x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER

Société Publié le jeudi 11 juin 2009 | Islam Info

Historique de la LIPCI

El Hadj Binaté Bouraïma est membre fondateur, premier président et membre du Conseil d'Administration de la Ligue Islamique des Prédicateurs en Côte d'Ivoire (LIPCI). A Yamoussoukro lors de l’Assemblé Générale, il est revenu sur l'histoire de cette structure.

«La jeune génération doit prendre en modèle leurs prédécesseurs dans ce travail »

Parlant de la création la LIPCI, chacun depuis le lieu où il a étudié (Arabie saoudite, Egypte etc…) nourrissait l'intention de nous unir pour apporter quelque chose à l'islam. Surtout que ce sont les étudiants des pays arabes qui ont incité les étudiants en Côte d'Ivoire à se rassembler au sein de l'AEEMCI, à organiser les séminaires islamiques pendant les vacances. Mais, quand la première génération de ces diplômés arabophones est rentrée au pays, ils assistaient, encadraient les jeunes membres de l'AEEMCI à l'époque. C'est ainsi qu'au cours d'un des séminaires à savoir celui de Daloa en 1988 nous nous sommes posés la question, pourquoi ne pas se retrouver autour des activités destinées à une tranche de la communauté. Parce que, tant qu'il n'y a pas de plate forme d'échanges, de stratégies de la Dâwat et d'unité, on ne pourra pas faire véritablement un bon travail.
Nous avons décidé au cours de ce séminaire de nous retrouver. De retour à Abidjan, nous avons appelé les frères prédicateurs qui étaient disponibles pour que nous réfléchissions sur la création d'une structure qui va réunir tous ceux qui ont appris l'islam et qui se sont engagés pour transmettre ce message islamique. Nous nous sommes retrouvés quelques mois plus tard, chez le frère Imam Djiguiba Cissé, pour essayer d'aller en profondeur. C'est au cours de cette réunion, que nous avons créé un comité composé de cinq membres, pour réfléchir sur les objectifs, les grandes orientations de ce que devait être la structure ainsi que l'appellation. Ce comité de cinq a été chargé d'élaborer le premier document qui est en fait la charte fondatrice de la LIPCI. Je ne sais pas si le document existe encore. Nous nous sommes retrouvés quelques mois après ce rendez-vous. Nous étions une cinquantaine de personnes. A la seconde rencontre au cours de laquelle le comité des cinq devait présenter sa proposition nous étions plus que cinquante. C'est à ce moment que nous avons étudié les objectifs de la structure. C’est ce document de base qui a défini le mode d’élections des futures responsables de la LIPCI.
Après des débats, le consensus s'est dégagé sur la dénomination « Ligue Islamique des Prédicateurs en Côte d'Ivoire » (LIPCI). Parce que ce nom était globalisant en tenant compte des objectifs sans exclure quelqu'un. Cette appellation prenait en compte tous le monde, même ceux qui n'ont pas eu le privilège d'étudier dans les pays arabes. On peut être arabophone et ne pas être imam, comme on peut être prédicateur et ne pas être arabophone. On peut être prédicateur ne pas être imam. Donc, au cours de cette réunion, on a décidé de choisir le président. Un mode d'élection a été adopté au préalable, selon le rapport du comité des cinq. On avait dit, que personne ne se propose et qu'on ne propose pas quelqu'un d'avance. Et si l'assemblée choisit quelqu'un pour la présidence, il ne doit pas refuser. C'est ainsi que BINATE Ibourahima a eu le plus de voix, suivi de celui de Djiguiba Cissé. J'ai demandé aux aînés d'accepter la composition du bureau avec les personnes qui ont été choisies. Nous avons procédé ainsi. Quelques temps après, nous avons tenu le congrès constitutif à Bouaké.
Par rapport au financement de nos activités on s'est dit qu'il faut compter sur nous même, après Allah. C'est ainsi que nous organisions toutes nos activités à cet époque par nos propres moyens.
Chacun cotisait 5000f, chaque
personne payait son transport pour
se rendre au lieu des caravanes
ou des séminaires
Nous étions jeunes à cette époque et nous avions pas de moyens. Mais, le nom de la LIPCI et ses activités ont franchi les frontières de la Côte d'Ivoire. Cela, grâce à notre union et à l'inlassable travail des uns et des autres. Sur la base de notre dynamisme, des organismes nous ont aidés. Donc quand on est responsable, on doit pouvoir travailler à tout les niveaux.
Quand on est président, d'une section ou du bureau national, on n'est pas président à vie. Il faut respecter les statuts et règlements de la structure. Les assemblés générales doivent être tenues, même dans les sections. Ce sont elles qui relaient les activités du bureau national. Tout ne doit pas être limité à ce dernier. Quand on fait cela, on trouvera toujours des gens pour nous accompagner, nous assister et nous soutenir, même si on est dans un petit village.
Tel est le message que nous avons transmis à la jeune génération des membres de la LIPCI. Ce message avait pour objectif de les galvaniser parce que l'alternance est en train de se faire. Nous avons donné les garde-fous communs. C'est à dire, quand on est responsable de la LIPCI, on n'a pas à distinguer les écoles juridiques, les différents lieux où les membres ont étudié. C'est ce qui nous permettra de travailler convenablement.

La première satisfaction, c'est que nous avons réussi l'exploit de l'alternance. Cela donne l'espoir à tous ceux qui sont dynamiques.
Aujourd'hui, un président de la LIPCI ne peut pas dépasser deux mandats. C'est vraiment un acquit qui fait de nous, en tant que prédicateurs, des modèles en la matière. Ma deuxième satisfaction, c'est la survie de la LIPCI. Parce qu’il y a beaucoup de structures qui ont assez de problèmes, mais nous existons encore.
Une autre satisfaction est la fierté de savoir qu'il y a un potentiel humain intellectuel qui peut prendre la relève. Parce que nous avons parmi nous des jeunes frères, diplômés des pays arabes, qui n'ont aucun complexe.
Je pense qu'avec les activités, nous avons réussi, au niveau de la LIPCI, à faire de la Côte d'Ivoire un pôle d’excellence, à travers la mémorisation du coran. Le président actuel a reussi cet exploit d'organiser des concours sous-régionaux de psalmodie du Coran. Ce sont des acquis à saluer, c'est aussi la constance.

C'est la fraternité qu'il faut consolider et l'esprit LIPCI.

C'est ce qui a motivé la création d'une structure, qui est constituée de sages, chargée de garder la maison et de donner des conseils aux membres qui constituent des ressources humaines. Cela est encourageant. Je demande à la jeune génération, qu’elle s'adresse à la LIPCI, quand elle revient en Côte d’Ivoire après les études. Parce que la LIPCI n'appartient à personne. Elle est à celui qui en fait son affaire, qui y travail sincèrement.
Je suis obligé d'être au service de la LIPCI. Parce que les aînés nous ont fait confiance pendent huit ans. C'est pour cela que nous nous engageons et nous mettons à la disposition totale de la LIPCI. Nous pensons que la jeune génération doit prendre en modèle leurs prédécesseurs dans ce travail. Elle doit être endurante, car on traverse beaucoup de moments difficiles pour réussir plus tard.
Propos receuillis par Sanogo Abou-amirat

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous