Touré Losséni et Ibrahim Moni résident, tous deux, à Anyama. L’un est chauffeur de taxi. Et l’autre gère un kiosque à café au quartier ‘’Shneider’’. Ces deux jeunes reviennent de loin. Ils ont été pris à partie, dans la nuit du vendredi 22 mai dernier, aux environs de minuit, par une patrouille du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS). «C’était le véhicule n°26», nous indique le chauffeur de taxi, Touré. Selon lui, c’est à sa descente, pendant qu’il venait stationner son véhicule au parking, qu’il est accosté par les éléments du CeCOS devant le kiosque géré par son ami Ibrahim. «Ils m’ont d’abord demandé de leur remettre les pièces du véhicule. Et sans dire un seul mot de plus, ils se sont mis à me battre», explique l’infortuné. Et pendant ce temps, sur les cinq hommes en armes, trois se dirigent vers le kiosque à café.
La population
traumatisée et inquiète
A la vue des éléments du CeCOS, les clients présents décident de prendre la poudre d’escampette. «C’est en ce moment qu’ils se sont saisis de moi et de deux autres personnes n’ayant pu s’échapper. Ils nous ont traînés dehors, avant de commencer à nous porter des coups de ceinturons», indique à son tour le gérant du kiosque, Ibrahim Moni. Après leur forfait, les hommes du général Guiai Bi Poin ont très rapidement déserté les lieux. Mais avant de partir, l’un d’entre eux ne manque pas de menacer : «Nous ne voulons plus voir quelqu’un dehors après 22 H».
Comme au quartier ‘’Shneider’’, des cas similaires, avec les mêmes atteintes physiques et propos d’intimidation du CeCOS ont été enregistrés dans d’autres quartiers d’Anyama. Ce sont les quartiers ‘’Château’’ et ‘’Sylla’’, généralement habités par des populations communément appelées ‘’dioula’’. «Quand ils viennent dans les quartiers, ce sont les jeunes qui sont leurs cibles.
Ceux-ci sont d’abord humiliés, avant d’être battus», soutient L. Koné, commerçant. Selon nos sources dans la cité de la ‘’cola’’, cette situation a commencé il y a peu, avec la rumeur de coup d’Etat qui est devenue une vraie psychose dans tout le pays.
Et comme nous l’annoncions dans notre parution du mercredi dernier, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) sont en alerte maximale. Et sur ordre du chef d’Etat-major, le général Philippe Mangou, il est demandé aux gendarmes, policiers et militaires de boucler la ville d’Abidjan et Banlieue, «avec effort sur Abobo et Anyama». Ainsi, Mangou demande à ses forces, surtout au CeCOS, de procéder «au contrôle systématique d’identité et rafle de toute personne suspecte» dans ces deux communes, situées au nord dans le district d’Abidjan. Deux communes également reconnues comme étant des bastions du RDR, parti du Dr Alassane Dramane Ouattara. Depuis le vendredi dernier donc, c’est un véritable couvre-feu qui est décrété, de manière implicite, dans la localité d’Anyama par le CeCOS. Toute chose qui ne laisse pas indifférents les habitants de la cité de la ‘’cola’’. «Cette forte présence des hommes en armes nous perturbe beaucoup. A travers des menaces et autres manœuvres d’intimidation, ils créent plus d’insécurité dans la commune. Et cela est vraiment inquiétant», indique une autre source, sous le couvert de l’anonymat. Une inquiétude également que partage Mlle T. Salimata, couturière. «Nous ne savons pas pourquoi c’est nous qui sommes toujours visés, chaque fois qu’il y a quelque chose. Qu’on nous laisse vivre librement comme les autres habitants des autres communes du pays», implore-t-elle. Comme pour dire qu’il n’y a pas de crime à vivre dans un endroit, fut-il un bastion d’un parti politique.
Diawara Samou
La population
traumatisée et inquiète
A la vue des éléments du CeCOS, les clients présents décident de prendre la poudre d’escampette. «C’est en ce moment qu’ils se sont saisis de moi et de deux autres personnes n’ayant pu s’échapper. Ils nous ont traînés dehors, avant de commencer à nous porter des coups de ceinturons», indique à son tour le gérant du kiosque, Ibrahim Moni. Après leur forfait, les hommes du général Guiai Bi Poin ont très rapidement déserté les lieux. Mais avant de partir, l’un d’entre eux ne manque pas de menacer : «Nous ne voulons plus voir quelqu’un dehors après 22 H».
Comme au quartier ‘’Shneider’’, des cas similaires, avec les mêmes atteintes physiques et propos d’intimidation du CeCOS ont été enregistrés dans d’autres quartiers d’Anyama. Ce sont les quartiers ‘’Château’’ et ‘’Sylla’’, généralement habités par des populations communément appelées ‘’dioula’’. «Quand ils viennent dans les quartiers, ce sont les jeunes qui sont leurs cibles.
Ceux-ci sont d’abord humiliés, avant d’être battus», soutient L. Koné, commerçant. Selon nos sources dans la cité de la ‘’cola’’, cette situation a commencé il y a peu, avec la rumeur de coup d’Etat qui est devenue une vraie psychose dans tout le pays.
Et comme nous l’annoncions dans notre parution du mercredi dernier, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) sont en alerte maximale. Et sur ordre du chef d’Etat-major, le général Philippe Mangou, il est demandé aux gendarmes, policiers et militaires de boucler la ville d’Abidjan et Banlieue, «avec effort sur Abobo et Anyama». Ainsi, Mangou demande à ses forces, surtout au CeCOS, de procéder «au contrôle systématique d’identité et rafle de toute personne suspecte» dans ces deux communes, situées au nord dans le district d’Abidjan. Deux communes également reconnues comme étant des bastions du RDR, parti du Dr Alassane Dramane Ouattara. Depuis le vendredi dernier donc, c’est un véritable couvre-feu qui est décrété, de manière implicite, dans la localité d’Anyama par le CeCOS. Toute chose qui ne laisse pas indifférents les habitants de la cité de la ‘’cola’’. «Cette forte présence des hommes en armes nous perturbe beaucoup. A travers des menaces et autres manœuvres d’intimidation, ils créent plus d’insécurité dans la commune. Et cela est vraiment inquiétant», indique une autre source, sous le couvert de l’anonymat. Une inquiétude également que partage Mlle T. Salimata, couturière. «Nous ne savons pas pourquoi c’est nous qui sommes toujours visés, chaque fois qu’il y a quelque chose. Qu’on nous laisse vivre librement comme les autres habitants des autres communes du pays», implore-t-elle. Comme pour dire qu’il n’y a pas de crime à vivre dans un endroit, fut-il un bastion d’un parti politique.
Diawara Samou