Tout le monde savait à Aboisso que le villge d'Ahigbè-Koffikro était une poudrière, une bombe à retardement. Mais personne n'a voulu prendre l'affaire à bras le corps. Le roi du Sanwi, sa majesté Nana Amon N'doffou V a tenté une médiation en mars dernier. Il a mis sur pied, le 7 mars, un comité adhoc paritaire pour gérer l'eau, source de la discorde. Là encore, il y a eu des grincements de dents après la solution proposée par l'autorité coutumière. A Ahigbè-Koffikro, chaque camp estime avoir raison. Chacun trouve un bouc émissaire et estime que l'adversaire est pistonné par des mains occultes. Mais là où il y a convergence dans les accusations, c'est que chaque champ accuse les autorités administratives et militaires d'Aboisso de laxisme et de négligence dans la gestion du conflit. On n'en serait peut-être pas arrivé à un affrontement meurtrier si chaque camp avait été véritablement désarmé après les premiers conflits qui avaient enregistré des blessés par balles. C'est la quatrième fois que les populations de ce gros village, des gens qui vivaient en parfaite harmonie, se tirent dessus. Ce n'est peut-être plus le moment de parer au plus pressé, mais il faut désormais redoubler de vigilance, car des villages confligènes, il en existe encore beaucoup dans le Sud-Comoé. Il faut éviter de donner l'impression du médecin après la mort, surtout quand on dispose encore de manœuvres pour éviter le pire.
S. K.D.
S. K.D.