A travers cet entretien téléphonique, Guigrehi Aklegbou Pierre, porte-parole du Cndd et des délégués du personnel du Port s'est prononcé sur les évènements du lundi dernier qui ont occasionné d'importants dégâts matériels. Par ailleurs vice-président du Collectif national des dockers et dockers transit, il nie toute implication des dockers aux saccages des autobus de la Sotra. Il n'occulte surtout pas de présenter le bilan que les dockers ont enregistrés de leur côté.
Est-ce que les dockers ont quelque chose à avoir avec les manifestations du lundi dernier qui ont occasionné d'importants dégâts ?
Nous sommes effectivement des dockers et nous travaillons à l'intérieur du port. Donc les dockers n'ont rien à avoir avec tout ce qui s'est passé hors du port.
Mais le directeur d'Exploitation commerciale de la Sotra, par exemple, a dit qu'il avait la certitude que ce sont les dockers qui ont brûlé et saccagé les bus de la Sotra et molesté des machinistes. Que répondez-vous à cela ?
La réalité, c'est qu'à la suite d'une réunion entre une médiation et le Cndd, la veille, il était question pour les travailleurs de sensibiliser des uns et des autres à ne pas entrer dans le port pour une marche qui était envisagée. N'ayant pas pu joindre la majorité de ceux qui avaient été mobilisés, le syndicat a envoyé des gens au niveau du jardin pour dire à tout le monde de replier et que la marche était finalement annulée. Et c'est au moment où le meeting devrait se tenir en lieu et place de la marche que la police a gazé les participants. Dans la débandade, les gens se sont séparés et chacun est parti de son côté. Et comme, c'est la police qui a tiré, c'est elle qui pourrait répondre s'il y a eu des bus cassés ou pas.
Où en êtes-vous concrètement aujourd'hui avec votre mouvement de grève ?
L'intervention semble avoir pris faits et causes pour nous. La Fédération internationale des ouvriers du transport (Itf) a produit une déclaration depuis le 6 juin dernier dans laquelle elle a déploré la violence des forces de l'ordre et invité le gouvernement au dialogue social. Et de concert avec la Confédération syndicale internationale, l'Itf section Afrique a saisi l'organisation internationale du travail (Oit) dont la Côte d'Ivoire est membre. La 98e session de l'Oit a donc produit une déclaration à la suite de laquelle elle a saisi officiellement le président de la République de Côte d'Ivoire, Sem Laurent Gbagbo, lui demandant d'intervenir immédiatement. Donc, au moment où je vous parle, le chef de l'Etat est saisi et nous pensons que nous serons entendus.
Mais vous nous aviez dit, la semaine dernière, que vous étiez en pourparler avec le ministre de l'Intérieur. Qu'avez-vous obtenu de ces négociations ?
Hier nuit (Ndlr : Lundi dernier) nous avons eu un premier contact avec le ministre de l'Intérieur qui a appelé la partie patronale à la table de discussion. Mais les discussions n'ont pas avancé parce que le syndicat (Cndd) a demandé, au nom des travailleurs, un bureau unique de recrutement des dockers, contrairement au projet de Marcel Gossio. Et a demandé aussi la démission des responsables des structures étatiques qui ont fait le communiqué. Parce que le décret portant statut particulier des dockers dit que la commission interministérielle présidée par le ministre des Transports a compétence pour autoriser le recrutement des dockers ou pour retirer les cartes professionnelles de dockers. Donc nous avons demandé la démission de tous ceux qui ont violé cette disposition.
A qui faites-vous allusions ?
Je veux parler du directeur général du Port, Marcel Gossio et du directeur des Affaires maritimes et portuaires, Tanho Koffi Martin.
Parlant de la dernière manifestation, avez-vous enregistré de votre côté des désagréments ?
Nous avons eu un travailleur docker qui est mort par noyade du côté de Vridi Terminal. Nous comptons 40 blessés. 15 autres se sont ajoutés. Et depuis hier, les arrestations sont systématiques. Les autorités nous parlent de 20 arrestations. En plus des 18 premières, nous sommes aujourd'hui à 38 arrestations.
Face à cette situation, que comptez-vous faire ?
Nous avons de bonnes informations qui nous permettront d'exercer des pressions pour que le gouvernement réagisse au plus vite.
Quelles sont ces bonnes informations que vous détenez ?
Pour le moment, nous ne pouvons pas les divulguer mais nous sommes sûrs que l'International, ayant saisi le chef de l'Etat, il ne pourra pas rester les bras croisés en sa qualité de grand syndicaliste, lui-même. Et c'est ce qui fonde notre espoir.
Entre-temps, nous avons remarqué que les activités ont repris sur la plate-forme portuaire. Quel est votre commentaire ?
C'est vrai qu'ils ont recruté des gens mais en réalité, ces personnes ne peuvent pas faire le travail que les dockers ont l'habitude de faire. Donc je réitère que le port est toujours paralysé. Actuellement où je vous parle, le port autonome envoie des émissaires vers nous pour négocier mais comme nous ne leur faisons pas confiance, nous ne les écoutons pas. Ils nous demandent de faire une déclaration pour appeler les dockers à reprendre. Mais nous leur avons dit de retirer d'abord les plaintes qu'ils ont déposées contre les travailleurs. Car il est impossible de traquer des gens et leur demander de venir travailler en même temps. Comme certains de nos camarades sont toujours prêts à tromper les autres alors nous observons. La balle est dans leur camp.
Quel message laissez-vous à vos camarades dockers ?
Désormais, il y a des menaces de mort dans le milieu des dockers. Mais nous ne voulons pas nous laisser distraire. Nous allons continuer de poser les vrais problèmes et obtenir un vrai accord avant de faire quelque déclaration que ce soit.
Interview réalisée par François Bécanthy
Est-ce que les dockers ont quelque chose à avoir avec les manifestations du lundi dernier qui ont occasionné d'importants dégâts ?
Nous sommes effectivement des dockers et nous travaillons à l'intérieur du port. Donc les dockers n'ont rien à avoir avec tout ce qui s'est passé hors du port.
Mais le directeur d'Exploitation commerciale de la Sotra, par exemple, a dit qu'il avait la certitude que ce sont les dockers qui ont brûlé et saccagé les bus de la Sotra et molesté des machinistes. Que répondez-vous à cela ?
La réalité, c'est qu'à la suite d'une réunion entre une médiation et le Cndd, la veille, il était question pour les travailleurs de sensibiliser des uns et des autres à ne pas entrer dans le port pour une marche qui était envisagée. N'ayant pas pu joindre la majorité de ceux qui avaient été mobilisés, le syndicat a envoyé des gens au niveau du jardin pour dire à tout le monde de replier et que la marche était finalement annulée. Et c'est au moment où le meeting devrait se tenir en lieu et place de la marche que la police a gazé les participants. Dans la débandade, les gens se sont séparés et chacun est parti de son côté. Et comme, c'est la police qui a tiré, c'est elle qui pourrait répondre s'il y a eu des bus cassés ou pas.
Où en êtes-vous concrètement aujourd'hui avec votre mouvement de grève ?
L'intervention semble avoir pris faits et causes pour nous. La Fédération internationale des ouvriers du transport (Itf) a produit une déclaration depuis le 6 juin dernier dans laquelle elle a déploré la violence des forces de l'ordre et invité le gouvernement au dialogue social. Et de concert avec la Confédération syndicale internationale, l'Itf section Afrique a saisi l'organisation internationale du travail (Oit) dont la Côte d'Ivoire est membre. La 98e session de l'Oit a donc produit une déclaration à la suite de laquelle elle a saisi officiellement le président de la République de Côte d'Ivoire, Sem Laurent Gbagbo, lui demandant d'intervenir immédiatement. Donc, au moment où je vous parle, le chef de l'Etat est saisi et nous pensons que nous serons entendus.
Mais vous nous aviez dit, la semaine dernière, que vous étiez en pourparler avec le ministre de l'Intérieur. Qu'avez-vous obtenu de ces négociations ?
Hier nuit (Ndlr : Lundi dernier) nous avons eu un premier contact avec le ministre de l'Intérieur qui a appelé la partie patronale à la table de discussion. Mais les discussions n'ont pas avancé parce que le syndicat (Cndd) a demandé, au nom des travailleurs, un bureau unique de recrutement des dockers, contrairement au projet de Marcel Gossio. Et a demandé aussi la démission des responsables des structures étatiques qui ont fait le communiqué. Parce que le décret portant statut particulier des dockers dit que la commission interministérielle présidée par le ministre des Transports a compétence pour autoriser le recrutement des dockers ou pour retirer les cartes professionnelles de dockers. Donc nous avons demandé la démission de tous ceux qui ont violé cette disposition.
A qui faites-vous allusions ?
Je veux parler du directeur général du Port, Marcel Gossio et du directeur des Affaires maritimes et portuaires, Tanho Koffi Martin.
Parlant de la dernière manifestation, avez-vous enregistré de votre côté des désagréments ?
Nous avons eu un travailleur docker qui est mort par noyade du côté de Vridi Terminal. Nous comptons 40 blessés. 15 autres se sont ajoutés. Et depuis hier, les arrestations sont systématiques. Les autorités nous parlent de 20 arrestations. En plus des 18 premières, nous sommes aujourd'hui à 38 arrestations.
Face à cette situation, que comptez-vous faire ?
Nous avons de bonnes informations qui nous permettront d'exercer des pressions pour que le gouvernement réagisse au plus vite.
Quelles sont ces bonnes informations que vous détenez ?
Pour le moment, nous ne pouvons pas les divulguer mais nous sommes sûrs que l'International, ayant saisi le chef de l'Etat, il ne pourra pas rester les bras croisés en sa qualité de grand syndicaliste, lui-même. Et c'est ce qui fonde notre espoir.
Entre-temps, nous avons remarqué que les activités ont repris sur la plate-forme portuaire. Quel est votre commentaire ?
C'est vrai qu'ils ont recruté des gens mais en réalité, ces personnes ne peuvent pas faire le travail que les dockers ont l'habitude de faire. Donc je réitère que le port est toujours paralysé. Actuellement où je vous parle, le port autonome envoie des émissaires vers nous pour négocier mais comme nous ne leur faisons pas confiance, nous ne les écoutons pas. Ils nous demandent de faire une déclaration pour appeler les dockers à reprendre. Mais nous leur avons dit de retirer d'abord les plaintes qu'ils ont déposées contre les travailleurs. Car il est impossible de traquer des gens et leur demander de venir travailler en même temps. Comme certains de nos camarades sont toujours prêts à tromper les autres alors nous observons. La balle est dans leur camp.
Quel message laissez-vous à vos camarades dockers ?
Désormais, il y a des menaces de mort dans le milieu des dockers. Mais nous ne voulons pas nous laisser distraire. Nous allons continuer de poser les vrais problèmes et obtenir un vrai accord avant de faire quelque déclaration que ce soit.
Interview réalisée par François Bécanthy