La guéguerre Bohoun-Tagro qui a duré plus d'un an, a déboussolé les nombreux militants du Fpi et populations du département d'Issia. Au moment où les deux barons du parti rallument la flamme de la paix et de l'unité, il n'est pas superflu de tirer quelques enseignements de cette crise. Les leçons qui se dégagent de cette guerre sont de plusieurs ordres. Au plan politique, la palabre entre Bohoun et Tagro, deux dignitaires du Fpi, de part leur position dans l'appareillage du Président Laurent Gbagbo et du parti, a entraîné toute la grande région du centre-ouest dans les dissensions pro partisanes. On dira même que leur guerre s'est exportée dans les trois autres départements de la région. Elle pourrait causer des conséquences à la famille des refondateurs. Cette crise allait permettre à l'opposition, notamment le Rdr, de faire une percée. Donc, elle peut faire penser à ce qui s'est passé à la veille des élections municipales de 2001. dans certaines villes notamment Daloa, Gagnoa et Bouaké qui sont tombées aux mains des républicains du fait des dissensions au sein du Fpi dans les deux premières villes suscitées et au sein du Pdci dans la cité de la paix où deux clans du vieux parti ont fait gagner le candidat du Rdr, Fanny Ibrahim. Là où l'entente suffisait pour rafler tout dans ces communes. De cette crise, les cadres et élus du Fpi se seront détournés de leur habitude de cotiser pour le parti. Toutes les réunions d'un camp à un autre, sont financées par des poches des deux ministres. La guéguerre Bouabré-Tagro a, au plan social, révélé au grand jour la méchanceté de certains cadres et élus du parti notamment. En effet, dans cette période, beaucoup d'argent a été dépensé, beaucoup de dons ont été faits à l'endroit des populations et des militants du Front populaire ivoirien. Ce qui a fait dire à un militant " or donc, le parti pourrait régler les problèmes des populations ? " Après cette crise, il faut donc continuer d'entretenir cette population qui a souffert des affres de la guerre. Il ne faut pas attendre qu'il y ait crise avant de l'aider. Au total, la direction du parti, en réussissant à dénouer cette crise, a anticipé la désagrégation du parti. La guéguerre Bouabré-Tagro, aura également permis de savoir que beaucoup de cadres et élus du Fpi étaient coupés de la base. Souhaitons que ce qui s'est passé à Issia durant plus d'une année, ne se répète plus pour le bonheur des populations notamment des militants du Front populaire ivoirien.
Zéré de Mahi
Zéré de Mahi
