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Économie Publié le lundi 8 juin 2009 | Notre Voie

Réforme de la filière café-cacao : Le FGCCC à la croisée des chemins

Le Fonds de garantie des coopératives café-cacao (FGCCC) traverse, en ce moment, une situation difficile. Depuis la semaine dernière, 62 de ses 70 agents sont au chômage technique et ses 7 agences de l’intérieur fermées. Faute de moyens, il pourrait disparaître s’il n’est pas pris en compte par la réforme engagée par le tout nouveau comité mis en place par le président Laurent Gbagbo. Et cela sonnerait, le glas des coopératives café-cacao en Côte d’Ivoire.

Le FGCCC est, avant tout, un outil spécifique approprié pour financer les coopératives café-cacao qui ne peuvent, pour le moment, se financer dans le cadre classique de financement. Les banques n’étant attirées que par une clientèle formelle, bien structurée et qui leur garantit un retour sur leurs investissements et qui ne coûte pas cher.

Or, les coopératives sont importantes pour la commercialisation intérieure du café et du cacao de Côte d’Ivoire. Il fallait donc les soutenir parce qu’elles ne pouvaient pas emprunter aux banques commerciales. Le guichet classique des emprunts privés leur était fermé. Il fallait trouver un mécanisme approprié. C’est pour cela que le FGCCC a été mis sur pied. D’abord sous de projet et ensuite, sous la forme de société formelle. Tirant ses ressources des subventions. Notamment des appuis du Stabex et ensuite des excédents de la Caistab. Après sa dissolution, l’Etat avait jugé nécessaire de mettre à la disposition des coopératives “le fonds de tasse” de la Caistab, à travers le FGCCC. Et puis, tout récemment, il était aussi soutenu par le Comité de suivi des programmes et projets de la filière café-cacao. Malheureusement, à la faveur de la mise en place du Comité de gestion de la filière café-cacao (CGFCC) par décret, on a ignoré le FGCCC. Certaine-
ment par rapport à son statut juridique.


Le FGCCC, une société privée

A la différence des autres structures de la filière, le FGCCC est une entité privée régie par les règles de l’OHADA. Appartenant à des actionnaires que sont l’Etat de Côte d’Ivoire, les producteurs de la filière café-cacao, les exportateurs et les banques, il n’était donc pas possible au président de la République de retirer, du coup, le FGCCC des mains de ses propriétaires pour le placer sous l’autorité d’un simple comité de gestion. S’il l’avait fait, cela attirerait certainement la colère de ces actionnaires ou la désapprobation de nombreux observateurs. Et peut-être même des bailleurs de fonds. Le décret respectant ainsi l’esprit et la lettre de la loi. “C’est là la difficulté du Fonds de garantie et c’est cela qu’il faut que les gens comprennent. Aujourd’hui, le travail que nous faisons, c’est que cette difficulté soit annihilée. Il faut faire en sorte que le FGCCC soit une propriété de l’Etat ou de la filière si tant est que sa mission est encore pertinente”, indique Mathias Ouraga Yéhou, le Direc-teur général par intérim. Pour lui, il faut une augmentation du capital du Fonds comme le recommande la commission bancaire de l’UEMOA.


Revoir la structure du capital

“Et à l’occasion, de ce relèvement du capital, il faut revoir la structure du capital. Là où l’Etat avait 10 %, s’il a désormais 99 %, ça devient une affaire de l’Etat. Et à travers un tel outil, l’Etat peut imprimer sa politique de financement des coopératives si tant est que les coopératives sont encore importantes. Et partout où on passe, on est tous d’accord sur une chose. C’est que les coopératives sont importantes. Elles sont même une priorité. Il faut simplement les réorganiser”, ajoute-t-il.

Au niveau du conseil d’administration du Fonds, il aurait été retenu le principe de se prononcer sur l’augmentation du capital au cours d’une assemblée générale extraordinaire. “Mais déjà, à la suite d’une assemblée générale en 2006, quand il s’était agi aux actionnaires de souscrire, on a vu que ça a traîné. Parce que les banques ne semblaient pas être intéressées. Les exportateurs qui sont des hommes d’affaires qui mettent leur argent là où il peut être rentable, ne se pressaient pas non plus. Et ça a traîné. Celui qui a intérêt dans l’affaire, c’est l’Etat”, fait-il aussi remarquer.
L’existence des coopératives contribue déjà à maintenir un certain équilibre de prix dans le sens de la commercialisation bord champ. “Les zones où le pisteur est seul, il y a forcément la catastrophe. Les zones où il y a compétition entre le pisteur et la coopérative, c’est mieux pour le paysan. Le pisteur ne peut plus payer le produit à 200 FCFA là où le marché indique 500 FCFA ou 600 FCFA. Et cela profite à l’Etat parce que cela participe à la lutte contre la pauvreté dans les campagnes”, affirme M. Ouraga.

Si le FGCCC disparaît, dira-t-il en effet, il faudra recréer un système ou une structure pour refinancer les coopératives. Parce que les coopératives ne peuvent pas être financées dans le cadre classique de financement des banques commerciales.

Robert Krassault: ciurbaine@yahoo.fr
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