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International Publié le vendredi 12 juin 2009 | Fraternité Matin

Droits de l’homme : “Omar Al-Bachir doit être remis à la Cour”

Dans un entretien accordé au Centre d’actualités de l’Onu, le procureur Luis Moreno-Ocampo estime que le Président soudanais, Omar Al-Bachir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (Cpi) «doit être remis à la Cour». «La meilleure solution serait que le gouvernement du Soudan lui-même applique la loi. Bien sûr, si Al-Bachir se rend dans un pays membre du Traité de Rome, il sera arrêté. Mais en attendant, il est important que la communauté internationale envoie un message fort qu’un chef d’Etat ne peut pas commettre des crimes contre ses propres citoyens et qu’il faut l’arrêter», affirme-t-il. Luis Moreno-Ocampo a pris ses fonctions de procureur de la Cpi à La Haye il y a six ans. Il s’est distingué dans son pays d’origine, l’Argentine, en 1985 alors qu’il était procureur adjoint aux procès des militaires accusés d’être responsables des sept années de «guerre sale» (1976-1983) au cours desquelles des milliers de civils, considérés comme des dissidents, ont disparu. En tant que Procureur de la Cpi, Luis Moreno-Ocampo a ouvert des enquêtes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité concernant l’Ouganda, la République démocratique du Congo (Rdc), la République centrafricaine et le Darfour (Soudan). Les juges de la Cpi ont émis des mandats d’arrêt contre 13 personnes, dont le Président soudanais Omar Al-Bachir, et quatre sont actuellement en détention.

Face aux accusations de «deux poids deux mesures» selon lesquelles la Cour n’enquête que sur des dirigeants africains alors que d’autres acteurs importants en Occident et ailleurs restent en liberté, Luis Moreno-Ocampo affirme qu’il s’agit de «propagande». «Je ne peux pas travailler en Iraq parce que ce n’est pas un Etat partie [au Traité de Rome]. Je ne peux pas enquêter aux Etats-Unis parce que les Etats-Unis ne sont pas un Etat partie. J’applique scrupuleusement une norme, la loi. Et la loi dit que j’ai besoin qu’un Etat ait signé le traité pour l’appliquer à ce pays.» Lorsque Luis Moreno-Ocampo est entré en fonctions il y avait 80 Etats parties au Statut de Rome et maintenant il y en a 108. D’après le procureur, cela prendra 20 ou 30 ans. Mais il pense que dans un avenir proche tous les Etats seront des Etats parties au Traité de Rome.




C. Fiankan-Bokonga
Correspondance particulière
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