De 58 départements à l'avènement du FPI au pouvoir, la Côte d'Ivoire compte aujourd'hui plus de 90 départements. Par la seule volonté du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Est-ce pour des besoins électoralistes ou est ce parce que les localités promues remplissent les conditions ? Dans tous les cas, force est de reconnaître qu'il y a une multiplicité d'entités décentralisées qui ont été créées tant au niveau des départements qu'au niveau des communes et des sous préfectures. Et le chef de l'Etat, avec ses visites dites d'Etat, à travers le pays, continue d'en créer à tour de bras et à la tête du client. Sans songer aux problèmes qu'il pose tant à l'Etat qu'aux dirigeants qui pourraient lui succéder. Car, s'il venait à perdre les élections à venir, il laissera un pays économiquement affaibli, un pays où il faudra tout reprendre ou presque, un pays avec des entités territoriales qui n'ont ni moyens, ni domaines de compétence, ni cadre d'évolution. Les difficultés qui seront celles de la Côte d'Ivoire, peuvent être résumées en quatre groupes.
Le problème des moyens
Le tout n'est pas de créer des entités décentralisées comme les sous préfectures, les communes, les départements il faut donner à ces entités les moyens de leur existence et les moyens de pouvoir servir les populations pour lesquelles elles ont été créées. Avec l'érection de centaines localités en communes, en sous préfectures et en départements, en plus de ce qui existe déjà, ce sont d'énormes devises que devra mobiliser l'Etat pour le fonctionnement de ces structures. Cela sous entend qu'il faut non seulement le matériel nécessaire (mobilier et immobilier), mais assurer leur fonctionnement par des subventions de l'Etat. Il faudra surtout veiller à former de nombreux cadres, recruter ces derniers et réussir à leur assurer le salaire qu'il faut. Les structures décentralisées ne sont pas faites pour fonctionner uniquement (comme les sous-préfectures et départements), elles doivent aussi investir (dans le cas des communes et les conseils généraux), il faut donc trouver les fonds pour appuyer toutes ces entités, à travers les subventions. Sans fonds pour assurer le développement, les mairies, les conseils généraux crées n'ont véritablement pas leur raison d'exister. Quand le Président Gbagbo promettait en 2000 qu'il allait allouer à chaque département la somme de trois (3) milliards par ans pour lui permettre d'accomplir sa mission, on était loin de penser qu'une fois les élections des conseils généraux faites, ces entités manqueraient de moyens au point d'être réduites à la mendicité. Avec 58 départements et 2 districts, Laurent Gbagbo n'a pas tenu sa promesse, que fera-t-il pour plus de 90 départements ?
De nombreux édifices
à construire
L'érection d'une localité en sous-préfecture ou en préfecture par le passé était d'abord et avant tout précédé, sinon se faisait concomitamment avec la construction des locaux devant abriter les bureaux et services de l'entité décentralisée. Tout était minutieusement étudié et planifié à l'avance. Mais avec l'actuel chef de l'Etat, c'est tout le contraire. Laurent Gbagbo annonce la création des sous-préfectures, des départements, des communes sans qu'aucun bâtiment ne soit disponible pour le moindre fonctionnement. Conséquences, les populations déjà appauvries, sont obligées de construire elles-mêmes les locaux de la sous-préfecture, les bureaux de la mairie ou de la préfecture. Pis, au-delà, elles sont contraintes de loger l'administrateur. La villa d'un cadre de la localité est souvent réquisitionnée pour accueillir l'administrateur et une autre est utilisée comme Bureau administratif de la nouvelle structure décentralisée. En gros, Gbagbo décide, et tout repose sur les populations.
Plus de subventions
qu'avant
La Refondation a pris l'habitude de se cacher derrière la guerre pour expliquer ses échecs. Aussi, quand il s'agit du payement des subventions aux entités décentralisées, on avance l'argument de la guerre, alors même que la guerre n'a pas empêché le budget de grimper chaque année pour atteindre en 2009 la somme de 2200 milliards de francs. L'Etat doit des centaines de milliards aux communes depuis plus de 9 ans. Ce qui a occasionné l'année dernière la grève des mairies. Les conseils généraux ne sont pas mieux lotis. Outre les arriérés, ces entités créées pour assurer le développement dans les départements n'ont encore rien perçu de leur maigre budget de 2009 alors que l'année est à mis parcourts. " Nous sommes en fin mai, nous ne voyons rien venir du budget 2009. C'est-à-dire que 2009 va ressembler à 2008 comme un frère siamois. Qu'on ne va rien nous décaisser également. En ce moment-là, c'est très difficile pour le conseil général d'être là. Parce que nous ne sommes pas venus là pour faire du fonctionnement " témoignait Yves Marie Koissy, président du conseil général de Bocanda le mercredi 27 mai dernier dans “Le Nouveau Réveil”. Dans la foulée, le patron du développement à Bocanda, précisait ceci : " Les subventions de l'Etat sont allées décrescendo. En 2002, nous avons été élu. C'est en 2003 que l'Etat a commencé à mettre les subventions à notre disposition. Nous sommes partis de 390 millions environ. Nous sommes descendus en 2004 à 360 millions environ. C'est venu en diminution jusqu'en 2008 ou on se retrouve avec zéro franc décaissé… ". Sans commentaire !
Beaucoup de palabres
à régler
Une des grosses difficultés à résoudre sera les palabres nés de la création des nouvelles entités, sans tenir compte de la carographie, de la démographie, encore moins des considérations ancestrales. Plusieurs cas de litiges sont en suspens. Dans le canton Barabo, dans le département de Sandégué, des villages tels que Badakagni Sokoura, Badakagni Tomora… refusent de reconnaître la nouvelle sous préfecture de Yorobodi. Pour ces populations, Yorobodi ne peut être érigé en sous préfecture avant ces villages cités qui, au commencement ont vu naître le campement de Yorobodi et qui ont permis sa création. Idem pour le conflit Transua-Assuéfry qui est encore latent. Les populations d' Assuéfry sont encore loin d'accepter que Transua qui ne dispose pas des mêmes atouts que leur ville ait été érigé en département. Par ailleurs, des brouilles se signalent au nord entre les localités de Gbon, de Kolia et de Kouto, selon des sources. La dernière cité a été érigée en département par le chef de l'Etat. Ce qui n'est pas du goût des deux autres… Pour ne citer que ces cas.
Le nouveau pouvoir aura à gérer ces conflits, non pas en retirant le titre de sous-préfecture, de commune ou de préfecture aux localités érigées, mais en apaisant la colère des populations frustrées. Ce qui nécessitera encore des moyens en plus de ceux à rechercher pour faire fonctionner tout ce que Laurent Gbagbo a distribué comme entités décentralisées.
Diarrassouba Sory
Le problème des moyens
Le tout n'est pas de créer des entités décentralisées comme les sous préfectures, les communes, les départements il faut donner à ces entités les moyens de leur existence et les moyens de pouvoir servir les populations pour lesquelles elles ont été créées. Avec l'érection de centaines localités en communes, en sous préfectures et en départements, en plus de ce qui existe déjà, ce sont d'énormes devises que devra mobiliser l'Etat pour le fonctionnement de ces structures. Cela sous entend qu'il faut non seulement le matériel nécessaire (mobilier et immobilier), mais assurer leur fonctionnement par des subventions de l'Etat. Il faudra surtout veiller à former de nombreux cadres, recruter ces derniers et réussir à leur assurer le salaire qu'il faut. Les structures décentralisées ne sont pas faites pour fonctionner uniquement (comme les sous-préfectures et départements), elles doivent aussi investir (dans le cas des communes et les conseils généraux), il faut donc trouver les fonds pour appuyer toutes ces entités, à travers les subventions. Sans fonds pour assurer le développement, les mairies, les conseils généraux crées n'ont véritablement pas leur raison d'exister. Quand le Président Gbagbo promettait en 2000 qu'il allait allouer à chaque département la somme de trois (3) milliards par ans pour lui permettre d'accomplir sa mission, on était loin de penser qu'une fois les élections des conseils généraux faites, ces entités manqueraient de moyens au point d'être réduites à la mendicité. Avec 58 départements et 2 districts, Laurent Gbagbo n'a pas tenu sa promesse, que fera-t-il pour plus de 90 départements ?
De nombreux édifices
à construire
L'érection d'une localité en sous-préfecture ou en préfecture par le passé était d'abord et avant tout précédé, sinon se faisait concomitamment avec la construction des locaux devant abriter les bureaux et services de l'entité décentralisée. Tout était minutieusement étudié et planifié à l'avance. Mais avec l'actuel chef de l'Etat, c'est tout le contraire. Laurent Gbagbo annonce la création des sous-préfectures, des départements, des communes sans qu'aucun bâtiment ne soit disponible pour le moindre fonctionnement. Conséquences, les populations déjà appauvries, sont obligées de construire elles-mêmes les locaux de la sous-préfecture, les bureaux de la mairie ou de la préfecture. Pis, au-delà, elles sont contraintes de loger l'administrateur. La villa d'un cadre de la localité est souvent réquisitionnée pour accueillir l'administrateur et une autre est utilisée comme Bureau administratif de la nouvelle structure décentralisée. En gros, Gbagbo décide, et tout repose sur les populations.
Plus de subventions
qu'avant
La Refondation a pris l'habitude de se cacher derrière la guerre pour expliquer ses échecs. Aussi, quand il s'agit du payement des subventions aux entités décentralisées, on avance l'argument de la guerre, alors même que la guerre n'a pas empêché le budget de grimper chaque année pour atteindre en 2009 la somme de 2200 milliards de francs. L'Etat doit des centaines de milliards aux communes depuis plus de 9 ans. Ce qui a occasionné l'année dernière la grève des mairies. Les conseils généraux ne sont pas mieux lotis. Outre les arriérés, ces entités créées pour assurer le développement dans les départements n'ont encore rien perçu de leur maigre budget de 2009 alors que l'année est à mis parcourts. " Nous sommes en fin mai, nous ne voyons rien venir du budget 2009. C'est-à-dire que 2009 va ressembler à 2008 comme un frère siamois. Qu'on ne va rien nous décaisser également. En ce moment-là, c'est très difficile pour le conseil général d'être là. Parce que nous ne sommes pas venus là pour faire du fonctionnement " témoignait Yves Marie Koissy, président du conseil général de Bocanda le mercredi 27 mai dernier dans “Le Nouveau Réveil”. Dans la foulée, le patron du développement à Bocanda, précisait ceci : " Les subventions de l'Etat sont allées décrescendo. En 2002, nous avons été élu. C'est en 2003 que l'Etat a commencé à mettre les subventions à notre disposition. Nous sommes partis de 390 millions environ. Nous sommes descendus en 2004 à 360 millions environ. C'est venu en diminution jusqu'en 2008 ou on se retrouve avec zéro franc décaissé… ". Sans commentaire !
Beaucoup de palabres
à régler
Une des grosses difficultés à résoudre sera les palabres nés de la création des nouvelles entités, sans tenir compte de la carographie, de la démographie, encore moins des considérations ancestrales. Plusieurs cas de litiges sont en suspens. Dans le canton Barabo, dans le département de Sandégué, des villages tels que Badakagni Sokoura, Badakagni Tomora… refusent de reconnaître la nouvelle sous préfecture de Yorobodi. Pour ces populations, Yorobodi ne peut être érigé en sous préfecture avant ces villages cités qui, au commencement ont vu naître le campement de Yorobodi et qui ont permis sa création. Idem pour le conflit Transua-Assuéfry qui est encore latent. Les populations d' Assuéfry sont encore loin d'accepter que Transua qui ne dispose pas des mêmes atouts que leur ville ait été érigé en département. Par ailleurs, des brouilles se signalent au nord entre les localités de Gbon, de Kolia et de Kouto, selon des sources. La dernière cité a été érigée en département par le chef de l'Etat. Ce qui n'est pas du goût des deux autres… Pour ne citer que ces cas.
Le nouveau pouvoir aura à gérer ces conflits, non pas en retirant le titre de sous-préfecture, de commune ou de préfecture aux localités érigées, mais en apaisant la colère des populations frustrées. Ce qui nécessitera encore des moyens en plus de ceux à rechercher pour faire fonctionner tout ce que Laurent Gbagbo a distribué comme entités décentralisées.
Diarrassouba Sory