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Art et Culture Publié le vendredi 5 juin 2009 | Le Patriote

Presse : Allègement fiscal, Fonds de soutien, Convention collective - Pourquoi ça tarde ?

La presse ivoirienne, surtout la presse privée, a fait des progrès. Elle devient de plus en plus professionnelle. C’est ce que disent des professionnels du secteur ces temps-ci de la presse écrite, surtout les journaux privés qui ont éclos en Côte d’Ivoire après "le printemps de la presse". En dépit de cette vision laudatrice vis- à-vis du secteur, celui- ci est tout de même confronté à de profondes difficultés de tous ordres, aggravées par la situation de crise que connaît la Côte d’Ivoire ces dernières années. Et tous les chantiers mis en route, tels que Allègement fiscal; le Fonds de soutien; Convention collective ; Carte d’identité de journaliste professionnel…, pour sortir cette presse de l’ornière, ne semblent pas encore porter des fruits palpables.
Les difficultés de la presse ivoirienne se traduisent aujourd’hui par l'incapacité des entreprises auxquelles les journaux sont adossés à faire face à leurs obligations structurelles, sociales et fiscales. Pour une réponse idoine à cette situation qui handicape le secteur, important dans l’avènement de la démocratie dans un Etat moderne, il a été organisé en octobre 2004,"les Assises de la presse" qui ont recommandé un certain nombre de mesures dont l’application effective sera une bouée de sauvetage pour la presse. Surtout la presse écrite privée de Côte d’Ivoire. Mais, à ce jour, en dépit de la débauche d’énergie du ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, pour la mise en place du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) ; la signature de la Convention Collective et la dernière mesure salutaire portant exonération de taxes fiscales, le bout du tunnel ne point toujours pas à l’horizon. Et les acteurs du secteur des médias se demandent pourquoi les choses ont encore du mal à décoller ?

Un terrain propice
Cela a fait l’effet d’une bombe. Le 12 mai dernier, lorsque le Directeur des Impôts, Lambert Kesse Fêh a annoncé, à la presse, les mesures d’allègement fiscal, travailleurs et patrons du secteur des médias ont plus que jubilé. Cette mesure, de l’avis de Dénis Kah Zion, Président du Groupement des Editeurs de la Presse Ivoirienne (GEPCI) « apparaît comme une bouée de sauvetage.» Et pour lui être reconnaissants, les patrons de presse regroupés au sein du GEPCI sont même allés dire merci au Chef de l’Etat. Mais, les propos de Laurent Gbagbo, au cours de cette rencontre, ne semblent pas rasséréner tant les patrons que les travailleurs de la presse. « Si je n’ai pas d’argent à vous donner et que je vous allège des taxes, c’est tout comme.» A y voir de près, cette exonération de taxes sonne, pour le premier des Ivoiriens, comme une mesure compensatoire qu’il faut saluer à sa juste valeur, sans être la panacée. Les pouvoirs publics, avant la mise en route de ces mesures, avaient soupesé la nécessité de cet allègement. C’est-à-dire l'urgence dans laquelle se trouvent les entreprises de presse ivoirienne. Et sur une période de trois (3) ans, elles bénéficient, entre autres, d’une exonération d'impôts « sur les bénéfices industriels et commerciaux, sur la contribution nationale pour le développement économique, culturel et social de la nation au litre du personnel local. » En sus, les entreprises obtiennent, en « l'annulation des arriérés d'impôts dus au 31 décembre 2008. » Mieux, elles sont exonérées d’impôts jusqu'au 31 décembre 2011.
En plus de cet allègement fiscal, l’Etat enlève une autre épine au pied des acteurs des médias par la mise en route du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP). En effet, par décret N° 2007-677 du 28 décembre 2007, le gouvernement ivoirien créait le FSDP dont le Conseil de gestion, présidé par Kébé Yacouba a été installé le 22 janvier 2009. Jusqu’au 1er avril dernier, cette structure avait fini de mettre en place toute l’organisation qu’il lui faut pour être opérationnelle. Mais, en date du 1er mai, la Directrice exécutive, Mme Bernise N’Guessan, au cours d’une conférence de presse, pouvait afficher son désarroi: « Le secteur de la presse a besoin d’être soutenu et priorisé. Que les autorités agissent maintenant ! » Par cette sortie, Mme N’Guessan exhortait les autorités à mettre à disposition, le plus tôt possible, les 3 milliards 120 mille Francs CFA devant alimenter le fonds. Alors, cette manne financière attendue, tant par les patrons que par les travailleurs, pour servir d’appuis directs ou au financement des projets de formation et d’équipement, tarde à prendre forme. Et l’inquiétude et l’expectative gagnent les acteurs du secteur.
A-t-on vite crié victoire ?

« A tous les travailleurs de la presse privée de Côte d'Ivoire, ce jour est Ie jour de notre jour. Après tant d'années de lutte, de souffrance, qui ont vu plusieurs des nôtres disparaître dans l'anonymat, nous voici enfin en possession d'une Convention acceptée par nous et par nos patrons…» Ces propos empreints d’émotion doublée de satisfaction, sont ceux de Guillaume Gbato, Secrétaire général du Syndicat National des Agents de la Presse Privée de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI). Il les a tenus, le 13 février 2008, dans la salle de conférence du ministère de la Fonction publique, au Plateau où il venait de parapher, avec Dénis Kah Zion, Président du Groupement des Editeurs de la Presse Ivoirienne (GEPCI), le document cadre de la Convention collective des travailleurs de la presse privée de Côte d’Ivoire. Ce, en présence de Hubert Oulaye, ministre de la Fonction publique et de Ibrahim Sy Savané, ministre de la Communication. Cette Convention à laquelle tient Sy Savané comme à la prunelle de ses yeux a, selon lui, pour vocation de « permettre aux journalistes ivoiriens de vivre décemment ». A la grande joie des journalistes et travailleurs des médias, le chronogramme assorti à ce texte, donne un délai de dix- neuf (19) mois pour l’application de cette convention. Toute spéculation mise à part, elle doit, en principe, être applicable à compter de ce mois de juin. Mais, telles que les choses se profilent, l’application de la grille indiciaire, conformément à la Convention, risque d’être comme "le noyau" d’un oignon ou un serpent de mer. Vivement qu’un coup de fouet salvateur soit donné à toutes ces avancées. Pour une presse ivoirienne au visage radieux.
Jean- Antoine Doudou
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