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Région Publié le samedi 18 juillet 2009 | Le Temps

Secre Richard (Ddc Bondoukou) - “Les luttes de positionnement sont normales”

A quelques mois de l'élection présidentielle, l'honorable Kouamé Secré Richard, vice-président de l'Assemblée nationale, président du Conseil général de Bondoukou et Ddc du candidat Laurent Gbagbo fait l'état des lieux, et jette un regard sur les difficultés qui minent sa circonscription électorale.

La date de l'élection présidentielle est connue. Que faites- vous pour la victoire du président Laurent Gbagbo ?
l faut dire que nous n'avons pas attendu la fixation de la date pour être actif. Il y a un système de travail qui a été mis en place. C'est de maintenir la percée du Fpi dans notre région. En plus de ça, assurer la réélection du candidat du Fpi à l'élection présidentielle. Et ce travail a continué après ma désignation comme Ddc. Il faut dire qu'on n'a pas changé de politique. Cette politique qui est d'informer les populations. De mon humble avis, si le Fpi a été représenté faiblement aux élections passées, c'est parce que l'information n'était pas suffisante. Et avec la victoire du président Gbagbo, nous avons encore de la matière pour informer et sensibiliser les populations. Je crois qu'on est avancé, et pas une petite avancée. Le Fpi apparaît dans l'opinion des gens aujourd'hui, comme la première force politique dans notre région. Et particulièrement, dans le département de Bondoukou. Il faut donc positiver tout cela avec les structures du parti.

Comment?
Par le passé, il y a une stratégie qui avait été mise en place, celle de faire des rassemblements, de discuter avec les gens, et faire des meetings. Aujourd'hui, la donne a changé. Actuellement, nous marquons à la culotte ceux qui sont réticents. De telle sorte que les villages qui nous semblent un peu difficiles, nous y allons et nous faisons ce qu'on appelle un débat. Ce ne sont plus les meetings classiques. C'est un débat où tout le monde a la parole. Chacun pose la question qui lui vient en tête. Et je crois que ça porte ses fruits.
Que peut-on retenir de toutes ces concertations avec les populations ?
Les populations ont des préoccupations. Elles sont liées à la pauvreté qui est au niveau de toute la Côte d'Ivoire. C'est aussi la réalisation des infrastructures, comment faire pour que l'anacarde s'achète bien. Pourquoi telle chose et telle situation. Ils comprennent bien qu'avec la crise, on ne peut pas tout faire. Mais comme il y a toujours les possibilités de poser les problèmes, et qu'à certains moments, on a les moyens de s'occuper de cela, les populations posent les problèmes.
Au plan purement politique, je crois que le débat ne se pose pas. Sans cela, les discours tenus par les gens en disant que " c'est le Fpi qui a amené la guerre, " est dépassé. Les populations ne sont pas à ce niveau. La préoccupation c'est après les élections, qu'est- ce qu’on fait si le président gagne. Et actuellement, quels sont les problèmes que nous pouvons régler avant les élections. C'est entre autres, les problèmes d'électricité, de routes, et bien d'autres infrastructures qui reviennent tout le temps. On n'a pas suffisamment de ressources. Et c'est cette vérité qui se dit entre les populations et nous. C'est ce qui instaure la confiance entre elles et nous. Ce qu'on peut faire maintenant, on le dit et juste après, on commence à le faire.

Quel bilan faites-vous de la tournée du président Affi N'Guessan dans le Zanzan ?
Nous avons fait un meeting à Transua pour motiver tous nos camarades, et nos responsables du Zanzan. Pour faire en sorte que la solidarité dans la région se consolide. Ne serais-ce qu'au niveau des structures du parti. Et je crois qu'aujourd'hui, c'est une réalité. A Transua, nos camarades sont venus de partout. C'est un événement important à retenir. Le président a donc profité pour donner un message de rémobilisation aux populations, pour leur dire de se joindre à notre lutte. Et faire en sorte que le Président de la République gagne. La troisième chose qu'il a abordée, c'est la crise née de l'érection de Transua en département. Le président est venu à Assuéfry pour écouter nos parents. Et à la suite, il leur a donné des conseils. C'est dire que c'est un premier pas que le président a posé. Et lui-même a décidé de recevoir les gens en vue de mettre un groupe de contact en place pour régler tous les problèmes.

Répondant à la question d'un journaliste d'un quotidien de la place, vous disiez ne pas vous reconnaître comme membre du Cadre permanent d'échanges (Cpe) mis en place il n'y a pas longtemps. Et pourtant, on vous a annoncé publiquement comme étant la deuxième personnalité de cette structure.
Tout le monde sait que le Cpe est une structure à laquelle je ne m'étais pas associé. Maintenant, à faire tous ces commentaires qui tournent autour, je crois que c'est malsain. Le Cpe, c'est une structure créée par des cadres. Et ces cadres ne m'ont pas invité à leur rencontre.

Est-ce donc à dire que vous ne vous reconnaissez pas dans cette structure ?
Je ne peux pas dire que je fais partie du Cpe. S'ils ont eu l'idée de me mettre comme vice-président, qu'ils m'informent. C'est une question de bon sens. Jusqu'à présent, personne ne m'a informé que je suis le vice-président. C'est de ça que je me plains. Et j'avais dit à un de vos confrères que c'est une escroquerie morale. Parce que utiliser le nom de quelqu'un pour faire n'importe quoi, ce n'est pas bien. Ce que je dis n'a rien de politique. C'est lié aux relations humaines. Pour mettre quelqu'un dans une structure, il faut pouvoir le consulter et l'associer même à la limite à sa constitution. Pour l'instant, je ne sais pas. J'ai même lu des commentaires assez maladroits disant que je perds la main dans la région. Je ne sais pas d'où ils titrent ces informations, mais il suffit de venir faire des enquêtes sur le terrain pour voir avant de faire ces commentaires.

Dans ce même article, il est dit que le Fpi s'est formé en clans dans le Zanzan.
Je ne crois pas qu'il y a des clans. Affi même l'a dit. C'est souvent des luttes de positionnement des cadres. Et je crois qu'il a dit la vérité. Insinuer que nos premiers responsables font partie de ceux qui divisent le Zanzan, je crois que ce journaliste est animé d'une mauvaise foi. Parce que ni moi, ni le président Affi puissions faire cela. Le président Affi était à Transua, et je suis venu l'accueillir. Nous sommes restés ensemble durant tout son séjour. Avant son arrivée, je me suis associé aux populations de Transua pour préparer son arrivée. Et faire en sorte que son séjour se passe bien. Si j'étais opposé à lui, je ne sais pas pourquoi j'aurais préparé son arrivée. C'est ce que j'ai l'habitude de faire, et c'est comme ça que nous travaillons.

On dit que vous êtes manipulé.
Moi manipulé ? On n'a pas besoin de me manipuler. Les journalistes trouvent des prétextes pour créer la zizanie au Fpi et entre nous les leaders. C'est l'objectif visé.

Il y a tout de même des problèmes entre les cadres du Fpi ?
Certes, il y a des problèmes entre nous les cadres. Ce sont des luttes de positionnement. Et dans un parti, c'est normal qu'il y ait des tiraillements. Ce que moi je dénonce, c'est l'exacerbation de ces tiraillements. Ce qui fait que le parti prend un coup. Un parti où il n'y a pas toutes ces ambitions, c'est un parti condamné à mourir. Il faut des ambitieux pour tirer la charrette vers l'avant. Et pour ça, je suis d'accord. Ce que je demande aux uns et aux autres, c'est de faire en sorte que le parti ne prenne pas un coup. Et que la cohésion, contre nos vrais adversaires, ne soit pas niée. Voila en gros ce qui existe ici. Mais cela existe dans toutes les régions. Je ne sais pas pourquoi il s'acharne sur le Zanzan.

L'élection du président Gbagbo reste la priorité. L'enrôlement vient de prendre fin. Quelle est la situation exacte sur le terrain ?
Je crois que le Ddc et la fédération se sont associés pour mener à bien cette opération. On a fait le maximum. Certes, le taux indicatif reste faible par rapport au taux prévu. Mais je crois qu'il y a un certain nombre de choses qu'il faut faire remarquer. C'est qu'il y a eu beaucoup de déplacements des populations de notre région vers le sud ces derniers temps. Et puis, il y a le problème des extraits de naissance. Comme partout ailleurs, ce problème se pose avec beaucoup d'acuité. Nous avons fait plusieurs extraits et malgré tout, il y a encore des laissés-pour-compte. Ce sont plus de 5000 extraits que nous avons fait établir pour nos parents.

Quelle est la mission actuelle ?
C'est de faire en sorte que le maximum de ceux qui sont inscrits sur les listes électorales votent le président Gbagbo, afin qu'il gagne au premier tour.
Pascal Assibondry
Correspondant régional

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