La ville de Daloa a servi de cadre au lancement officiel de la caravane nationale de lutte contre la corruption. Une initiative de l’Association ivoirienne des visiteurs internationaux des Etats-Unis d’Amérique (Aivi-Usa) en collaboration avec l’Ong Transparency Justice. C’est la salle de réunions de la préfecture qui a abrité cette importante cérémonie dont le temps fort a été la conférence dite par Dagrou Théodore, président du Tribunal de première instance de ladite ville. Le thème «Justice et corruption : ensemble, luttons contre la corruption» a été développé en présence de la quasi-totalité des couches soci-professionnelles, dont des forces de défense et de sécurité et une forte délégation des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn). Auparavant, Mme Zunon-Kipré Viviane, présidente de l’Aivi-Usa, a présenté cette association d’élites et insisté surtout sur ses objectifs. Cette association, créée en mai 2005, regroupe tous les bénéficiaires des séjours de formation ou d’échanges organisés par le gouvernement des Etats-Unis, à travers une agence du département d’Etat. Il ressort des explications de Mme Zunon Kipré Viviane que l’Aivi-Usa entend établir entre ses membres une synergie, afin de faire bénéficier à la Côte d’Ivoire l’expérience que ces derniers ont acquise pendant leur séjour au pays du Président Obama. Revenant sur le thème de la caravane, la présidente souligne que parler de la corruption n’est plus suffisant. «Il faut imaginer des mécanismes qui provoquent une prise de conscience générale sur les dangers du fléau et les moyens à mettre en œuvre afin de le juguler», a-t-elle suggéré. Pour elle, avec ce thème, il est posé la problématique de l’efficacité de la justice. Trois questions ont été les principaux fondements des axes de réflexion: comment la justice lutte-t-elle contre la corruption? Son action est-elle efficace? Quelles solutions envisager si cette action ne l’est pas? Ce sont entre autres préoccupations qui ont été développées durant deux heures d’horloge au cours de la cérémonie dominée surtout par des échanges avec les invités. Dans sa conclusion, le conférencier a souligné que l’Etat en jouant sur les salaires, les traitements des fonctionnaires pourrait accroître le seuil de corruptibilité, plus particulièrement pour ceux qui manient l’argent. Il va loin pour proposer la nomination au sein de la juridiction de magistrats anti-corruption et la création d’un ministère chargé de la moralisation. Soulignons que cette caravane prépare en réalité un cadre d’actions concertées. La lutte contre la corruption doit être l’affaire de tous.
Emmanuel Kouadio
Correspondant régional
Emmanuel Kouadio
Correspondant régional