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Région Publié le mardi 19 mai 2009 | Islam Info

Carnet de route - Region du Denguélé : Des potentialités économiques, géologiques et touristiques inexploitées

A l'occasion de l'inauguration de la mosquée de Faracoro, votre reporter a fait un véritable périple dans la région du Denguélé notamment à Madinani, Faracoro, Tiémé, Séguélon, Odienné, Seydougou et Gbéléban.


Un voyage sans problème

A 6 heures ce mercredi 08 avril 2009, c'est le départ d'Abidjan pour Odienné. Le voyage se déroule sans problème jusqu'à Boundiali où nous arrivons à 18h30. De Boundiali à Madinani sur une voie non bitumée distante de 57 km, tout se passe bien. Des chaînes de montagnes s'étalent dans la pénombre: « C'est une région de montagne comme Man ce qui justifie cette forêt primaire qui se voit à travers les phares du véhicule» nous explique notre voisin de voyage. En cours de route, deux fois de suite, des lapins traversent la voie en vitesse. Ensuite, ce sont des perdrix qui s'envolent chaque fois à la lumière des phares de notre véhicule. Spectacle nouveau pour votre reporter. Aux environs de 21h00, c'est l'arrivée à Madinani le cap est ensuite mis sur Séguelon distant de 43 km. La voie non bitumée est praticable. L'arrivée a lieu à 23 heures après une brève escale à Farakoro.


Les mêmes cultures industrielles qu'au Sud du pays aux flancs des montagnes.

Le lendemain, retour à Farakoro où nous devons couvrir la cérémonie d'inauguration de la mosquée. Sur le chemin, nous découvrons, le kami le sommet de la chaîne de montagnes aperçu dans la pénombre dans toute sa splendeur. Il rappelle en fait la crête d'une pintade comme son nom l’indique en Malinké. Une beauté rare. Sur les flancs des montagnes on constate toutes sortes de culture qu'on croyait seulement être viables dans le Sud du pays : hévéa, banane platin, banane douce et surprise du café! On nous apprend que dans de nombreux villages de la région, notamment à Ningun, le café est cultivé et même exporté vers Daloa et d'autres villes voisines. Quant à l'hévéa selon un spécialiste que nous avons rencontré à Odienné, il est de meilleure qualité que celui du Sud, cependant, il contient moins de sève.

Les mêmes atouts que Man et la Guinée voisine.

Dans tous les cas, il n'y a qu'à se référer à la Guinée proche où on trouve le même climat, le même sol, la même végétation et par conséquent les mêmes cultures : «Nous avons les mêmes richesses que ce pays qui est un scandale géologique». Dans la région du Denguélé, outre ces cultures industrielles, on trouve également de l'or et du diamant». On tombe des nues devant de telles informations! Par ailleurs, la région d'Odienné a également le même climat et le même sol que Man où il fait froid à certaines périodes de l'année : « Sachez que cette région est même propice à la culture de la pomme de terre et du blé». Et pour justifier ses propos, notre guide nous apprend qu'en décembre, il fait si froid dans la région que l'on a de la peine à sortir.

Malheureusement, les populations, n'ont pas les tenues appropriées si bien qu'elles n'utilisent que le beurre de karité pour lutter contre ce froid nous apprend-on. Effectivement la densité de la végétation nous permet de constater que nous ne sommes pas dans une zone de savane mais plutôt de forets primaires, de forets galeries et de savane arborée. "Ici la pluviométrie est la plus élevée en cote d'ivoire. Elle atteint 1800 millimètres dans l'année. Toute chose qui permet la culture du riz» Lors de notre trajet, de nombreux bas-fonds dans les villages attestant cette affirmation.

Du lait de vache à …. 150 FCFA le litre !

A Faracoro, nous passons la nuit. Le lendemain vendredi 10 avril, nous participons à l'inauguration de la mosquée et c'est le retour à Séguelon, notre base. Le jour suivant, samedi 11 avril, c'est le départ pour seydougou en passant par Tiémé et Odienné. Nous faisons escale dans la ferme du chef de canton, le sage KONE Moritié à trois kilomètres environ de Séguelon. On y dénombre un cheptel assez important géré par des Peulhs. Pour nous rafraîchir, nous commandons du lait de vache frais à 150 francs CFA le litre. Et sur le champ ce sont quatre litres de lait à 600 FCFA qui nous sont servis. Voici une source de revenu inestimable qui n'attend qu'à être mis en valeur. Au Etats-Unis, on aurait eu à cet endroit un ranch avec une laiterie ce qui aurait donné une plus-value à cette ferme. Imaginez les bénéfices que pourraient réaliser ce fermier en exportant ce lait à Abidjan ou même tout près d'ici à Bamako distant de 320 kilomètres à peine», nous lance Mme Bakayoko née Koné Alimata, membre de la délégation, spécialiste en environnement qui a effectué toutes ses études supérieures au pays de l'oncle SAM « avec un peu de moyens et une stratégie adéquate, c'est quelque chose de faisable».

Après la désillusion du soja, celui de l'Anacarde!

Au fur et à mesure que notre véhicule avance on découvre des champs d'anacarde, et de tecks à perte de vue: "L'Anacarde a été introduite dans la région par nos autorités. Mais aujourd'hui, c'est la désillusion car les prix ont baissé; il n'existe aucune politique de suivi comme c'est le cas avec le café et le cacao. Les planteurs sont livrés à eux-mêmes". En effet, au cours de notre périple dans la région, ce constat sera fait à travers le désespoir de ces derniers face à la chute des prix de ce produit. Les planteurs sont à la merci des acheteur qui fixent les prix selon le client. Après la désillusion du soja qui avait suscité beaucoup d'espoir, c'est maintenant celui de l'anacarde!

Des sites touristiques à exploiter

- Un monument en la mémoire de René CAILLE

A Tiemé, c'est la découverte d'une ville où les cadres se sont beaucoup investis On remarque en effet dans la ville, de très belles villas et même une opération immobilière avec de nombreuses maison aux toits rouges. De surcroît, on constate la présence de l'énergie solaire. Par ailleurs, une médersa moderne accueille les visiteurs. Tiémé est une ville à forte renommée islamique. À quelques mètres, c'est un monument en la mémoire de René CAILLE, l'explorateur qui a séjourné pendant au moins un an dans la ville avant de se rendre à Tombouctou.


- Une ferme moderne appartenant à un cadre de la région

Après une brève escale dans cette ville, c'est le départ pour Odienné. A Gbèrèdougou, nous découvrons une vaste ferme de plusieurs hectares de manguiers. C'est une plantation industrielle d'un fils de la région en l'occurrence TOURE Vacamoué. Un tour dans cette ferme permet de constater à perte de vue des manguiers et des tracteurs de même qu'une résidence faite de trois cases modernes avec tout le confort: «Ce monsieur exporte la mangue qu'il conditionne, vers l'extérieur du pays. C'est un exemple à suivre. Si tous les cadres de la région faisaient comme lui, cela résorberait l'immigration massive des jeunes vers la basse côte”, affirme un membre de notre délégation.


Le massif du Denguélé dans toute sa splendeur

Entre Odienné et Seydougou se dresse majestueux, le massif du denguelé avec son pique appelé "Denguelé Kourou" A ses pieds, des falaises qui forment un beau décor «Les touristes payent des millions de francs pour venir découvrir ce genre de paysage et nous l'avons là gratuitement, ne sachant pas nous en servir. Le Ministère du tourisme devrait relancer cette activité à travers ce genre de sites qui se prête à l'alpinisme et à la chasse aux papillons. Après la crise qui secoue le pays il faudra remettre l'aéroport d'Odienné en état et reprendre les périples du Grand Nord comme c'était le cas dans les années 1970» entend-on dire. De Seydougou à Balala, un village à 9 kilomètres de la Guinée, c'est le même paysage fait de montagnes avec un climat doux. Notre véhicule touche même les falaises. Sur le chemin, une petite unité industrielle en voie de construction, œuvre du maire DIARRASSOUBA Daouda. Elle servira au décorticage et au traitement de l'anacarde. Une autre initiative à encourager. «C'est de cette manière que la région se développera; il faut procéder par de petites unités industrielles comme l'ont fait les Asiatiques. Cela revient moins chère et crée de l'emploi pour tous et en plus développe la région». A coté de cette réalisation, se trouve la case du paysan en construction : « Elle servira à la fois de foyer et de centre de formation ».

La cité mythique de Gbelegban

Après une escale à Balala situé à sept kilomètres de Seydougou, le cap est mis sur Gbelegban, la cité mythique située à 20 km de Seydougou. Sur la piste, un troupeau de quatre singes traverse le chemin stupeur ! Au retour, ce sera le même scénario : des singes d'une même famille qui retraverseront la piste; «c'est une zone de chasse. C'est pourquoi nous avons beaucoup de dozos dans la région.». Sur la route de Gbéléban, un pont fait de troncs d'arbres remplaçant certainement un autre effondré doit être traversé pour avoir accès à la sous préfecture: «Carton jaune pour les Gbélébankas!» plaisante un membre de la délégation.

On lave le linge en Cote d'Ivoire et on le sèche en Guinée.

Dans la ville, se dresse cependant, la mosquée qui a fière allure et qui est en train de recevoir une couche de peinture. Direction vers le fleuve à la frontière de la Guinée. C'est l'étonnement! : Une belle plage au sable fin, digne d'une carte postale nous accueille. On se croirait à Assinie. Une foret surplombe le fleuve et l'endroit est très frais «il n y a qu'à ajouter quelques paillotes et nous avons une station balnéaire. Voilà une manne financière qui n'attend qu'à être exploitée», de l'autre coté du fleuve c'est la Guinée. Moins de 10 mètres séparent les deux pays. Les enfants font le guet pour aller en Guinée et revenir en Cote d'ivoire en moins de cinq minutes. Certains traversent le fleuve à la nage. « Regardez! Les femmes lavent le linge en Côte d'Ivoire et vont le sécher en Guinée » ironise un de nos compagnons, c'est cela aussi l'Afrique! Les enfants nous apprennent que le premier village guinéen est situé à 15 kilomètres de Gbéléban et que le jour du marché, les Mercredis, les Guinéens viennent faire le marchés le matin et retournent le soir en Guinée Il en est de même pour les Gbélébankas qui font le chemin inverse.

Après la visite de Gbélegban c'est le retour à Odienné ville et ensuite à Séguelon d'où nous repartons pour Abidjan le lendemain matin lundi de Pâques. Après une journée entière de voyage, nous arrivons à Abidjan avec ses embouteillages et ses coups de klaxons de même qu'avec beaucoup d'images et de rêves en tête. Mais également, avec une nouvelle vision de la Côte d’Ivoire.

kemebrama@hotmail.com

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