Livre : Serge Bilé dénonce les tares du Vatican

La Librairie de France a servi de cadre, mercredi dernier, à la dédicace du livre ‘’Et si Dieu n’aimait pas les noirs, enquête au Vatican sur le racisme’’ de Serge Bilé et Audifac Ignace. Cet ouvrage dénonce le racisme au Vatican, matérialisé par la vie des prêtres sans papiers et des religieuses africaines réduites aux travaux ménagers dans les couvents, et qui sont obligées de tourner le dos au sacerdoce pour se livrer à la prostitution. Pour étayer ces écrits, Serge Bilé explique ‘’qu’il est retourné au Vatican pour filmer et recueillir le témoignage des ouvriers du Seigneur’’. Jeudi dernier, au cinéma la Fontaine de Sococé, ce documentaire intitulé : «Une journée dans la vie de Marie Madeleine» montre des personnes voilées ou à visage découvert, religieuses ou pères de religieuses, qui racontent ‘’leur calvaire’’ au Vatican. Elles expliquent que dans un couvent, la mère supérieure fait faire toutes sortes de corvées aux religieuses noires quand les blanches occupent des postes dans l’administration… Certaines Africaines ont dû fuir le couvent pour prendre la rue. L’une d’elles raconte : « Je préfère, face à cet fait, être un simple laïc et servir Dieu». D’autres n’ont pas résisté aux avances des hommes. L’une d’entre elles a pu se refaire une nouvelle vie et s’est mariée. Selon le témoignage d’un gynécologue, il y en a qui viennent discrètement se faire avorter. Une sœur aurait, selon un autre témoignage ‘’contracté le sida et été expédiée dans son pays’’. Et son père dans ce film de 52 mn, de dire combien il est déçu de sa fille «qui n’a pu aller jusqu’au bout de son sacerdoce» d’autant qu’elle est décédée sans même un mot de «soutien de sa congrégation».

A l’issue de cette projection, l’abbé Esmel Emilien a, dans son intervention, demandé et à l’auteur et aux cinéphiles présents de faire la différence entre l’institution, le Vatican, et les personnes issues des sociétés avec leurs préjugés qui pratiquent le racisme. Aux prêtres et religieuses sans papiers ou qui s’adonnent à tout sauf au sacerdoce, le vicaire de Saint Jean-Marie Vianney a demandé tout simplement qu’ils rentrent dans leurs pays respectifs plutôt que de jeter le discrédit sur l’église.




Marie Chantal Obindé