Il avait pourtant bâti toute une stratégie sur un rapprochement avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Avec l’arrivée en Côte d’Ivoire de certains ministres et proches du numéro un français. D’abord celle du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, puis il y a quelques jours seulement, celle d’Alain Joyandet, Secrétaire d`État chargé de la Coopération et de la Francophonie. La cerise sur le gâteau serait l’arrivée probable du bras droit de Sarkozy, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée. Avant même que celui-ci ne foule le sol ivoirien, la Refondation avait déjà commencé à jubiler. Convaincue qu’elle est que, si d’aventure, Guéant vient à Abidjan, c’est comme si c’est Sarkozy qui est arrivé. Mais, les tout premiers signes de la joie du Palais de se rapprocher du successeur de Chirac, demeure sans conteste le coup de fil de Sarkozy à son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo. Pour informer les Ivoiriens que Sarkozy a appelé Gbagbo, que de boucan! L’édition du journal télévisé y a pratiquement été consacré. Et ce coup de fil a été décortiqué. Sa sémantique a été faite par un illustre collaborateur du chef de l’Etat. Par ces quelques petits faits, la refondation s’est mise à crier victoire. Et Gbagbo avait soutenu dans une interview à la chaîne de télévision ‘’France 24’’ que depuis que Chirac n’était plus au pouvoir, il dormait tranquillement. Question du journaliste: «Est-ce qu’on va vers une sorte de réchauffement de ces relations (Avec la France, NDLR)?» Réponse de Laurent Gbagbo: «Oui, mais je dis qu’elles sont meilleures. Elles ne sont pas que meilleures, c'est-à-dire que meilleur n’est pas seulement un adjectif. Mais je le disais à l’un de vos collèges, depuis que Chirac est parti, je dors d’un sommeil profond et je me réveille tranquillement. Sans penser que la nuit, on peut attiser des militaires à droite et à gauche. On se comporte maintenant comme deux Etats civilisés.» Ces propos traduisent à bien des égards, la grande joie du clan présidentiel et de son chef d’être dans les bonnes grâces de Sarkozy. Avec la dernière sortie de celui-ci, tous les espoirs de Gbagbo sont totalement ruinés. Il n’est plus sûr qu’il continue de dormir d’un sommeil profond.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET