Les jours à venir s'annoncent décisifs pour la filière café-cacao, poumon de l'économie ivoirienne. Les agents menacent d'entrer en grève. Depuis l'incarcération sans jugement des cadres de cette filière depuis plus d'un an, le personnel tire le diable par la queue. Tous les primes et avantages sociaux ont été supprimés. Le personnel a déposé auprès du comité de gestion présidé par Anoh Gilbert une plateforme revendicative. Malheureusement, cette plateforme a été balayée du revers de la main selon les dires du syndicat national des agents des structures de gestion de la filière café-cacao (Sy.na.s.g.fi.c.c). Une assemblée générale s'est tenue hier pour faire le bilan de cette rencontre et dégager la conduite à tenir. Kipré Daisy, secrétaire général du Synnasgficc, a fait le point de la rencontre avec le président du comité de gestion. Aux dires du secrétaire général, les agents n'ont rien obtenu de cet entretien, la question principale des primes a été purement et simplement rejetée par le comité de gestion présidé par Anoh Gilbert sous le prétexte qu'il n'y a pas d'argent. Le point de la rencontre faite aux syndiqués a soulevé le courroux de ceux-ci qui n'entendent pas s’en faire conter cela. "Tous nos avantages sociaux ont été supprimés. Six (6) mois d'arriérés de primes. Et quand nous réclamons cela, le président du comité de gestion nous rétorque qu'il ne peut rien faire pour nous et que nos structures ne sont pas des structures commerciales. Par conséquent, il ne peut nous payer nos primes. Bien plus, il nous dit qu'il n'y a pas d'argent", a rapporté le secrétaire général. Pour d'autres, le président du comité de gestion "fait preuve d'ignorance. Il n'est pas possible qu'on puisse dire qu'il n'y a pas d'argent dans la filière café-cacao et pourtant ces deux filières supportent 40% du Bip. Lui, il circule dans de grosses cylindrées et il nous dit qu'il n'y a pas d'argent. Le café se vend toujours et le cacao se vend toujours. On ne peut donc pas nous dire qu'il n'y a pas d'argent dans la filière. La question des primes est un acquis et ne saurait être discutée". Toujours selon le secrétaire général, le président du comité de gestion est même allé plus loin en disant que les agents pouvaient entrer en grève s'ils le voulaient et que cela n'influencerait pas la bonne marche de la filière.
Jean Prisca
Jean Prisca