Vol en réunion : Le malfrat reconnu par sa victime

Aboubacar Zacharie aurait dû se contenter du peu qu’il gagne dans son métier de tailleur plutôt que de se livrer au banditisme. Malheur pour lui, il est reconnu par la victime lorsqu’il se promenait librement dans les rues de Grand-Bassam. Il écope de 12 mois d’emprisonnement ferme, assortis d’une amende de 50.000 Fcfa. Interrogé le 1er juillet au tribunal, Aboubacar Zacharie nie au départ les faits et plaide pour sa libération. Le juge demande à B. Mahamadou, la victime, d’expliquer les faits. « C’est dans la nuit du 6 juin vers 2 heures du matin que j’ai été alerté par mon père, qui aurait entendu des bruits venant de ma boutique. Accompagné de mes frères nous nous sommes rendus sur les lieux. Des malfrats, au nombre de quatre, étaient en train de piller la boutique. A notre arrivée, ils se sont enfuient. Nous avons tenté de mettre la main sur eux. Nous avons néanmoins réussi à identifier Aboubacar. C’est ce dernier qui avait laissé son tee-shirt sur les lieux.

Cela fait la deuxième fois que je suis victime de vol. La première fois, c’était dans la nuit du 24 au 25 avril dernier aux environs de 3 heures, quand j’ai été alerté par un ami du quartier de ce que la porte de ma boutique avait été forcée. Les ravisseurs ont emporté tout le stock de marchandises et la somme de 75.000 Fcfa. J’ai pu regarnir ma boutique avec l’aide d’une de mes tantes», relate-t-il. Le juge revient à la charge. A 2 heures du matin comment avez-vous pu identifier l’un de vos voleurs surtout qu’il faisait sombre ? Mahamadou répond : « Je l’ai reconnu parce qu’il a oublié son tee-shirt. Il a l’habitude de venir faire des achats dans ma boutique. C’est ce tee shirt qu’il portait quand il travaillait dans l’atelier situé près de ma cour ». Le magistrat s’adresse à Aboubacar Zacharie. « B. Mahamadou vous accuse d’être parmi ceux qui ont pillés sa boutique ? Zacharie nie les faits. « Ce n’est pas moi M. le juge ». Le magistrat revient à la charge, «Mais il vous a reconnu ? Il te connaît parce que tu as travaillé dans un atelier dans le quartier. Aboubacar Zacharie répond : « M. le juge je ne suis plus dans le quartier. Je passe seulement sur le goudron pour aller vaquer à mes occupations ». Il craque à la dernière minute et plaide toutefois pour sa libération. « M. le juge je n’ai personne derrière moi. Je suis seul à Grand-Bassam. Je demande pardon à la justice ». Le tribunal l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme et 50.000 Fcfa d’amende. À la fin de sa punition, il devra payer la somme de 350.000 Fcfa.

Emmanuelle Kanga,
Correspondante Régionale