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Faits Divers Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Nord-Sud

Tribunal de Grand-Bassam : Un gréviste détenait des grenades

Kadjo Ahoulou, 34 ans, doit s’en pren­dre à lui-même. La police a trouvé sur lui, au cours d’une manifestation des jeunes du quartier Château à Grand-Bassam, 2 grenades défensi­ves. Il manifestait pour exiger de la mairie, le ramassage des ordures ménagères qui obstruaient la voie. Il a été jugé et con­damné pour détention illégale d’armes de guerre. Le tribunal a requis trois mois d’emprisonnement fermes assortis de 50.000 Fcfa d’amende. Les faits. Jeudi 11 juin, Kadjo Ahoulou, en com­pa­gnie d’au­tres jeunes du quartier château, ont pris d’assaut, tôt le matin, le petit marché du quartier. Ils manifestaient pour exiger de la mairie le ramassage des tas d’immondices qui jonchaient et obstruaient la voie du châ­teau. Pendant qu’ils manifestaient bru­yamment, la police de Grand-Bassam s’est déportée sur les lieux pour dissuader les manifestants très remontés contre la mairie. Malheureux, Kadjo Ahoulou a été le seul manifestant à être arrêté. Au moment de son arrestation, il avait sur lui deux grenades défensives, qu’il a discrètement rangées dans son sac. Il est mis sous mandat de dépôt et gardé à la maison d’arrêt et de correction de Grand-Bassam. Le 1er juillet, à l’audience, le juge lui demande des explications sur la provenance de ses grénades. «J’ai ramassé ces grenades à quelques encablures de la base de l’armée française, et je les ai gardées ». Le juge revient à la charge. «Vous ramassez comme ça des armes et vous n’allez pas les déposer à la police ?». La victime répond, l’air troublée : «Quand je les prenais M. le juge je n’avais pas conscience que c’était dangereux. C’est après que j’ai su que j’exposais ma vie et celle de ma famille». Et de plaider pour sa libé­ra­­tion. «Je reconnais les faits. Au nom de mes trois enfants, qui sont encore petits, je plaide, M. le juge pour ma libération ». Le juge, qui estime que les faits sont d’une gravité extrême, l’a condamné néanmoins à 3 mois d’emprisonnement ferme.

Emmanuelle Kanga,
Correspondante régionale
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