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Politique Publié le lundi 25 mai 2009 | Le Patriote

Le Fpi n’est pas un ange…

Affi N’guessan aussi ! Il parle aussi. Parler est si difficile que dans l’organisation de nos sociétés traditionnelles, la sagesse recommande de tourner sept fois la langue avant tout propos. Au nord, plus précisément à Korhogo, l’antre du RDR, le Président du Front populaire ivoirien (FPI) est allé la langue fourchue tancer au propre comme au figuré, le parti de l’ex-DGA du Fonds monétaire international (FMI). « (…) On a fait RDR ! RDR ! RDR-là, ça nous a menés où. Il t’a donné quoi ? Des problèmes et la mort qu’on a eus ? Depuis que le RDR a emmené les palabres ici, devant les fusils, tout le monde a fui ! Qu’est-ce qui resté ici ? C’est la pauvreté, on n’achète plus le coton, on n’achète pas l’anacarde, il n’y a pas de docteur, il n’y a pas d’écoles (...) », charge Affi N’guessan. Après un tel réquisitoire, la proposition découle de source : « la solution de tous vos problèmes, c’est le Fpi et Laurent Gbagbo ». Le RDR serait devenu un démon, le FPI et Laurent Gbagbo, les anges, les philanthropes. Diantre, de quoi parle Affi N’guessan ? Partagé entre une personnalité ambiguë et le désir d’être, Affi, le faux héros, veut falsifier les faits. Si Korhogo a accueilli la coalition de la gauche en 1990 et le succès du FPI dans la cité du Poro, c’est parce que cette contrée a cru longtemps au changement. Désenchantées, les populations ont dû déposer les valises au Rassemblement des Républicains. Les propositions moribolantes de Laurent Gbagbo aux visées électoralistes n’auront été que du vent. Dans l’opposition, les « 10 petits milliards de Fcfa » pour régler les problèmes de nos universités sont toujours attendus. Les planteurs de cacao fatigués d’attendre l’achat de cette matière première à 3000 Fcfa, s’ils n’ont pas raccrochés, choisissent d’aller vendre leur produit au Ghana voisin. En outre, y’a-t-il meilleur vitrine de la violence du FPI ? Lui qui a armé la Fesci et célébre la violence à l’école. Oui l’humanisme à forte odeur funeste est un trait distinctif de ce parti théoriquement socialiste. Jamais ! Le pays n’a connu de jours aussi sombres que sous ce régime. Des souvenirs terribles et parfois traumatisants. Cela, à commencer par le tragique charnier de 57 corps découvert le 26 octobre 2000 dans un quartier de Yopougon. Vient ensuite, en 2001, la répression sanglante des Forces de l’ordre, ordonnée par le chef de l’Etat lui-même, les militants et sympathisants du RDR qui avaient décidé de descendre dans les rues pour protester contre le rejet de la candidature du Dr Alassane Dramane Ouattara aux Législatives. L’on a dénombré une cinquantaine de morts dans les rangs de l’opposition. Et les forces de police se sont rendues responsables de plusieurs actes de viol et de torture. A l’éclatement de la rébellion le 19 septembre 2002, des ‘’Escadrons de la mort’’ font leur apparition dans la zone gouvernementale. Ces Escadrons procèdent à des éliminations physiques des personnalités et des militants de l’opposition. Le général Robert Guéi, le médecin Benoît Dakoury Tabley (frère de Louis André Dakoury Tabley, numéro 2 de la rébellion) et le comédien Camara ‘’H’’ Yêrêfê, sont entre autres, des victimes de ces tueurs à gage. La valse de ces violences du FPI atteint son paroxysme le 25 mars 2004, lors de la manifestation organisée par l’opposition ivoirienne pour soutenir l’accords de paix, signé le 24 janvier 2003 à Linas Marcoussis (France). Les Forces de défense et de sécurité, guidées par leurs hiérarchies proches du parti au pouvoir, mettent en marche une véritable machine à tuer. La répression fait officiellement 120 morts selon un rapport d’enquête de l’ONU et plus de 300 morts selon l’opposition ivoirienne. L’histoire est récente. Mais Affi et les autres ont peut-être la mémoire trouée. Hélas ! Quand un chef d’Etat déclare : « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance », où sont donc la paix, la cohésion, la sérénité promises au peuple ? Affi prend les Ivoiriens pour des demeurés. Il se trompe.
Coulibaly Brahima
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