La situation des droits de l’homme est toujours déplorable en Côte d’Ivoire. Répression sanglante des manifestations, racket des Forces de l’ordre, violence contre les femmes et les filles tant dans la zone gouvernementale que dans le nord tenu par l’ex-rébellion. Tout cela dans un climat d’impunité totale. C’est le constat fait par Amnesty International (AI) qui vient de publier son rapport annuel 2009. La section ivoirienne de cette ONG a mis ce rapport à la disposition de la presse nationale, lors d’une conférence de presse tenue hier, dans un hôtel de la place, à Cocody. Présentant la situation en Côte d’Ivoire, M Alain Drouho, président de la section ivoirienne de Amnesty International, a indiqué que le pays a connu plusieurs violations graves des droits humains en 2008. Il a dénoncé le recours excessif à la force par la police ivoirienne. Notamment, lors des manifestions contre l’augmentation des prix des aliments de base en mars et en avril 2008, dans les rues d’Abidjan. «Elle (la police) a utilisé des grenades lacrymogènes et des balles réelles. Deux hommes ont été tués et plus de 10 personnes ont été blessées, dont des femmes tenant des commerces. Un adolescent de 16 ans est mort après avoir reçu une grenade lacrymogène à la tête, dans la commune de Yopougon. Un homme de 24 ans aurait reçu trois balles dans la tête à Port-Bouët. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que des enquêtes avaient été ouvertes sur ces homicides mais, à la fin de 2008, aucun élément des Forces de défense et de sécurité n’avait manifestement été poursuivi ni inculpé», a-t-il soutenu. A cela s’ajoutent les rackets perpétrés par le Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCOS). Des abus qui ont coûté la vie au chauffeur de mini car en commun, (gbaka), Laciné Bamba, dans le mois de février 2008. Concernant le processus de sortie de crise, l’ONG internationale a condamné la perturbation du processus d’identification et de recensement électoral ‘’par des attaques lancées par une organisation estudiantine proche du président Laurent Gbagbo’’. «Ces étudiants ont saccagé des centres d’enregistrement, dérobé du matériel informatique et emporté des actes de naissance», note-t-on dans le rapport lu par M. Drouho. Ce dernier a terminé son exposé, par un appel aux gouvernements du monde pour une mobilisation pour la défense des droits humains.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna