Le Sommet des chefs d’Etat des pays non alignés, commencé depuis hier à Charm El sheikh en Egypte sur le thème : La solidarité internationale pour la paix et le développement, s’achève aujourd’hui. Le ministre des Affaires étrangères SEM Youssouf Bakayoko, qui représente le Président Laurent Gbagbo portera la voix de la Côte d’Ivoire et apportera une contribution importante à la compréhension de l’épineuse question de la « solidarité internationale, comme clé de voûte de la paix et du développement ». La Côte d’Ivoire, frappée par une grave crise et qui a vu défiler à son chevet plusieurs organisations sous-régionale, régionale, continentale et internationale et qui a fini, par ses propres moyens, par trouver une solution de sortie de crise : le dialogue direct qui a donné l’Accord politique de Ouagadougou, connaît mieux que quiconque les avatars de la solidarité internationale et sait désormais combien la paix est précieuse à la cause du développement. Le sommet d’Egypte qui s’inscrit dans le cadre du processus de revitalisation et du renforcement du Mouvement des non-alignés, va également permettre aux 118 Etats membres et autres Etats et organisations internationales avec un statut d’observateur, de dresser le bilan de la mise en œuvre des décisions et recommandations du 14ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenu en septembre 2006 à la Havane à Cuba. Ce 15ème sommet a enregistré, les 11 et 12 juillet, la réunion des hauts fonctionnaires et les 13 et 14 juillet, la réunion ministérielle. Il faut rappeler que le Mouvement des non-alignés créé dans le contexte de la guerre froide entend s’imposer pour ses membres, comme un cadre privilégié de concertation et de solidarité internationale. Il regroupe en son sein près des deux tiers des membres des nations unies et près de 55% de la population mondiale. L’organisation continue de jouer un rôle important. Elle a, par exemple, refusé de suivre les instances du consensus de Washington,lequel regroupe le Fonds monétaire international (Fmi), l’Organisation mondiale du commerce (Omc) et la Banque mondiale, considérant que ce serait nuisible aux intérêts de ses membres. Le mouvement qui a du trouver un nouveau souffle à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique, s’est enrichi de nouvelles tendances qui s’inspirent des acquis des luttes de décolonisation. Le politologue Aziz Salmone Fall, dans le sillage de Ben Barka, avec son Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (Grila), prône un renouveau de la Conférence tricontinentale, un développement autocentré aux fondements écosystémiques, et plaide pour un mondialisme polycentrique. Le mouvement des non-alignés, on s’en souvient, comprend des membres importants à l’échelle mondiale, comme l’Inde, l’Algérie, l’Egypte, l’Indonésie, le Pakistan, Cuba, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Malaisie, ainsi que l’ex-Yougoslavie. La Chine populaire en a été membre un moment. Le Brésil n’a jamais été un membre formel du mouvement, mais il partage plusieurs de ses vues et envoie régulièrement des observateurs à ses sommets.
Franck A. Zagbayou
Franck A. Zagbayou
