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Politique Publié le vendredi 19 juin 2009 | Le Temps

Menaces sur le processus de paix - Sarkozy annonce son coup d’Etat en Côte d’Ivoire

A Libreville, Sarkozy s'est laissé trahir par sa haine du pouvoir ivoirien, pour dévoiler ses vraies intentions.

Ce sont des menaces bien enveloppées. Pour dire que l'Elysée n'a pas digéré le fait que les solutions à la crise ivoirienne ne sont plus estampillées "made in France ". Surtout que Marcoussis avait ouvertement pour but d'écarter " l'horrible Laurent" au profit d'un Président aux ordres de Paris. Les diplomates français en poste à Abidjan, et même les officiels de l'Elysée et de Matignon, ont beau dire que "la France soutient le processus de paix en Côte d'Ivoire ", cela ressemble trait pour trait, à des attrape-nigauds. A Libreville, aux funérailles de Bongo, Sarkozy après ses chauds et humiliants bains de foule, a fait un détour très maladroit dans la crise ivoirienne. Alors que la Côte d'Ivoire n'était pas à l'ordre du jour là-bas. Mais comme il était question des funérailles d'un crocodile de la Françafrique, Sarkozy a voulu afficher les vraies intentions de la France. En donnant un coup de pouce à un ami ; Ouattara qui peut jouer les nouveaux dépositaires de la Françafrique. Surtout que lui, il veut le pouvoir à tous les coups et par tous les moyens. Il n'a donc pas caché ses amitiés sulfureuses avec Ouattara, en embouchant sa chanson habituelle. " La crise, commente-t-il, a commencé avec l'ivoirité ". Une pique à Bédié pour lui dire voici mon choix.

On ne quitte pas un pays comme la Côte d'Ivoire

Et pour bien saper le processus de paix en Côte d'Ivoire, Sarkozy prend soin de le dépeindre en noir. En y voyant partout, des promesses non tenues. Là où les Ivoiriens avaient besoin de véritable soutien. Parce que, contrairement aux différents Accords, c'est avec l'Apo que la Côte d'Ivoire a commencé à retrouver la paix. Aujourd'hui, qui vit dans ce pays sait que la Côte d'Ivoire est réunifiée. D'ailleurs, le chef de l'Etat le dit lui-même. " C'est après Odienné que je pourrai dire que le pays est unifié ", a-t-il confié pendant ses tournées dans le Nord. Or, il est à Odienné… Mais ça, ce n'est pas le problème de Paris qui voit la Côte d'Ivoire partir sous d'autres cieux. Sarkozy parle donc sans retenue, de " promesses fallacieuses ". Comme si c'est à lui qu'on faisait des promesses. Ou alors, comme s'il aimait la Côte d'Ivoire plus que les Ivoiriens. La France aime la Côte d'Ivoire. C'est ce qu'on nous dit tous les jours. Mais en réalité, ce sont les richesses de la Côte d'Ivoire qu'elle aime. Et pas plus. Le temps des prétendus philanthropes étant passé. D'ailleurs, Sarkozy le précise lui-même dans un discours aux intentions voilées. "… " L’armée française (900 hommes) n'avait pas " vocation " à servir, de " substitut à des processus électoraux défaillants ", lâche le patron de l’Elysée. Dans ce cas, qu'est-ce qu'on fait ? Il ne reste qu'à partir, bien entendu. Depuis quelque temps, on annonce la réduction du contingent français en Côte d'Ivoire. En réalité, ils s'en vont sans partir. La hiérarchie de l'armée française le dit elle-même. “On intervient quand la situation le demande”, ne cesse-t-on de marteler du côté de Licorne. Parce qu'on ne quitte pas un pays comme la Côte d'Ivoire. Et comme, selon le bon vouloir de Sarkozy, " le processus électoral est défaillant ", qu'est-ce qu'on fait dans ce cas ? Pour avoir la réponse, on n'a pas besoin d'être dans les cercles des grandes oreilles hexagonales. Il n'y a que le coup de force qui reste. “L'armée française était obligée d'intervenir parce qu'il y avait un blocage”, dira-t-on. Et la cause de ce blocage sera vite trouvée et passée à la guillotine. Car, dans la crise ivoirienne, il y a une chose qu'on ne doit pas oublier. La France a englouti des sommes colossales pour le maintien de ses soldats. D'où provient cet argent ? Que gagne-t-elle à dépenser des millions d'euro dans une crise qui n'est pas la sienne ? Chirac n'est pas humaniste. Tout comme Sarkozy. L'Etat français n'a pas aussi une vocation philanthropique en Côte d'Ivoire. L'armée française est ici pour protéger et perpétuer les intérêts de l'empire. Après quelques années à Abidjan, l'ambassadeur André Janier le remplaçant de Gildas le Ledic, plie bagage. Officiellement, il a fini sa mission. Alors qu'officieusement, on lui reproche une tiédeur vis-à-vis du pouvoir. On lui reproche même de n'avoir pas évité le piège Gbagbo, dans les nouvelles relations franco-ivoiriennes. En clair, en Côte d'Ivoire, Paris n'a pas encore dit son dernier mot.

Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr
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