Entre les fournisseurs et l'Institut national des statistiques, le courant ne passe plus. Les premiers ne comprennent pas que leurs factures ne soient toujours pas payées. Mathieu Meleu assure qu'ils seront satisfaits lorsque l'argent sera à disposition. «Ce n'est pas de notre faute », dit-il.
Le Directeur général de l'Institut national de la statistique (Ins), Meleu Mathieu, aurait-il utilisé à des fins inappropriées, les fonds mis à sa disposition par l'Etat afin de régler ses fournisseurs ? C'est en tout cas, ce que pensent une partie des transporteurs dont les véhicules ont été loués par cette institution pour conduire ses agents et les kits sur toute l'étendue du territoire national dans le cadre de l'opération d'identification. Très remontés, ces opérateurs économiques envisagent de mener, les jours à venir, des actions vigoureuses destinées à contraindre les autorités à faire face à leur situation. «Si rien n'est fait nous allons paralyser l'institution pour dénoncer la mauvaise foi des responsables», récriminent-ils. Selon la note transmise à notre rédaction, c'est en novembre que des transporteurs ont été commis pour mener à bien l'opération d'acheminement du personnel et des kits de l'Ins à Abidjan et vers les villes de l'intérieur. Trois mois après, c'est-à-dire en janvier, comme la promesse leur avait été faite, ces transporteurs s'attendaient à percevoir les premiers chèques quand le directeur des affaires financières de l'Ins, Fulgence Mabéa, leur aurait fait comprendre qu'il n'y a pas d'argent disponible. Il aurait en revanche promis de régler l'intégralité des factures qui s'élèvent à plusieurs millions de Fcfa lorsque les fonds seront décaissés. Pour parler d'une même voix, ces transporteurs se constituent alors en collectif et engagent des pourparlers avec la Direction générale pour entrer en possession de leur dû. Des premières négociations, les transporteurs dont les véhicules ont seulement servi à Abidjan perçoivent 40 % de leur facture. Mais ceux dont les véhicules ont été utilisés hors d'Abidjan, ont été invités à prendre leur mal en patience. Avec le démarrage du paiement de la dette intérieure aux fournisseurs, ces transporteurs espéraient aussi avoir leurs factures réglées par l'Ins surtout que cette institution venait de percevoir un important financement de l'Etat. Contacté, Mathieu Meleu ne conteste pas l'existence des problèmes soulevés par les intéressés. Il précise même que les prestations ont fait l'objet d'appels d'offres c'est-à-dire qu'elles sont passées par le marché public. Toutefois, il refuse que les fournisseurs parlent de détournement dans la mesure où les sommes perçues par ses services l'ont été dans le cadre strict des impératifs liés à la sortie de crise. Rien de plus. Autant dire que les obligations et autres charges de fonctionnement ont dû être sacrifiées sous l'autel de l'organisation des élections. «Il est absolument inexact de dire que les fonds ont été détournés. Ils seront payés mais pour l'heure, ils ne le sont pas encore. L'Etat a ses contraintes. Nous considérons ainsi que les sommes dues sont des arriérés. L'Etat a mis de l'argent à notre disposition mais il était affecté uniquement aux opérations de sortie de crise. Les transporteurs ne sont pas les seuls. Et nous ne sommes pas la seule Epn dans ce genre de cas. Il y en a d'autres. Cela dit, nous avons introduit la question des arriérés à la primature. Mais, nous n'avons pas encore obtenu une suite favorable. Cela veut dire que si les fournisseurs doivent exercer des pressions, ce n'est pas sur nous mais sur le Trésor public qui fait les décaissements», se défend le Directeur général de l'Ins, ajoutant, la main sur le cœur, qu'il est également préoccupé par les difficultés des fournisseurs.
Lanciné Bakayoko
Le Directeur général de l'Institut national de la statistique (Ins), Meleu Mathieu, aurait-il utilisé à des fins inappropriées, les fonds mis à sa disposition par l'Etat afin de régler ses fournisseurs ? C'est en tout cas, ce que pensent une partie des transporteurs dont les véhicules ont été loués par cette institution pour conduire ses agents et les kits sur toute l'étendue du territoire national dans le cadre de l'opération d'identification. Très remontés, ces opérateurs économiques envisagent de mener, les jours à venir, des actions vigoureuses destinées à contraindre les autorités à faire face à leur situation. «Si rien n'est fait nous allons paralyser l'institution pour dénoncer la mauvaise foi des responsables», récriminent-ils. Selon la note transmise à notre rédaction, c'est en novembre que des transporteurs ont été commis pour mener à bien l'opération d'acheminement du personnel et des kits de l'Ins à Abidjan et vers les villes de l'intérieur. Trois mois après, c'est-à-dire en janvier, comme la promesse leur avait été faite, ces transporteurs s'attendaient à percevoir les premiers chèques quand le directeur des affaires financières de l'Ins, Fulgence Mabéa, leur aurait fait comprendre qu'il n'y a pas d'argent disponible. Il aurait en revanche promis de régler l'intégralité des factures qui s'élèvent à plusieurs millions de Fcfa lorsque les fonds seront décaissés. Pour parler d'une même voix, ces transporteurs se constituent alors en collectif et engagent des pourparlers avec la Direction générale pour entrer en possession de leur dû. Des premières négociations, les transporteurs dont les véhicules ont seulement servi à Abidjan perçoivent 40 % de leur facture. Mais ceux dont les véhicules ont été utilisés hors d'Abidjan, ont été invités à prendre leur mal en patience. Avec le démarrage du paiement de la dette intérieure aux fournisseurs, ces transporteurs espéraient aussi avoir leurs factures réglées par l'Ins surtout que cette institution venait de percevoir un important financement de l'Etat. Contacté, Mathieu Meleu ne conteste pas l'existence des problèmes soulevés par les intéressés. Il précise même que les prestations ont fait l'objet d'appels d'offres c'est-à-dire qu'elles sont passées par le marché public. Toutefois, il refuse que les fournisseurs parlent de détournement dans la mesure où les sommes perçues par ses services l'ont été dans le cadre strict des impératifs liés à la sortie de crise. Rien de plus. Autant dire que les obligations et autres charges de fonctionnement ont dû être sacrifiées sous l'autel de l'organisation des élections. «Il est absolument inexact de dire que les fonds ont été détournés. Ils seront payés mais pour l'heure, ils ne le sont pas encore. L'Etat a ses contraintes. Nous considérons ainsi que les sommes dues sont des arriérés. L'Etat a mis de l'argent à notre disposition mais il était affecté uniquement aux opérations de sortie de crise. Les transporteurs ne sont pas les seuls. Et nous ne sommes pas la seule Epn dans ce genre de cas. Il y en a d'autres. Cela dit, nous avons introduit la question des arriérés à la primature. Mais, nous n'avons pas encore obtenu une suite favorable. Cela veut dire que si les fournisseurs doivent exercer des pressions, ce n'est pas sur nous mais sur le Trésor public qui fait les décaissements», se défend le Directeur général de l'Ins, ajoutant, la main sur le cœur, qu'il est également préoccupé par les difficultés des fournisseurs.
Lanciné Bakayoko