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Politique Publié le mercredi 27 mai 2009 | Notre Voie

Polémique: Encore un autre pas

La passation de pouvoirs tant attendue entre les com’zones et les préfets a finalement eu lieu hier. Cinq mois après. L’accord complémentaire IV de Ouagadougou la prévoyait au plus tard le 15 janvier. De report technique en polémiques autour des pouvoirs des préfets, le processus de paix avait fini par prendre du plomb dans l’aile. Puis, un jour, le président Gbagbo, qui est certainement l’une des rares personnes à n’avoir jamais perdu espoir, donna un coup d’accélérateur au processus. Une grande réunion avec les responsables des Forces nouvelles et les représentants de la communauté internationale, plusieurs rencontres au niveau militaire et le processus de sortie de crise fut définitivement remis sur les rails.

Depuis hier donc, les préfets sont à nouveau les vrais maîtres des zones qui, pendant près de sept ans, ont été administrés par les Forces nouvelles. Du moins en théorie. Puisqu’il faudra encore de la bonne volonté pour que toutes les bonnes intentions se traduisent dans les faits. Ce qui n’est pas donné. Il faudra certainement encore beaucoup de patience, de perspicacité et de persévérance de part et d’autre. Il faudra également énormément de diplomatie aux préfets pour éviter les écueils qui ne manqueront pas de se dresser sur le chemin de la restauration effective de l’autorité de l’Etat sur les zones anciennement administrées par les Forces nouvelles. En réalité, ce n’est pas à eux que l’on devrait dicter l’attitude à tenir. Eux qui ont dû s’humilier pour donner l’exemple. Eux qui ont dû accepter l’inacceptable. Leurs résidences officielles occupées par les autorités des Forces nouvelles, les préfets ont souvent exercé dans des conditions difficiles. Affectés à des résidences de fortune, ils ont souvent transformé leurs salons en bureaux. Ceux-là ont vraiment fait preuve d’un calme exemplaire et d’un sens élevé de patriotisme pour ne pas faire écrouler tout l’édifice du redéploiement de l’administration. Parce qu’il faut vraiment être courageux pour vivre dans un environnement où ton autorité n’est pas reconnue alors que tu es censé représenter l’Etat central.

Le président Laurent Gbagbo comptait sur eux pour faire avancer les choses. Il peut aujourd’hui être fier d’eux pour avoir tenu le coup.

Maintenant, il faut passer à une autre phase, celle du désarmement réel. C’est vrai que, comme le dit le texte signé hier, les missions sécuritaires sont du ressort du centre de commandement intégré (CCI). Mais, tant que le désarmement n’est pas effectif, la situation demeure fragile.
Un pas vient d’être franchi, il faut désormais que tout le monde ait le courage d’aller plus loin. Les Ivoiriens ont fait le choix d’un désarmement consenti. Sans brutalité. Sans violence. Ils ont signé des accords. Il faut continuer à les appliquer sans croire que cela traduirait la victoire d’un camp sur l’autre. Car, au bout du compte, seule la Côte d’Ivoire sortira grandie de l’application des accords.

Ce n’est pas le moment de prêter une oreille attentive à tous ces oiseaux de mauvais augure qui proclament partout qu’il est possible d’aller aux élections sans désarmement. L’exemple de la République démocratique du Congo (RDC) démontre à souhait que ceux-là ont tort. Tous ceux qui aiment la Côte d’Ivoire devraient comprendre que le salut de tous et de chacun se trouve dans le désarmement total avant les élections. Ceux qui soutiennent le contraire se trompent et trompent ceux qui acceptent de les suivre.

Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr
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