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Politique Publié le mardi 19 mai 2009 | Le Patriote

5ème réunion du CPC à Ouagadougou - Ouaga a tout verrouillé

La fumée blanche est-elle enfin sortie de la 5éme réunion du Cadre permanent de concertation (CPC), qui s’est tenue hier à Ouagadougou? L’on pourrait répondre à cette question par l’affirmative. La quasi-totalité des participants à ce rendez-vous important, c’est-à-dire, les présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo, ayant, à l’unanimité, fait savoir à la presse leur ‘’satisfaction’’ au terme de cette rencontre qui a duré plus de trois longues heures. Les choses sont parties très vite hier dans la matinée. Tous logés à l’Hôtel Laîco, appelé dans un passé récent, Hôtel Lybia, les leaders politiques ivoiriens et leurs délégations ont quitté leurs chambres au pas de course. Le protocole du Président du Faso, Blaise Compaoré, Facilitateur du Dialogue direct inter ivoirien, n’a négligé aucun détail. C’est par vagues successives que les hôtes du numéro un burkinabé se sont rendus au Centre de conférence internationale de Ouaga 2000, situé à un jet de pierres de là. L’honneur est revenu au président du RDR, Alassane Dramane Ouattara de précéder les autres sur les lieux de la rencontre. Il était exactement 9h 50 minutes. Il a été suivi cinq petites minutes plus tard, soit à 9h 55 précises, par le président du PDCI Henri Konan Bédié. Le Premier ministre Guillaume Soro l’a presque simultanément suivi, à 9h 56. Tout ce beau monde a été rejoint à 10h 05 par le chef de l‘Etat ivoirien, Laurent Gbagbo. En l’espace de quelques secondes, la grande salle de conférence internationale qui était vide, s’est remplie de monde. Les uns et les autres assis derrière leur chef de délégation. A tout seigneur, tout honneur. Et l’honneur est donc revenu au Président Blaise Compaoré de dire un mot à l’endroit de ses hôtes d’une journée. Dans un discours bref, mais dont la densité le disputait à la clarté, le Facilitateur a tenu à remercier ‘’les membres du CPC pour leur participation effective’’ à cette réunion. Signe de l’intérêt et de la confiance qu’ils portent ‘’à cette formule originale, inspirée des valeurs africaines’’. Non sans inviter, la CEI, la structure en charge des élections à poursuivre ses efforts en vue de finaliser l’enrôlement des populations dans le délai prescrit par le chronogramme. Convaincu que «la fixation de la date du premier tour de l’élection présidentielle (…) marque un tournant décisif pour le processus et exprime la ferme volonté du Gouvernement d’assurer un fonctionnement régulier des institutions (…) », le Président du Faso a émis une adresse toute particulière à l’endroit du gouvernement et des organes de régulation de la presse : Ceux-ci doivent ‘’veiller à l’accès équitable des partis politiques aux médias d’Etat et au traitement équilibré de l’information’’.
Ainsi se résume l’aspect officiel auquel ont ris part, journalistes, photographes, protocoles, aides de camps et les autres membres des différentes délégations. Le Président du Faso et ses quatre ‘’invités de marque ’’ auxquels se sont joints le président de la CEI, de la Sagem, s’étant par la suite retirés à huis clos pour discuter des choses beaucoup plus sérieuses. Et ce, durant trois heures d’horloge. Puis soudain, à 14 heures 05, les services du Protocole de la présidence burkinabé annoncent la fin du huis clos. La salle, tout à l’heure, ‘’triste’’ retrouve une ambiance vive. Dans un beau désordre, dans un tout aussi beau remue-ménage, les uns et les autres regagnent leurs places. Les chasseurs d’images, de sons et les journalistes font des coudes pour se positionner. Les premiers pour avoir le bon profil des personnalités, les seconds pour les bons sons. Le communiqué final est lu par le ministre d’Eta burkinabé, ministres des Affaires étrangères. Dans un silence de cimetière, toute l’assistance l’écoute religieusement. Puis vient le meilleur pour la fin. Une déclaration de clôture est lue par Blaise Compaoré. Celui-ci réaffirme et réaffiche son optimisme. Mais, il se dit convaincu que tout ceci ne dépend de personne d’autres que des Ivoiriens eux-mêmes. ‘’L’on va beau déployer les forces onusiennes pour la sécurisation des élections, si les Ivoiriens veulent avoir des élections dans la violence, ils l’auront’’, a-t-il fait savoir. D’où ses appels. D’un à la presse ‘’pour accompagner le processus’’ et aux leaders politiques ‘’pour le respect du code de bonne conduite qu’ils ont eux-mêmes signés’’. C’est pourquoi, il a appelé au sens du patriotisme de tous les Ivoiriens car ‘’nous allons vers une période très importante et très délicate. A chacun de montrer son patriotisme et son engagement pur la Côte d’Ivoire’’. Mais Blaise Compaoré a aussi de l’humour à revendre. C’est pourquoi, arrachant le sourire à tous les leaders et à la salle, il a annoncé une rencontre entre les trois leaders candidats et lui, le 1er décembre prochain. «M. Le Premier ministre, vous n’êtes pas candidat, donc vous pouvez ne pas venir» dit-il à l’endroit de Guillaume Soro. Réponse toute empreinte d’humour de la part de celui-ci: «Je serai là quand même, à moins que vous me chassiez» ironise Soro. Nouveaux éclats de rire dans une salle qui allie aussi facilement silence et éclats de rires. La cinquième réunion du CPC vient ainsi de prendre fin. Dans la bonne humeur. Signe des temps?

Yves-M. ABIET
(Envoyé spécial à Ouaga)
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