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Editorial Publié le vendredi 24 avril 2009 | Le Repère

Entre ex-nouveaux amis

Après l'appel de pied à la démission du Premier ministre Soro Kigbafory Guillaume, le conclave des Forces nouvelles que tout le monde attendait, n'a pas donné lieu à la prise des "décisions courageuses et historiques" qui étaient promises. Les Forces nouvelles se sont contentées d'un communiqué pas du tout dure, mais qui cache mal l'exaspération des protagonistes de l'accord politique de Ouagadougou. C'est que, comme le dit le 20ème rapport du Secrétaire général de l'Onu sur la situation en Côte d'Ivoire : "… Les parties n'ont pas pu tenir les délais fixés pour l'achèvement des opérations prévues dans le quatrième accord complémentaire et n'ont guère réalisé de progrès dans leur mise en œuvre… ". La responsabilité de cette léthargie est devenue une sorte de ballot que les deux camps signataires se balancent à longueur de journées. " Il ressort de ce rapport que les délégués généraux réunis les 13 et 14 avril derniers à Bouaké ont constaté que le Secrétaire général, Premier ministre de Côte d'Ivoire, est régulièrement victime d'attaques injustifiées de la part de la mouvance présidentielle conduite par le Front populaire ivoirien (Fpi), cela au mépris, d'une part, de la démarche consensuelle du Premier ministre, du code de bonne conduite signé par toutes les parties en présence du Secrétaire général des Nations-Unies (…) Les délégués généraux ont constaté que cette mouvance s'employait chaque fois que le processus rentrait dans une phase décisive à torpiller le processus de paix en s'illustrant, soit par des actes de vandalisme, soit par des attaques de nature à perturber la cohésion sociale encore fragile. En réalité, c'est la mouvance présidentielle conduite par le Fpi, qui viole, constamment et régulièrement le principe sacro-saint qui veut que s'instaure en Côte d'Ivoire, un nouvel environnement politique…. ". On le constate, le Fpi inquiète les Forces nouvelles.
L'alliance prend de fait, un coup de vieillesse, pour ne pas dire s'effrite. Quand on sait que cette déclaration des ex-rebelles fait à la suite des sorties de l'aile dure du Fpi, dont Affi Nguessan, Williams Atteby, Stéphane Kipré dont les propos se résument à peu de choses près à ceci : " Est-ce que tout le monde a accepté l'accord politique de Ouagadougou ? Tout le monde l'a dit, sur papier, Ouagadougou est le meilleur accord. Qu'est-ce qui pose problème sur le terrain ? Pourquoi une différence entre ce qui est écrit et ce qui est fait ? C'est aux Forces nouvelles de s'asseoir et de voir pourquoi ce tâtonnement au niveau des questions militaires (…) Parce que, s'il y un problème, cela veut dire que nous n'avons pas les bons interlocuteurs. Y a-t-il un interlocuteur politique et un interlocuteur militaire ? Je ne crois pas… ". Que retenir ? Madame Simone Gbagbo, épouse du chef de l'Etat et numéro trois du Fpi, peut-elle, à l'heure actuelle et dans la présente situation de l'Accord de Ouagadougou, valser encore avec Konaté Sidiki, le porte-parole des Forces nouvelles comme elle l'a fait au complexe de Yopougon, au mois de mars 2007 ? Les temps ont changé, les attitudes aussi, la réalité a eu raison de l'euphorie d'un rêve politicien un peu trop forcé. Quand le chef de l'Etat, Gbagbo Laurent, disait en son temps qu'il ne comprenait pas que ceux qui n'ont rien à voir avec un accord, demandent qu'on le révise. " Vous n'avez pas signé un accord et c'est vous qui demandez qu'on le revoit… ", disait-il, comme pour narguer le Rhdp et les autres partis politiques qui s'inquiétaient des incohérences de l'Apo. Depuis, quatre accords supplémentaires ont été signés, mais rien n'a véritablement changé. Le président du Pit, Francis Wodié, est donc bien fondé à demander l'élargissement de l'accord à toute la classe politique ivoirienne, dès lors que c'est toute la Côte d'Ivoire qui pâtit de l'enlisement de cet accord entre copains. Ennemis, puis nouveaux amis, puis nouveaux ex-amis. Le camp présidentiel et le camp rebelle auront tout servi à la Côte d'Ivoire. Sauf la paix et la prospérité.

par Eddy PEHE
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