié d’une bonne formation académique, sont confinés dans de petites tâches pendant que les travaux de haute technicité reviennent, en majorité, aux personnes issues de familles nanties qui avaient pu offrir une formation à leurs progénitures généralement à l’extérieur du pays.
Si cette disparité entre Blancs et Noirs est en voie de disparition grâce à une plus grande formation des jeunes Noirs, elle pourrait à la longue faire place à un autre type « d’apartheid », comme il y en a, du reste, dans plusieurs, pour ne pas dire, tous les pays africains. Il s’agit du tribalisme et du népotisme surtout que l’Anc qui regroupait le plus de Noirs est aujourd’hui traversé par un vent de fissuration dont on ignore encore l’ampleur qu’il prendra les années à venir.
Depuis le départ de Thabo Mbeki de la tête de l’Anc en décembre 2007 et de la Présidence de la République le 21 septembre 2008, un nouveau parti a été créé par certains de ses partisans conduits par Patrick Lekota, ancien ministre de la Défense, le Cope.
Quand les Pro-Mbeki accusent le camp Zuma d’avoir contribué à déstabiliser leur leader au sein de l’Anc, les partisans de l’actuel Président sud-africain rétorquent que, pendant son règne, Thabo Mbeki s’est plus investi dans le règlement des conflits dans d’autres Etats africains, délaissant son propre pays. A cela, s’ajoute le reproche à lui fait d’avoir voulu briguer un troisième mandat à la tête de l’Etat. Car, la constitution sud-africaine, dit-on, ne limite pas le nombre de mandats présidentiels. C’est un arrangement tacite qui a voulu que chaque Président n’excède pas deux mandats. D’aucuns attribuent la guéguerre Mbeki-Zuma, à laquelle on a assisté, à ce tiraillement souterrain pour la conservation ou la conquête du pouvoir d’Etat.
D’autres détracteurs vont plus loin pour accuser Mbeki d’avoir privilégié, en son temps, l’insertion des Noirs de son ethnie (le Xhosa) dans le tissu socio-professionnel. Ceux-là voient en l’avènement de Jacob Zuma la chance pour les Zoulou (ethnie de l’actuel président) de se faire, à leur tour, une place au soleil dans ce pays de près de 50 millions d’habitants avec un des produits intérieurs bruts les plus élevés. Bref, le pays de Nelson Mandela, classé parmi les Etats émergents du monde, ne devra son vrai salut qu’à une gestion intelligente du pouvoir par ses dirigeants. Si ceux-ci ne veulent, par des rivalités politiciennes à forte dose d’inimitié et de jalousie, conduire leur beau pays, ce legs du système d’apartheid (qui aura certainement été un mal nécessaire ayant permis aux Blancs de construire le pays en respectant les normes du développement) à la dérive et dans le chaos devenu, hélas, le lot des Etats d’Afrique noire.
Les dirigeants actuels de l’Afrique du Sud l’ont si bien compris qu’ils seraient, selon certaines indiscrétions, en train d’aplanir le différend Mbeki-Zuma qui aurait été confié à un comité de sages. La présence, très appréciée, de Thabo Mbeki à la cérémonie d’investiture de Jacob Zuma le samedi 9 mai dernier à Pretoria, procéderait-elle de ce vent de réconciliation ? Une chose est sûre, Mbeki n’a jamais dit si, oui ou non, il partait du Congrès national africain (Anc).
A. Doualy
Envoyé spécial à Johannesburg