Il faut dormir d’un demi œil. Laurent Gbagbo ne donne guère le sentiment que le dimanche 29 novembre prochain, sera le jour du premier tour de la Présidentielle. Le 30 juin dernier, conformément aux décisions du Cadre permanent de concertation (CPC) où siègent MM Compaoré, Gbagbo, Bédié et Soro, a pris fin, le processus d’identification et de recensement électoral des Ivoiriens. Après plusieurs reports pour permettre à tous les citoyens concernés qui le souhaitent de se faire enrôler. Pourtant, depuis quelques semaines une intense campagne médiatique est menée pour réclamer des jours voire des semaines de plus. La presse proche du régime Gbagbo a ouvert le bal par des analyses et en donnant la parole à des personnes sélectionnées allant dans ce sens. Ce fut ensuite le tour de Charles Blé Goudé, patron des ‘‘Jeunes Patriotes’’, de pratiquement l’exiger lors de ce qui s’est apparenté à un long ‘‘publi reportage’’ à la télévision nationale. Hier, ce sont des organisations proches du Chef de l’Etat qui ont embouché la même trompette.
Gbagbo a son
calendrier à lui
La coalition nationale des résistants de Côte d’Ivoire (CONARECI) de Nado Clément, de la même ‘‘galaxie patriote’’, et le syndidat DIGNITE de Mahan Gahé, aussi très proche de Gbagbo, sont allés encore plus loin. Ils projettent même très bientôt une grande manifestation de rue des ‘‘non enrôlés’’. Et c’est la CONARECI qui annonce les couleurs : « La fin de l’enrôlement à la date du 30 juin 2009 risque de provoquer un clash pour la cohésion sociale et pour le processus électoral » Sans indiquer ses sources, cette coalition estime qu’il y a plus de 786 mille Ivoiriens qui n’ont toujours pas pu se faire enrôler. Elle dit avoir adressé un courrier à la CEI « afin qu’elle revoie sa position en vue d’accorder une prolongation d’au moins 15jours » et de menacer : « Si la CEI refuse de prendre en compte les Ivoiriens non encore enrôlés, elle sera responsable de tout ce qui pourrait arriver comme chaos dans le pays ». Quant à la centrale syndicale Dignité, elle « demande au président de la République, au Gouvernement et aux autorités à charge du processus électoral, la prorogation de l’enrôlement dans les zones sinistrées et le désarmement effectif des ex-rebelles ». Elle s’étonne en outre, que «ni le président de la République, ni le gouvernement et encore moins la CEI n’aient daigné se pencher correctement sur le sort de plus de dix mille chômeurs » Pour elle donc, « la cessation brusque du processus d’enrôlement crée une nouvelle vague d’exclus ». Comme si, quelqu’un avait empêché ces Ivoiriens de se présenter dans les centres de collecte. Bref! Que personne ne s’y laisse prendre. Il ne s’agit là que d’un civisme en trompe-l’œil.
L’objectif est de faire prendre du retard au processus. Et donc, d’arriver à un report de la Présidentielle. Sans doute, parce que le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, candidat du FPI au scrutin, n’est pas encore prêt. Cela est d’autant vrai qu’il n’a jamais donné le sentiment que cette date était la bonne. De sa tournée à l’Ouest, mi juin, à ses sorties récemment à Jacqueville et Korhogo, il n’a jamais dit «nous allons aux élections le 29 novembre». Mais plutôt «nous irons aux élections cette année». Quelle gymnastique! Alors que c’est bien lui qui a fixé cette date par décret. Le Chef de l’Etat n’est pas encore disposé à y aller. Début juin 2008, lorsqu’un journaliste lui demande pourquoi il n’a toujours pas annoncé sa candidature, il botte en touche: «Six mois, ce n’est pas trop. Je le dirai à un moment que je choisirai. (…) Je choisirai le moment. Maintenant, c’est trop tôt». Cela fait 13 mois, la Présidentielle est dans 4 mois. M. Gbagbo n’a pas encore annoncé sa candidature. Il n’a pas encore nommé de directeur de campagne national. Pourquoi s’empresserait-il? Il estime que c’est lui et lui seul qui détient le vrai calendrier. Il a d’ailleurs essayé début juin, sans succès, de le faire adopter par les autorités françaises en leur envoyant maladroitement son directeur de cabinet, N’Zi Paul David. Mais c’est certain, il va insister. Très bientôt, c’est sûr, ce sera au tour du CNRD et du FPI d’exiger la prolongation de l’enrôlement. Et donc implicitement le report du scrutin présidentiel. Somme toute, raisonnablement, il est incertain qu’un quelconque report des élections soit envisageable. Toutefois, il faut prendre garde qu’un évènement de la dimension de l’attentat du 29 juin 2007 ne vienne l’imposer. Touchons du bois !
KIGBAFORY Inza
Gbagbo a son
calendrier à lui
La coalition nationale des résistants de Côte d’Ivoire (CONARECI) de Nado Clément, de la même ‘‘galaxie patriote’’, et le syndidat DIGNITE de Mahan Gahé, aussi très proche de Gbagbo, sont allés encore plus loin. Ils projettent même très bientôt une grande manifestation de rue des ‘‘non enrôlés’’. Et c’est la CONARECI qui annonce les couleurs : « La fin de l’enrôlement à la date du 30 juin 2009 risque de provoquer un clash pour la cohésion sociale et pour le processus électoral » Sans indiquer ses sources, cette coalition estime qu’il y a plus de 786 mille Ivoiriens qui n’ont toujours pas pu se faire enrôler. Elle dit avoir adressé un courrier à la CEI « afin qu’elle revoie sa position en vue d’accorder une prolongation d’au moins 15jours » et de menacer : « Si la CEI refuse de prendre en compte les Ivoiriens non encore enrôlés, elle sera responsable de tout ce qui pourrait arriver comme chaos dans le pays ». Quant à la centrale syndicale Dignité, elle « demande au président de la République, au Gouvernement et aux autorités à charge du processus électoral, la prorogation de l’enrôlement dans les zones sinistrées et le désarmement effectif des ex-rebelles ». Elle s’étonne en outre, que «ni le président de la République, ni le gouvernement et encore moins la CEI n’aient daigné se pencher correctement sur le sort de plus de dix mille chômeurs » Pour elle donc, « la cessation brusque du processus d’enrôlement crée une nouvelle vague d’exclus ». Comme si, quelqu’un avait empêché ces Ivoiriens de se présenter dans les centres de collecte. Bref! Que personne ne s’y laisse prendre. Il ne s’agit là que d’un civisme en trompe-l’œil.
L’objectif est de faire prendre du retard au processus. Et donc, d’arriver à un report de la Présidentielle. Sans doute, parce que le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, candidat du FPI au scrutin, n’est pas encore prêt. Cela est d’autant vrai qu’il n’a jamais donné le sentiment que cette date était la bonne. De sa tournée à l’Ouest, mi juin, à ses sorties récemment à Jacqueville et Korhogo, il n’a jamais dit «nous allons aux élections le 29 novembre». Mais plutôt «nous irons aux élections cette année». Quelle gymnastique! Alors que c’est bien lui qui a fixé cette date par décret. Le Chef de l’Etat n’est pas encore disposé à y aller. Début juin 2008, lorsqu’un journaliste lui demande pourquoi il n’a toujours pas annoncé sa candidature, il botte en touche: «Six mois, ce n’est pas trop. Je le dirai à un moment que je choisirai. (…) Je choisirai le moment. Maintenant, c’est trop tôt». Cela fait 13 mois, la Présidentielle est dans 4 mois. M. Gbagbo n’a pas encore annoncé sa candidature. Il n’a pas encore nommé de directeur de campagne national. Pourquoi s’empresserait-il? Il estime que c’est lui et lui seul qui détient le vrai calendrier. Il a d’ailleurs essayé début juin, sans succès, de le faire adopter par les autorités françaises en leur envoyant maladroitement son directeur de cabinet, N’Zi Paul David. Mais c’est certain, il va insister. Très bientôt, c’est sûr, ce sera au tour du CNRD et du FPI d’exiger la prolongation de l’enrôlement. Et donc implicitement le report du scrutin présidentiel. Somme toute, raisonnablement, il est incertain qu’un quelconque report des élections soit envisageable. Toutefois, il faut prendre garde qu’un évènement de la dimension de l’attentat du 29 juin 2007 ne vienne l’imposer. Touchons du bois !
KIGBAFORY Inza