Fin de l’opération d’identification et d’enrôlement électoral, sorties en cascades des mouvements de la galaxie patriotique, réaménagement au sein de la JPDCI, silence remarqué du RJDP … le président de la Jeunesse du PDCI se «déchaîne». Kouadio Konan Bertin n’use pas de la langue de bois pour dire ses vérités à qui veut l’entendre. Interview.
Le Patriote: Président, l’actualité aujourd’hui, c’est la fin de l’opération d’enrôlement, depuis le 30 juin dernier. A ce niveau, certains pensent qu’il faut une nouvelle prolongation. Vous, à la JPDCI, quelle est votre position?
Kouadio Konan Bertin: Je coupe court. Il est hors de question d’envisager une prolongation de cette opération. Ceux qui pensent cela sont inconscients. Je sais que sans avoir fourni d’effort, ils sont au beurre. Ils ont profité de la guerre pour être ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils sont plutôt inconscients et ils ne comprennent pas les souffrances du peuple de Côte d’Ivoire.
LP: Mais ces personnes se disent inquiets du fait que des Ivoiriens se sentiraient exclus de cette opération.
KKB: Tous les Ivoiriens ont eu les mêmes délais de prolongation. Nous avons eu tous, les mêmes facilités et les mêmes conditions pour nous faire enrôler. Au moment où on demandait d’aller à l’enrôlement ces personnes dont vous parlez passaient leur temps à dresser des barricades pour empêcher l’opération de se dérouler. Eh bien, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Et d’ailleurs, ils sont combien ces Ivoiriens qui ne sont pas enrôlés ?
LP : On parle de 700 milles à 2 millions de personnes…
KKB : Je suis désolé. Ce n’est pas vrai. Il faut qu’on arrête ces choses-là. La Côte d’Ivoire a trop souffert, les Ivoiriens ont trop souffert. Il faut donc qu’on aille à l’essentiel. Qu’on aille aux élections pour que les Ivoiriens se donnent eux-mêmes le chef dont ils ont besoin. Mais il est hors de question qu’on use de dilatoire pour faire souffrir les Ivoiriens encore plus longtemps. En tout état de cause, ceux qui disent cela, qu’ils sachent qu’ils nous trouveront sur leur chemin. Parce qu’il est clair que ce genre de chose ne peuvent plus continuer.
LP : Parmi ceux qui demandent une prolongation, il y a les membres de la galaxie patriotique proche du pouvoir. Et à cet effet, le secrétaire général de la Centrale syndicale Dignité, M. Mahan Gahé et la Conareci ont animé récemment des conférences pour mettre en garde la CEI qui a décidé de l’arrêt de cette opération. Alors quel commentaire ?
KKB : Je dirai tout simplement que c’est du bluff. C’est pour se faire peur à eux-mêmes, sinon il n’ y aura rien.
LP : Mais, ils menacent de descendre dans les rues au cas où leur requête n’est pas acceptée par la CEI…
KKB : Je dis que c’est du bluff. Il n’y aura rien. C’est qui Mahan Gahé ? Dites à ces gens-là que c’est terminé. Maintenant, on va aux élections. La récréation est terminée. La CEI n’a pas à avoir peur. On va aux élections, un point c’est tout. Personne n’a à se faire peur.
LP : Toujours à propos de la galaxie patriotique, il y a Charles Blé Goudé qui, de son côté, était à Daloa où il a accusé les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara d’être à l’origine des malheurs de la Côte d’Ivoire. Que répondez-vous à cela ?
KKB : Je le plains, tout simplement. Et je lui demande de faire, un temps soit peu, une élévation d’esprit. Comme il le dit, « Gbagbo est saint ». Mais allons aux élections quand même. Les Ivoiriens demandent simplement qu’on aille aux urnes. Et c’est là-bas qu’ils vont trancher. Blé Goudé doit faire l’effort de s’élever au-dessus de ce qu’il dit. Nous pensons aujourd’hui qu’il faut plutôt s’adonner aux débats de haut niveau. Et un jeune Ivoirien qui s’adonne à un débat de haut niveau ne peut pas conclure que la Côte d’Ivoire actuelle est le fait de Bédié et de Ouattara. Eux, ils n’ont jamais rien fait. Pourtant, c’est Gbagbo qui a la signature. C’est lui qui a un territoire. C’est lui qui a une armée. C’est lui qui gouverne… et il n’est responsable de rien du tout. Alors, qu’ils continuent dans ce sens. Que tel soit responsable ou pas, en tout cas, nous irons aux élections.
LP : Le 29 novembre ou après ?
KKB : Le 29 novembre. Pas après.
LP : Pourquoi ?
KKB : Parce qu’il faut mettre fin à la souffrance de nos populations. Et le plus tôt serait le mieux.
LP : Nous avons assisté récemment à une réorganisation au sein de votre structure, la JPDCI. A quoi répond un tel réaménagement ?
KKB : Il répond à un souci d’efficacité. Je l’ai suffisamment expliqué. Je veux aller à l’essentiel. Justement au moment où des gens passent leur temps à dire n’importe quoi aux Ivoiriens, en tant que président des jeunes du PDCI-RDA, j’ai besoin d’une jeunesse compétitive. D’ici le 29 novembre, il faut que la jeunesse du PDCI-RDA soit capable d’influencer les débats et les décisions de ce pays. Cela veut dire que, quoiqu’on nous propose d’ici novembre, il faut que nous soyons capables de résister. Je suis le premier responsable de la JPDCI. C’est moi qui apprécie où chacun peut être efficace. Je fais donc un redéploiement en plaçant les uns et les autres là où ils sont, pour me permettre d’aller de l’avant.
LP : Mais un tel réaménagement à quelques jours des élections ne va-t-elle pas créer des frustrations qui pourraient fragiliser la jeunesse du PDCI-RDA ?
KKB : Nous sommes jeunes, apprenons maintenant à assimiler les contraintes de la démocratie. Je suis un président élu. Alors, je me donne l’équipe que je souhaite et que je sens capable de m’amener à la victoire. Je ne gère pas les remous et je ne les crains pas non plus. Moi, j’avance.
LP : Depuis un temps, le RJDP (Rassemblement des jeunes houphouétistes, ndlr) dont vous êtes membre avec les jeunesses du RDR, de l’UDPCI et du MFA, semble plongé dans un sommeil profond. Qu’est-ce qui explique ce silence ?
KKB : Il est clair que le RJDP est un instrument de combat. Notre plate-forme est formelle sur le fait que chaque parti politique à son candidat. Nos partis politiques n’évoluent pas comme ça, sans programme. Nous avons privilégié ces derniers temps l’identification et le recensement électoral. Cette période recommandait que chacun parte dans son camp pour faire enrôler le maximum de ses militants. Pour cela, on n’avait pas besoin d’être forcement ensemble. Yayoro (RJR) est sur le terrain. Je suis sur le terrain. Les autres sont sur le terrain. Et c’est avec la somme de tout ça que nous allons faire le bilan, très bientôt. Maintenant, il y a des combats qui pointent à l’horizon. Vous allez voir, le RJDP va se mettre en ordre de bataille pour exiger la tenue des élections. Voilà comment nous sommes structurés. Le RJDP n’est pas en léthargie. Il ne dort pas. Bien au contraire, les individus et les structures travaillent. Vous ne verrez un RJDP fort que quand les individualités à l’intérieur, c’est-à-dire la JPDCI, le RJR, la JUDPCI et la JMFA seront forts dans leurs bases. Donc, quand vous ne nous voyez pas ensemble, c’est que nous sommes sur le terrain. C’est une question de stratégie et de priorité. Quand on a donc fini l’identification, on se retrouve maintenant pour dire «allons-y aux élections ». C’est comme ça que nous fonctionnons.
LP : Au niveau de la JPDCI, comment préparez-vous les prochaines élections ?
KKB : Pour l’instant, il y a des secrets qu’on ne peut pas mettre au grand jour. Mais sachez que nous nous préparons. Nous nous organisons pour répondre à tous les défis qui pointeront à l’horizon. Il faut que nous soyons prêts à résoudre toutes les équations que Gbagbo et ses hommes vont nous poser. Voilà ce à quoi nous nous attelons pour l’instant. Et nous sommes au travail.
Réalisée par Diawara Samou
Le Patriote: Président, l’actualité aujourd’hui, c’est la fin de l’opération d’enrôlement, depuis le 30 juin dernier. A ce niveau, certains pensent qu’il faut une nouvelle prolongation. Vous, à la JPDCI, quelle est votre position?
Kouadio Konan Bertin: Je coupe court. Il est hors de question d’envisager une prolongation de cette opération. Ceux qui pensent cela sont inconscients. Je sais que sans avoir fourni d’effort, ils sont au beurre. Ils ont profité de la guerre pour être ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils sont plutôt inconscients et ils ne comprennent pas les souffrances du peuple de Côte d’Ivoire.
LP: Mais ces personnes se disent inquiets du fait que des Ivoiriens se sentiraient exclus de cette opération.
KKB: Tous les Ivoiriens ont eu les mêmes délais de prolongation. Nous avons eu tous, les mêmes facilités et les mêmes conditions pour nous faire enrôler. Au moment où on demandait d’aller à l’enrôlement ces personnes dont vous parlez passaient leur temps à dresser des barricades pour empêcher l’opération de se dérouler. Eh bien, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Et d’ailleurs, ils sont combien ces Ivoiriens qui ne sont pas enrôlés ?
LP : On parle de 700 milles à 2 millions de personnes…
KKB : Je suis désolé. Ce n’est pas vrai. Il faut qu’on arrête ces choses-là. La Côte d’Ivoire a trop souffert, les Ivoiriens ont trop souffert. Il faut donc qu’on aille à l’essentiel. Qu’on aille aux élections pour que les Ivoiriens se donnent eux-mêmes le chef dont ils ont besoin. Mais il est hors de question qu’on use de dilatoire pour faire souffrir les Ivoiriens encore plus longtemps. En tout état de cause, ceux qui disent cela, qu’ils sachent qu’ils nous trouveront sur leur chemin. Parce qu’il est clair que ce genre de chose ne peuvent plus continuer.
LP : Parmi ceux qui demandent une prolongation, il y a les membres de la galaxie patriotique proche du pouvoir. Et à cet effet, le secrétaire général de la Centrale syndicale Dignité, M. Mahan Gahé et la Conareci ont animé récemment des conférences pour mettre en garde la CEI qui a décidé de l’arrêt de cette opération. Alors quel commentaire ?
KKB : Je dirai tout simplement que c’est du bluff. C’est pour se faire peur à eux-mêmes, sinon il n’ y aura rien.
LP : Mais, ils menacent de descendre dans les rues au cas où leur requête n’est pas acceptée par la CEI…
KKB : Je dis que c’est du bluff. Il n’y aura rien. C’est qui Mahan Gahé ? Dites à ces gens-là que c’est terminé. Maintenant, on va aux élections. La récréation est terminée. La CEI n’a pas à avoir peur. On va aux élections, un point c’est tout. Personne n’a à se faire peur.
LP : Toujours à propos de la galaxie patriotique, il y a Charles Blé Goudé qui, de son côté, était à Daloa où il a accusé les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara d’être à l’origine des malheurs de la Côte d’Ivoire. Que répondez-vous à cela ?
KKB : Je le plains, tout simplement. Et je lui demande de faire, un temps soit peu, une élévation d’esprit. Comme il le dit, « Gbagbo est saint ». Mais allons aux élections quand même. Les Ivoiriens demandent simplement qu’on aille aux urnes. Et c’est là-bas qu’ils vont trancher. Blé Goudé doit faire l’effort de s’élever au-dessus de ce qu’il dit. Nous pensons aujourd’hui qu’il faut plutôt s’adonner aux débats de haut niveau. Et un jeune Ivoirien qui s’adonne à un débat de haut niveau ne peut pas conclure que la Côte d’Ivoire actuelle est le fait de Bédié et de Ouattara. Eux, ils n’ont jamais rien fait. Pourtant, c’est Gbagbo qui a la signature. C’est lui qui a un territoire. C’est lui qui a une armée. C’est lui qui gouverne… et il n’est responsable de rien du tout. Alors, qu’ils continuent dans ce sens. Que tel soit responsable ou pas, en tout cas, nous irons aux élections.
LP : Le 29 novembre ou après ?
KKB : Le 29 novembre. Pas après.
LP : Pourquoi ?
KKB : Parce qu’il faut mettre fin à la souffrance de nos populations. Et le plus tôt serait le mieux.
LP : Nous avons assisté récemment à une réorganisation au sein de votre structure, la JPDCI. A quoi répond un tel réaménagement ?
KKB : Il répond à un souci d’efficacité. Je l’ai suffisamment expliqué. Je veux aller à l’essentiel. Justement au moment où des gens passent leur temps à dire n’importe quoi aux Ivoiriens, en tant que président des jeunes du PDCI-RDA, j’ai besoin d’une jeunesse compétitive. D’ici le 29 novembre, il faut que la jeunesse du PDCI-RDA soit capable d’influencer les débats et les décisions de ce pays. Cela veut dire que, quoiqu’on nous propose d’ici novembre, il faut que nous soyons capables de résister. Je suis le premier responsable de la JPDCI. C’est moi qui apprécie où chacun peut être efficace. Je fais donc un redéploiement en plaçant les uns et les autres là où ils sont, pour me permettre d’aller de l’avant.
LP : Mais un tel réaménagement à quelques jours des élections ne va-t-elle pas créer des frustrations qui pourraient fragiliser la jeunesse du PDCI-RDA ?
KKB : Nous sommes jeunes, apprenons maintenant à assimiler les contraintes de la démocratie. Je suis un président élu. Alors, je me donne l’équipe que je souhaite et que je sens capable de m’amener à la victoire. Je ne gère pas les remous et je ne les crains pas non plus. Moi, j’avance.
LP : Depuis un temps, le RJDP (Rassemblement des jeunes houphouétistes, ndlr) dont vous êtes membre avec les jeunesses du RDR, de l’UDPCI et du MFA, semble plongé dans un sommeil profond. Qu’est-ce qui explique ce silence ?
KKB : Il est clair que le RJDP est un instrument de combat. Notre plate-forme est formelle sur le fait que chaque parti politique à son candidat. Nos partis politiques n’évoluent pas comme ça, sans programme. Nous avons privilégié ces derniers temps l’identification et le recensement électoral. Cette période recommandait que chacun parte dans son camp pour faire enrôler le maximum de ses militants. Pour cela, on n’avait pas besoin d’être forcement ensemble. Yayoro (RJR) est sur le terrain. Je suis sur le terrain. Les autres sont sur le terrain. Et c’est avec la somme de tout ça que nous allons faire le bilan, très bientôt. Maintenant, il y a des combats qui pointent à l’horizon. Vous allez voir, le RJDP va se mettre en ordre de bataille pour exiger la tenue des élections. Voilà comment nous sommes structurés. Le RJDP n’est pas en léthargie. Il ne dort pas. Bien au contraire, les individus et les structures travaillent. Vous ne verrez un RJDP fort que quand les individualités à l’intérieur, c’est-à-dire la JPDCI, le RJR, la JUDPCI et la JMFA seront forts dans leurs bases. Donc, quand vous ne nous voyez pas ensemble, c’est que nous sommes sur le terrain. C’est une question de stratégie et de priorité. Quand on a donc fini l’identification, on se retrouve maintenant pour dire «allons-y aux élections ». C’est comme ça que nous fonctionnons.
LP : Au niveau de la JPDCI, comment préparez-vous les prochaines élections ?
KKB : Pour l’instant, il y a des secrets qu’on ne peut pas mettre au grand jour. Mais sachez que nous nous préparons. Nous nous organisons pour répondre à tous les défis qui pointeront à l’horizon. Il faut que nous soyons prêts à résoudre toutes les équations que Gbagbo et ses hommes vont nous poser. Voilà ce à quoi nous nous attelons pour l’instant. Et nous sommes au travail.
Réalisée par Diawara Samou