A première vue, c'est logique. Si les prix du carburant à la pompe augmentent, les transporteurs sont en droit d'augmenter les prix du transport. Si personne n'a demandé leur avis avant d'augmenter les prix du carburant, on ne voit pas pourquoi ils devraient, eux, demander l'avis des usagers avant d'augmenter le transport. Chacun fait son travail. Le problème, ce ne sont pas les transporteurs, c'est le gouvernement ivoirien. Le Secrétaire général du gouvernement a en effet lu son communiqué à une voix si haute que personne n'a entendu ce qu'il a dit. Ainsi, le prix du litre de gasoil est passé de 532Fcfa à 567Fcfa, soit une augmentation de 35Fcfa par rapport à l'ancien prix. Le prix du litre de super est, quant à lui, passé de 684Fcfa à 726Fcfa, soit une augmentation de 42Fcfa par rapport à l'ancien prix. Qu'est-ce qui a pu provoquer de telles augmentations ? Le prix du baril de pétrole a-t-il encore flambé sur le marché mondial ? Non. Puisqu' à 18 heures 30 hier vendredi 3 juillet 2009, le prix du baril de pétrole était à 65,63 dollars. Et que depuis des mois, le prix oscille entre 60 et 70 dollars. Ce n'est donc pas cela qui peut expliquer l'augmentation du prix à la pompe. Il n'y a qu'une seule explication à cette situation. Les opérateurs économiques qui commercialisent ce produit et ses dérivés dans notre pays ont réalisé qu'ils avaient en face d'eux, un gouvernement du "laisser-aller" et du "laisser-faire". Qu'ils avaient en face d'eux un gouvernement qui a d'autres priorités que celles de se préoccuper de la souffrance du peuple ivoirien. Depuis 2008, toutes les mesures qui ont été prises par ce gouvernement en grande pompe pour maintenir les prix des produits de première nécessité n'ont jamais fait l'objet d'un quelconque suivi sur le terrain. Les Ivoiriens n'ont absolument rien senti des effets de ces mesures dans leurs assiettes. Bien au contraire, leur situation n'a fait que s'empirer de jour en jour. Tout se passe comme s'il y avait d'un côté le peuple et de l'autre le gouvernement.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO