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Société Publié le vendredi 24 juillet 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Mme Marie-Laure Kindo, présidente de Terre d’Espérance - ‘’Mes diverses actions sont des recettes citoyennes pour une sortie de crise durable’’

En reconnaissance de son action de distribution gratuite de 10.000 kits scolaires sur toute l’étendue du territoire national, le ministre de l’Education nationale M. Gilbert Bleu Lainé a élevé au grade d’Officier dans l’Ordre du mérite de l’Education Nationale, Mme Marie-Laure Kindo Assandoi. Dans cet entretien, l’initiatrice de la caravane SOS Education revient sur cette distinction et exhorte ses paires à s’impliquer davantage dans l’éducation des enfants de couches sociales défavorisées et se positionner comme actrices du développement de la Côte d’Ivoire post-crise.



Vous avez été récemment élevée au grade d’Officier dans l’ordre du mérite de l’Education nationale. Dans cette disposition d’esprit avez-vous reçu cette distinction ?

Avant tout propos, je tiens à remercier et à féliciter le ministre de l’Education nationale M. Bleu Lainé pour cette initiative innovante qui va créer, à mon humble avis, l’émulation. Quand j’ai reçu une note du ministère à cet effet, j’ai été surprise de mon choix. Après avoir reçu le prix, je dois dire que j’étais très heureuse. Cette fierté légitime est motivée par la conviction avérée que je ne prêchais pas dans le désert, que mon engagement pour rendre l’école accessible à tous les enfants en terre ivoirienne, surtout ceux présentant divers handicaps qui constituent une entrave significative à leur scolarisation, était suivi. Quand votre pays vous honore, vous ne pouvez qu’être fier. J’aimerais partager cette joie avec les femmes. Vous savez, parmi les récipiendaires de cette première édition des oscars de l’éducation, il y a eu seulement cinq femmes. C’est à mon sens insignifiant. Le choix fut certes très sélectif mais je pense que si les femmes s’impliquent davantage dans l’éducation, la tendance pourra être inversée. Quand je lançais mes activités, je ne m’attendais pas à autant de reconnaissance car hormis ce prix au niveau national, j’ai été honorée par l’Alliance Internationale pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement (AIOMD-Suisse) basée à Genève en Suisse qui m’a élevée au rang d’Ambassadeur de bonne volonté pour l’atteinte des OMD. Cette même organisation a mis en place un fonds pour encourager ceux qui posent des actions concrètes en faveur de l’aboutissement des objectifs du millénaire pour le développement, qui va porter mon nom. C’est le lieu pour moi de remercier tous ceux qui m’accompagnent de leur appui, de leur soutien multiforme pour mener à bien les activités tant au niveau de la fondation terre d’Espérance, la fondation la Rosée qu’au niveau de Lobby Femme. Je considère toutes ces distinctions comme une exhortation à intensifier notre action aux côtés tant des enfants que des femmes.



Vous êtes à la tête de plusieurs organisations à savoir les Fondations Terre d’Espérance et la Rosée ainsi que Lobby Femme. Qu’est-ce qui vous fait tant courir ?

Je ne cours pas. Et si l’on pense que je cours, alors je cours après le développement de mon pays, je cours pour l’autonomisation de la femme, pour le bien-être des enfants. Et mes pas sont bien guidés, bien orientés vers des objectifs clairement identifiés et des cibles bien connues. Notamment les enfants et la femme. Au niveau des enfants, j’ai choisi d’investir dans l’éducation. Pour moi, l’éducation est la base de l’action sociale. L’éducation de tous les enfants sans considération aucune est prioritaire surtout dans un pays qui aspire à une sortie de crise réussie et durable. Quand la Côte d’Ivoire faisait de l’école une priorité, le pays se portait mieux. Mais depuis que l’éducation a été reléguée au second plan, et que le taux d’analphabétisme s’est accru dans des proportions inacceptables sans émouvoir personne, la Côte d’Ivoire a dangereusement basculé dans l’abîme jusqu’à tomber dans la violence, dans la guerre. Le relâchement au niveau de l’éducation est suicidaire. Pour nous, si nous voulons que la Côte d’Ivoire sorte de cette crise de manière durable, il faut soigner le mal par la racine qu’est l’illettrisme, l’analphabétisme, le manque de formation, en somme le déficit d’éducation. L’école donne à chaque individu les armes de son autonomie future. Il importe donc que tous les enfants aient la chance d’accéder à l’école. C’est ce qui nous a amené à monter la caravane SOS Education. Cette action d’envergure a bénéficié du soutien de la librairie de France et je profite de cette tribune pour remercier son directeur général M. René Yédéti qui partage la justesse de notre action. En outre, au moment où les relations entre la France et la Côte d’Ivoire n’étaient pas au beau fixe, nous avons choisi comme partenaire ce pays ami pour mener cette action. Cela a contribué un tant soit peu à la communication intelligente entre les dirigeants des deux pays en effritant le front de la méfiance pour rouvrir la porte de la coopération franco-ivoirienne, quelque peu refermée par des incompréhensions diverses. Mes diverses actions sont donc des recettes citoyennes pour une sortie de crise durable. C’est ma contribution pour le renouveau de la Côte d’Ivoire qui a quitté la place de locomotive en Afrique, une place qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Il nous appartient de pérenniser notre action aux côtés des enfants. Nous ne pouvons réussir cela qu’en appuyant les femmes qui sont à la traîne. Si la mère est épanouie, cela a une portée sur la famille. Il fallait donc mener plusieurs activités qui sont complémentaires car l’éducation d’un enfant ne peut se faire avec une maman accablée de soucis. Cela nous a amené à mettre sur pied Lobby Femme, qui se veut une chaîne de femmes soucieuses de se positionner comme actrices du développement de leur pays, de leur continent et de l’humanité. Je ne cours donc pas derrière un objectif personnel. J’apporte ma contribution au développement de mon pays.



N’êtes-vous pas portée par une ambition politique ?

La politique politicienne ne m’intéresse pas. Je sers mon pays à ma modeste manière. Je suis une actrice du développement véritablement engagée pour cette cause. Nous sommes dans une période sensible de notre pays et il importe que chaque citoyen pense à l’avenir de la Côte d’Ivoire. Il faut renoncer aux intérêts personnels et mesquins pour penser à la Côte d’Ivoire. Un arbre ne fait pas la forêt. Un homme ne fait pas la famille, ne fait pas le village. C’est la synergie dont nous avons besoin pour un développement harmonieux de la société, de l’humanité. Ce millénaire est celui de la femme. Le monde en général est en crise parce que les femmes sont à la traîne. Les données doivent changer. Nous devons occuper notre place en tant que complémentaires et les hommes ne doivent pas nous voir en tant qu’adversaires. Ils doivent plutôt nous tenir par la main pour qu’ensemble, nous fassions avancer notre pays et au-delà, le monde.

Réalisé par M. Tié Traoré
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