Le Patriote : Le Premier ministre vient de diligenter l’audit de la Sonatt. Quel commentaire faites-vous de cette décision ?
Martin Ouondé : Nous sommes d’accord avec le Premier ministre pour cette décision courageuse et exemplaire. Notre souhait est que cet audit soit effectué par les services de la Primature ou de la Présidence de la République. C’est ainsi que nous pouvons espérer obtenir les résultats escomptés. En ce qui concerne le ministère de l’Economie, nous avons des appréhensions. Car ce ministère, qui devait effectuer des audits depuis que les premières irrégularités sont apparues dans l’entreprise, ne l’a pas fait. Ou du moins nous n’avons pas eu connaissance d’un quelconque audit. Et son silence prolongé nous fait douter de la fiabilité d’un audit émanant de ses services. Alors que nous savons que beaucoup de choses se passent à la Sonatt qui est une structure budgétivore.
L.P. : De quelles preuves disposez-vous pour qualifier la Sonatt de structure budgétivore ?
M.O. : J’en veux pour preuves des pertes d’exploitation importantes de 273 millions de Fcfa en 2002, 477 millions de Fcfa en 2003 et 541 millions de Fcfa en 2004. A cela s’ajoutent des résultats nets négatifs de 129 millions de Fcfa en 2002, 392 millions de Fcfa en 2003 et 509 millions de Fcfa en 2004. En plus, aucune disposition de la loi n°97-519 du 4 septembre 1997 portant définition et organisation des sociétés d’Etat, du décret n° 2001-377 du 27 juin 2001 portant création de la Sonatt, ni ses statuts ne recommandent le poste de Secrétaire Général. Cette invention est faite pour plaire à un individu et justifier la sortie d’importantes sommes d’argent au titre des salaires, primes, indemnités et autres divers frais. Et je ne suis pas le seul à faire ce triste constat. Il y a quelques temps, les résultats d’un audit commandité par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances d’alors était sans appel. Recommandant même la liquidation pure et simple de la Sonatt. Autre impair, l’actuel Directeur général avait déjà été limogé de la Sonatt pour malversation. Quant à cette structure, elle s’attribue certains droits qui ne sont pas de son ressort.
L.P. Mais ce sont de graves accusations que vous portez ?
M.O. : La Sonatt et son administration s’attribuent le droit de retirer les titres de transport délivrés par la Dgttc aux usagers de la circulation. Jusqu’à l’instant où je donne cette interview, le Directeur Général de la Sonatt refuse systématiquement de répondre aux convocations du Cabinet et de la Dgttc. Il se fait représenter chaque fois par son Secrétaire Général. Sachez que le 05 novembre 2008, le Directeur de Cabinet du ministre des Transports, a écrit officiellement au Directeur Général de la Sicta pour demander à sa structure de recevoir les autorisations de transports provenant de la Dgttc et portant la signature du ministre sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre. Mais moins de vingt quatre heures après, le Directeur Général de la Sonatt, adresse un courrier à son homologue de la Sicta avec ampliation au Directeur de Cabinet du ministère des Transports, à la Dgttc et à son Pca. Et demande à la Sicta de ne pas prendre en compte les instructions du Directeur de Cabinet. Nous attendons donc une réaction à la fois vigoureuse et exemplaire du Cabinet. Cette insubordination est couronnée par l’abrogation d’une convention de concession entre l’Etat de Côte d’Ivoire, représenté par deux ministres du gouvernement d’alors et la Sicta. La Sonatt signe en lieu et place de l’Administration publique une convention de sous-traitance qui la lie à la Sicta. L’article 4 du décret n°2001-377 dont se prévaut la Sonatt dispose que les missions seront sous-traitées dans les conditions définies par la convention de concession conclues avec l’Etat. La Sonatt opère donc ainsi un détournement de deniers publics du fait qu’elle perçoit des redevances auprès de la Sicta sans conclure au préalable une convention avec l’Etat.
L.P. : Mais en quoi tout cela peut concerner votre syndicat ?
M.O. : Quand on parle d’intérêt moral, il s’agit de l’ensemble des règles de conduite admises et pratiquées dans une société. Ces règles sont dictées par des textes de lois et règlementaires. Quand ces règles ne sont pas respectées, l’intérêt moral est entamé et l’on doit agir pour l’application de la légalité. C’est ce que nous faisons. Le syndicat, que je dirige, veille scrupuleusement à la légalité et aux intérêts des travailleurs de la Dgttc. Notre seul objectif, en tout cas pour l’instant, c’est l’assainissement de notre milieu de travail. Les activités principales de notre Direction sont celles, qu’exerce une société de droit privé au mépris des décisions de justice, des textes de lois et règlements en vigueur. Si un jour de façon avérée, nous avons l’intime conviction que le ministre des Transports Albert Mabri Toikeusse est un obstacle à notre épanouissement professionnel, nous aviserons l’opinion publique à visage découvert sans faux-fuyant.
Par Jean Eric ADINGRA
Martin Ouondé : Nous sommes d’accord avec le Premier ministre pour cette décision courageuse et exemplaire. Notre souhait est que cet audit soit effectué par les services de la Primature ou de la Présidence de la République. C’est ainsi que nous pouvons espérer obtenir les résultats escomptés. En ce qui concerne le ministère de l’Economie, nous avons des appréhensions. Car ce ministère, qui devait effectuer des audits depuis que les premières irrégularités sont apparues dans l’entreprise, ne l’a pas fait. Ou du moins nous n’avons pas eu connaissance d’un quelconque audit. Et son silence prolongé nous fait douter de la fiabilité d’un audit émanant de ses services. Alors que nous savons que beaucoup de choses se passent à la Sonatt qui est une structure budgétivore.
L.P. : De quelles preuves disposez-vous pour qualifier la Sonatt de structure budgétivore ?
M.O. : J’en veux pour preuves des pertes d’exploitation importantes de 273 millions de Fcfa en 2002, 477 millions de Fcfa en 2003 et 541 millions de Fcfa en 2004. A cela s’ajoutent des résultats nets négatifs de 129 millions de Fcfa en 2002, 392 millions de Fcfa en 2003 et 509 millions de Fcfa en 2004. En plus, aucune disposition de la loi n°97-519 du 4 septembre 1997 portant définition et organisation des sociétés d’Etat, du décret n° 2001-377 du 27 juin 2001 portant création de la Sonatt, ni ses statuts ne recommandent le poste de Secrétaire Général. Cette invention est faite pour plaire à un individu et justifier la sortie d’importantes sommes d’argent au titre des salaires, primes, indemnités et autres divers frais. Et je ne suis pas le seul à faire ce triste constat. Il y a quelques temps, les résultats d’un audit commandité par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances d’alors était sans appel. Recommandant même la liquidation pure et simple de la Sonatt. Autre impair, l’actuel Directeur général avait déjà été limogé de la Sonatt pour malversation. Quant à cette structure, elle s’attribue certains droits qui ne sont pas de son ressort.
L.P. Mais ce sont de graves accusations que vous portez ?
M.O. : La Sonatt et son administration s’attribuent le droit de retirer les titres de transport délivrés par la Dgttc aux usagers de la circulation. Jusqu’à l’instant où je donne cette interview, le Directeur Général de la Sonatt refuse systématiquement de répondre aux convocations du Cabinet et de la Dgttc. Il se fait représenter chaque fois par son Secrétaire Général. Sachez que le 05 novembre 2008, le Directeur de Cabinet du ministre des Transports, a écrit officiellement au Directeur Général de la Sicta pour demander à sa structure de recevoir les autorisations de transports provenant de la Dgttc et portant la signature du ministre sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre. Mais moins de vingt quatre heures après, le Directeur Général de la Sonatt, adresse un courrier à son homologue de la Sicta avec ampliation au Directeur de Cabinet du ministère des Transports, à la Dgttc et à son Pca. Et demande à la Sicta de ne pas prendre en compte les instructions du Directeur de Cabinet. Nous attendons donc une réaction à la fois vigoureuse et exemplaire du Cabinet. Cette insubordination est couronnée par l’abrogation d’une convention de concession entre l’Etat de Côte d’Ivoire, représenté par deux ministres du gouvernement d’alors et la Sicta. La Sonatt signe en lieu et place de l’Administration publique une convention de sous-traitance qui la lie à la Sicta. L’article 4 du décret n°2001-377 dont se prévaut la Sonatt dispose que les missions seront sous-traitées dans les conditions définies par la convention de concession conclues avec l’Etat. La Sonatt opère donc ainsi un détournement de deniers publics du fait qu’elle perçoit des redevances auprès de la Sicta sans conclure au préalable une convention avec l’Etat.
L.P. : Mais en quoi tout cela peut concerner votre syndicat ?
M.O. : Quand on parle d’intérêt moral, il s’agit de l’ensemble des règles de conduite admises et pratiquées dans une société. Ces règles sont dictées par des textes de lois et règlementaires. Quand ces règles ne sont pas respectées, l’intérêt moral est entamé et l’on doit agir pour l’application de la légalité. C’est ce que nous faisons. Le syndicat, que je dirige, veille scrupuleusement à la légalité et aux intérêts des travailleurs de la Dgttc. Notre seul objectif, en tout cas pour l’instant, c’est l’assainissement de notre milieu de travail. Les activités principales de notre Direction sont celles, qu’exerce une société de droit privé au mépris des décisions de justice, des textes de lois et règlements en vigueur. Si un jour de façon avérée, nous avons l’intime conviction que le ministre des Transports Albert Mabri Toikeusse est un obstacle à notre épanouissement professionnel, nous aviserons l’opinion publique à visage découvert sans faux-fuyant.
Par Jean Eric ADINGRA