Pendant combien de temps encore, la Douane ivoirienne va-t-elle continuer d’être l’un des leviers et poumons économiques de notre pays ? Cette interrogation, beaucoup de nos compatriotes se la posent, notamment les partenaires économiques et les transitaires travaillant en collaboration avec cette institution. Beaucoup sont nostalgiques de la période Gnamien Konan, où les choses sans être parfaites, étaient, à tout le moins, acceptables. En tout cas, ils sont formels sur le fait que les années du douanier entré en politique et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, étaient les plus dignes de la vie douanière. Selon nombre de transitaires, l’arrivée d’Alphonse Mangly à la tête des douanes a sonné l’arrêt de mort et la marche de cette institution. Pas un jour ne passe sans que l’opinion ne soit alertée sur des détournements d’argent. La dernière en date concerne la prévarication de près de vingt milliards de francs CFA par les dirigeants de la Douane. Le premier responsable, Alphonse Mangly ne finit pas de défrayer la chronique. Cet officier, au mépris de l’obligation de réserve et sans quitter ses fonctions, est entré en politique, en qualité de directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo à Danané. Qui plus est, à sa nomination en qualité de Directeur général de la Douane, comme s’il ne méritait pas son poste, Mangly a envoyé ses parents remercier le Chef de l’Etat pour avoir porté son choix sur sa personne. Depuis, l’homme n’achève pas de confondre sa position dans l’administration avec celle de militant du FPI. Récemment, il a offert du matériel roulant à des délégations du parti socialiste à l’ouest et était également à Korhogo, il y a quelques mois, avec une forte colonie de militaires et des véhicules de l’Etat, pour organiser des cérémonies en faveur de la campagne de Laurent Gbagbo. Avec quel argent organise t-il ces manifestations ? De bonnes sources au cœur des douanes, avancent que l’homme est passé maître dans l’art des arrangements avec la clientèle et n’hésite pas souvent à faire du gré à gré sur le dos du contribuable ivoirien. Cela à l’avantage de lui fournir une grosse manne, pour participer activement à la campagne de sa formation politique. Cela est d’autant plus aberrant et révoltant que la douane n’est pas une filiale du FPI, encore moins une propriété privée des pontes de la refondation. Pour tout dire, une mafia a été mise en place, qui met à mal l’avenir de ce puissant levier de l’économie ivoirienne. Au cœur de ce dispositif bien huilé, un nom revient sans cesse dans les plaintes de nombreux transitaires. Il s’agit de celui du colonel Kadjo, occupant les fonctions de directeur régional. Lui aussi participe à la faillite du système douanier. Selon nos sources, il n’est pas en odeur de sainteté avec nombre de partenaires des Douanes. Il lui est reproché son caractère partial, dans ses relations avec les transitaires. S’il se montre réfractaires à tout compromis avec les autres sociétés, qui sollicitent quelque souplesse, au regard de la crise qui frappe de plein fouet les opérateurs économiques, le colonel Kadjo, aux dires des uns et des autres, fait de grandes faveurs à la société dénommée Lagune Transit. Serait-il actionnaire dans cette entreprise ? Les accusateurs n’hésitent pas à franchir ce pas et demande, à tout le moins, une impartialité vis-à-vis de tous. Pourquoi faire payer de lourdes taxes à certains et faire des faveurs à d’autres. En tout état de cause, la douane ivoirienne est sur la sellette depuis l’avènement d’Alphonse Mangly. Les partenaires économiques dénoncent chaque jour davantage des coups bas et des irrégularités dans le traitement des dossiers. Il en est ainsi dans toutes les sphères de la vie économique depuis l’avènement du FPI. Vivement des élections en novembre prochain, pour faire refermer définitivement, cette parenthèse de prédation et de prévarication, qui fragilise davantage l’économie ivoirienne.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
