x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le dimanche 7 juin 2009 | Le Journal De L’Economie

Gestion de la filière Café cacao: Retour à la case départ

La très riche, mais bruissante filière café-cacao de Côte d’Ivoire est toujours à la recherche d’une cure de jouvence. Laquelle devrait lui permettre de sauvegarder sa place de leader mondial de plus en plus contestée. C’est en tout cas l’ambition de cet énième reforme mise en place par les autorités ivoiriennes.

La filière café-cacao de Côte d’Ivoire a mal quelque part. Où exactement ? Il est difficile de le dire. Mais, une chose est sûre : les autorités n’ont pas l’intention de laisser plonger davantage cette filière qui représente 40% du marché mondial. Depuis la libéralisation survenue début 2000, une dizaine de textes ont été pris pour régir cette filière et en assurer une gestion saine et efficiente. La dernière en date, le décret n°2009-54 du 27 février 2009, qui instaure un comité dit de la réforme de la filière café cacao a été installé officiellement le 26 mai dernier. Si pour Odehouri Géraldine Brou qui dirige cet autre comité de reforme, le bien fondé se retrouve dans la « redéfinition du cadre organique de la filière café-cacao, y compris la description complète des opérateurs par type d’activités… », pour nombre d’observateurs, cette réorganisation sonne le glas de la politique de libéralisation de ladite filière. Au surplus s’agit- il de l’échec de cette politique qui a consisté à remettre la gestion de la filière café-cacao entre les mains des producteurs? Lesquels ne percevaient pas les dividendes équivalents à leurs labeurs dans les plantations. Cependant, en sept années passées à la tête des différentes structures de gestion, les représentants des paysans et producteurs qui avaient ainsi, entre leurs mains le destin de toute cette corporation, n’ont pu changer la donne. Ce qui explique aujourd’hui la reprise en mains par les autorités ivoiriennes. Celle –ci se traduit par la vaste reforme, dont l’un des points d’orgue aura été incontestablement l’arrestation en juin 2008 de l’ensemble des responsables des structures de gestion de la filière café-cacao. Aujourd’hui donc, tout est à refaire pour épurer cette filière de tous ses maux. De l’amélioration du système de commercialisation à l’évaluation de l’impact des restructurations jusqu’ici engagées,

en passant par l’exportation, la gestion rationnelle des ressources communes de la filière, le système d’évaluation périodique des performances, le comité de reforme devra trouver les mesures, mécanismes ou systèmes adéquats. Ceci, en vue de trouver des solutions pérennes et définitives . Dans un délai de trois mois, l’équipe de Mme Odéhouri devra tracer les axes de cette nouvelle réforme en s’appuyant sur les audits et les conclusions des travaux des comités et autres commissions antérieures relatifs à l’organisation de la filière.



Au-delà des reformes institutionnelles…

Pour l’instant, les autorités ivoiriennes semblent avoir concentré leurs énergies sur les reformes institutionnelles. Là aussi, il n’est pas sûr que les résultats soient ceux escomptés par les producteurs à la base. Pour

certains bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale, « au-delà des réformes institutionnelles, il est important de réduire la fiscalité pour que le maximum de ressources aille aux paysans », avait indiqué son directeur des opérations à Abidjan Madani Tall, . « Combien le paysan ivoirien touche-t-il sur le prix du cacao… c’est moins de 40%, comparé au Ghana où il touche 70%, au Nigeria où le paysan touche 90% du prix international et en Indonésie», s’est-il indigné.

Par JEAN-LOUIS GBANGBO



Encadré

Qui sont ces nouveaux hommes forts du cacao ivoirien

Mme ODEHOURY épouse BROU Tamou Géraldine, juriste de formation et conseillère du Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, en charge des questions juridiques, dirige le comité de réforme forte de 13 personnes. Dont Malick Tohé Adam, proche du Premier ministre Guillaume Soro (Conseiller spécial), ex DG de la société Tropival (filiale d’ED&F Man Holdings), et actuel secrétaire exécutif du système de suivi du travail des enfants (SSTE).

Il y a aussi Pierre N’Dri Kouadio Narcisse, économiste, directeur des participations et de la privatisation (Dpp) à la direction générale de l’économie. Tout comme lui, l’analyste financier et agroéconomiste au Bnetd, Asseh NGoran fait parti aussi du comité de reforme.

Si ces deux derniers font figure de nouveaux venus, ce n’est pas le cas de Ila Donwahi Ginette. Bien connue dans l’univers de l’exportation du café et du cacao, l’ancienne représentante du GEPEX (Groupement des exportateurs) a travaillé pour Delbeau devenu le groupe TUTU. Ila Donwahi a aussi occupé le poste de 1ere vice présidente du comité de gestion de la filière café cacao.

L’autre femme du comité est Léa Claudine Yapobi née Yéhiri. Ingénieur agronome, l’ancienne chargée de vente à la défunte CAISTAB était, jusqu’à sa nomination, administrateur provisoire du FRC.

Autres membres, le vice –président du Conseil national des sages (Cns) de la filière café cacao, le colonel à la retraite André Djiropo Morowé qui occupe aussi la vice-présidence du conseil général de San Pedro, Jacques Kanga Aka, secrétaire général du CNS. Jacques ABOULE, Directeur Général de l’UCOOPEXCI (union des coopératives exportatrices de Côte d’Ivoire) et le banquier, président du conseil d’administration de AE&I (Afrique émergence et investissement) Jacob AMEMATEKPO, fondateur de la Banque OMNIFINANCE, première banque

d’initiative individuelle d’un cadre ivoirien.

J-L.G


PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ