x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Editorial Publié le samedi 4 juillet 2009 | Le Repère

L’éditorial :Constitutions et manipulations

Quand les enfants du continent africain comprendront que seule l`application rigoureuse des règles démocratiques pourra les sortir de la pauvreté, l`Afrique sera sauvée. On aura beau accuser l`occident de tous les maux qui assaillent l`Afrique, force est aujourd`hui de reconnaître que les dirigeants africains sont pour une grande part, responsables de toutes les crises qui secouent ce continent et plongent ses innocentes populations dans des souffrances insupportables. Elus sur la base d`une Constitution qu`ils ont trouvée en place, ces derniers s`empressent, dès qu`ils ont tous les leviers du pouvoir entre les mains, de manipuler sans scrupule ou de donner de violents coups de canif dans lesdites Constitutions sur la base desquelles les élections qui leur ont permis d`arriver au pouvoir ont été organisées. Ainsi au Tchad, au Congo Brazzaville, en Guinée Conakry, au Cameroun, au Gabon… pour ne citer que ces pays, les Constitution ont été modifiées pour faire sauter les verrous qui limitent les mandats présidentiels dans le temps. Afin de permettre aux présidents de ces pays de rester indéfiniment au pouvoir en s`asseyant sur tous les principes démocratiques universellement reconnus comme tels. Cette façon de faire leur permettant de rester souvent au pouvoir jusqu`à la fin de leur vie.

Cas de Omar Bongo du Gabon, de Lansana Conté de la Guinée Conakry. Ainsi, profondément inspiré par cette pratique qui nourrit son homme, le président nigérien Mamadou Tandja, celui-là même qui avait commencé à faire rêver toutes les nouvelles générations africaines par sa volonté de faire du Niger un pays démocratique cité en exemple partout, mène en ce moment une véritable guerre d`intérêts privés contre toutes les institutions de son pays, dans l`unique objectif de rester au pouvoir. Jamais de mémoire de jeunes africains, on a vu un homme aussi déterminé à rester au pouvoir par tous les moyens, après avoir été élu sur la base d`une Constitution qui ne lui offrait que la possibilité de faire deux mandats de cinq ans, soit dix ans au total. A quelques mois de la fin de son deuxième mandat, il fait feu de tous bois et dissout les institutions nigériennes à tour de bras, pour s`être opposées à sa volonté de modifier la Constitution afin de faire sauter la limitation des mandats, pour à la fois prolonger son mandat de trois nouvelles années et se représenter à sa propre succession. En effet, le Parlement nigérien ne voyait pas d`un bon œil le comportement du président Tandja et qui avait des scrupules vis-à-vis de son référendum, a été dissout, purement et simplement. Mamadou Tandja ne fait pas dans la dentelle. La Constitution qu`il refuse de respecter dans sa globalité lui donne le pouvoir, par une de ses dispositions, de dissoudre le parlement. Eh bien, il l`a fait. Avant de saisir la Cour constitutionnelle pour se prononcer sur la légalité de son projet de référendum.

Le 25 mai 2009, la Cour constitutionnelle a rendu son arrêt sans appel : " Le référendum projeté par le président Tandja est anticonstitutionnel et n`a pas lieu d`être. "Sonné par cette décision, Mamadou Tandja qui n`ignore pas que les décisions de cette Cour sont insusceptibles d`appel, a pourtant interjeté appel, ordonnant (il faut le dire) à la Cour de revenir sur sa décision. Le 12 juin dernier, rebelote : la Cour dont la présidente, Mme Salifou Fatimata Bazeye a pourtant été nommée par le président Tandja, a dit niet. Une attitude qui a mis le président Tandja dans tous ses états, a convoqué Mme Salifou Fatimata Bazeye à la présidence pour lui signifier que la Cour constitutionnelle était dissoute, le lundi 29 juin dernier. Et pourtant, la Constitution nigérienne dispose clairement que " les 7 membres de la Cour élus pour 6 sont inamovibles. " Mais Mamadou Tandja n`en a cure…Sa fin justifiant ses moyens. Mais, au-delà de tout ce que fera le président Mamadou Tandja pour s`accrocher fermement et illégalement au pouvoir, les enfants d`Afrique n`ont retenu qu`une chose : les institutions nigériennes ont joué leur rôle en démontrant que l`Afrique peut compter sur certains de ses fils qui ont réalisé que les tripatouillages des Constitutions avec la complicité bienveillantes des hommes de loi, ne peuvent que nous conduire au désastre. Pourvu que les dirigeants des institutions des autres pays comprennent la leçon…nigérienne. Quant au président Mamadou Tandja, entré dans l`histoire par la grande porte, il en ressort par la petite… Quel beau gâchis!

par ASSALE TIEMOKO
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ