K. Bakary, vous connaissez ? Cet artiste musicien de 25 ans a failli nous faire revivre le feuilleton Désy Champion. Il a été arrêté le 15 juin à Port-Bouët pour braquage à main armée. Conduit le 26 juin aux flagrants délits du Plateau, K. Bakary avait demandé, en l’absence de son avocat, Me Gohi Bi Raoul, le renvoi de l’affaire. Le tribunal l’avait écouté. Et, c’est le 29 juin que cette affaire a finalement connue son dénouement. Pendant le procès, les échanges sont houleux entre le procureur, l’avocat de la partie civile et Me Gohi Bi Raoul. Mais, dès le début de l’audience, le public pense que l’artiste va aller au trou pour un bon moment. Cela, à travers le procès verbal lu par le juge, puis le procureur. En fait, Bakary a reconnu les faits. Mais, quand il a droit à la parole à son procès, il nie tout. C’est la surprise. Les propos du procès verbal, se justifie-t-il, lui ont été arrachés par la violence. Le coup dont il est accusé a eu lieu en mars. Un gang armé a braqué des individus et leur a pris 3 millions de Fcfa avant de s’évanouir dans la nature. 3 mois après, soit le 15 juin, l’une des victimes pense reconnaître Bakary comme faisant partie des braqueurs. A cet effet, le procureur chargera que la nature a fait Bakary de sorte qu’on ne puisse pas se tromper. Il est baraqué avec des cheveux touffus et une démarche de star. Mais, le prevenu résiste. Domicilié à Koumassi, l’artiste raconte qu’il était allé rendre visite à sa famille à Port-Bouët le jour des faits. A 17h, il partait chercher sa voiture à un lavage auto, non loin du 43ème Bima. C’est alors que des flics l’ont interpelé. « Je n’ai pas eu le temps de m’expliquer, dès que je suis arrivé au 5ème arrondissement, ils ont brissé une chaise sur ma tête. A la police criminelle, ils m’ont frappé avec une machette », explique -t-il. « Et lorsque vous avez affirmé au parquet que vous reconnaissiez les faits, était-ce aussi sous le coup de la violence ? » demande le procureur. Avant de réquérir 20 ans contre l’accusé. Me Gohi Bi entre en scène. Il dénonce tout d’abord le fait qu’il n’y ait eu aucune confrontation entre son client et les témoins, victimes, qui ont préféré s’absenter au procès. L’avocat plaide le fait que son client ait passé trois semaines au trou pour un crime qu’il n’a pas commis. Car, reprend-il, s’il a affirmé avoir reconnu les faits au 5ème arrondissement, puis à la police judiciaire, c’était sous le coup de la peur. Pour ce qui est du parquet, il y a eu méprise. « Le procureur ne lui a pas donné le temps de s’expliquer », note-t-il. Pour l’avocat de la défense, lorsque Bakary a dit reconnaître les faits, il parlait de ceux mentionnés dans le Pv. Enfin, Me Gohi Bi pécise que les gens se sont basé sur les cheveux touffus et la forte corpulence de son client pour le faire arrêter. Et, il a eu raison. L’artiste musicien sera relaché pour délit non établi.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh