x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 25 juillet 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Haut conseil protestant et évangélique : Une dyarchie s’installe à la tête du présidium

Plateforme pour marquer l’unité des églises ivoiriennes d’obédience protestante, le Haut Conseil Protestant et Evangélique est actuellement au bord de l’implosion. La raison : le président sortant en l’occurrence le Révérend Nielbien dont le mandat a pris fin le 6 juillet 2009, refuse de céder le témoin à son successeur le Révérend Docteur Yayé Dion Robert qui a été investi le 7 juillet. Une palabre de succession qui fait de ce creuset de quatre grandes entités chrétiennes, une structure à deux têtes. Explication.

Une structure confédérative de leaders chrétiens Méthodistes, Baptistes, Evangéliques et Protestants charismatiques à deux têtes, c’est l’image que présente actuellement le Haut conseil protestant et évangélique de Côte d’Ivoire. Cette situation fait suite à la contestation de l’investiture du Rev Robert Yayé Dion, à la tête du présidium de cette entité confédérative des serviteurs du corps de Christ. Le promoteur de la fronde n’est autre que l’ancien président. A savoir le Rev Nielbien qui refuse d’accepter la fin de son mandat et de reconnaître son successeur comme le nouveau guide. Bien que le leader de la communauté Baptiste, Œuvres et Missions de Côte d’Ivoire, ait été officiellement investi le 7 juillet 2009, soit 24 heures après la fin du mandat 2008-2009, le président de la Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire (FECI), soulève des imperfections ayant émaillé cette investiture. Grief majeur, sa mise à l’écart tant au niveau des préparatifs de l’investiture qu’au niveau de la cérémonie proprement dite.



La régularité de l’investiture mise en cause

A la faveur d’un point de presse animé le lundi dernier, le Rev Nielbien ne conteste certes pas la légitimité du Rev Yayé Dion mais, récuse la procédure d’investiture. « Nous ne contestons pas la légitimité du Rev Yayé Dion. C’est la procédure d’investiture que nous n’apprécions pas. La manière dont les choses se sont passées, laisse croire que c’est un coup de force qui a été réalisé. Le mandat du Rev Nielbien expirait le 6 juillet 2009 et par la suite, nous devions investir le nouveau président le 7 juillet. Mais, nous avons été écartés alors que conformément aux textes, nous devions être associés. Les préparatifs de l’investiture ne doivent pas se faire dans notre dos. Or, c’est ce qui s’est passé. Un individu s’est levé pour s’auto-investir et cela n’est pas normal. Puisque la procédure n’a donc pas été régulière, le Rev Nielbien demeure donc à la tête du Haut conseil jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle cérémonie assortie de passation de charges entre son successeur et lui », a précisé le secrétaire général de la Feci le Rev Jean Alao. Mais, dans les faits, le leader de la Feci a-t-il été réellement écarté ?



Le ‘’coup d’Etat’’ du Rev Nielbien déjoué

Pour répondre à cette question, il convient de se pencher sur les textes qui gouvernent la structure. A ce propos, le Haut conseil qui regroupe quatre entités (église Méthodiste unie, la Fédération Evangélique de Côte d’Ivoire, la Cepmeci et le Cnepeci) a été créé sur recommandation express du Président de la République. SEM Laurent Gbagbo qui faisait l’amer constat de la division des protestants évangéliques de son pays, a souhaité la création d’une structure qui soit dirigée de façon collégiale. Sur cette base, un président qui se présente comme le porte-parole du présidium est désigné pour un mandat d’un an non renouvelable. Dès que ce mandat arrive à expiration, le président en exercice qui se donne le temps et les moyens de préparer l’investiture de son successeur, rend le tablier à celui qui doit prendre le relais. Puisque le Haut conseil est le regroupement de quatre entités, donc de quatre leaders chrétiens, il fallait que le circuit de la désignation soit fermé. Ainsi, est connu d’avance le leader qui doit accéder à la tête de la structure et le moment de sa prise de pouvoir puisque la date d’expiration du mandat est connue d’avance. D’ailleurs, les textes ne mentionnent pas qu’à l’expiration d’un mandat, un motif doit être soulevé pour retarder cette prise de pouvoir du successeur. A titre d’exemple, le Rev Nielbien a lui-même succédé au Bishop Benjamin Boni au moment où celui-ci portait encore chaudement en lui le deuil de son père. Dans cette droite ligne, le Rev Yayé Dion devrait prendre la tête du Haut conseil après le Rev Nielbien qui lui-même a succédé au Bishop Benjamin Boni à un moment particulièrement difficile pour celui-ci en raison du décès de son père. Ce malheur n’a pas empêché le Bishop Boni d’organiser les préparatifs de l’investiture du Rev Nielbien et lui passer le relais. Mais, de son côté, pour retarder son départ, le Rev Nielbien se réfugie derrière un malheur. A savoir un braquage à domicile dont il aurait été victime. « Le Rev Nielbien a été frappé par un malheur. Il a été attaqué à la veille de l’échéance de sa présidence et cela ne lui permettait pas d’organiser les préparatifs de l’investiture du Rev Yayé Dion dont nous ne contestons pas la légitimité. C’était son tour. Puisque nous étions en train de consoler et de compatir à sa peine avec cette attaque, nous ne pouvions pas organiser l’investiture. C’est pourquoi, nous avons écrit au Rev Yayé Dion pour lui demander de surseoir à l’organisation de l’investiture. Mais, il ne nous a pas écoutés», explique le Rev Alao dans un quotidien de la place. Des propos qui achèvent de convaincre que le leader de la Feci s’est écarté des préparatifs avec pour motif, un malheur. Pourquoi écrire au futur président alors que l’on a la possibilité de saisir directement le présidium qui peut apprécier la situation ? Mieux, le fait d’être frappé par un malheur implique-t-il que les textes ne soient pas appliqués ? A l’évidence, la réponse est non. En outre, avant l’avènement de ce malheur, qu’est ce qui empêchait le Rev Nielbien d’entamer les préparatifs de sa succession ? « Rien », charge le secrétaire général du Haut conseil le Prophète Jean Kouadio. « Connaissant comment le Rev Nielbien se maintient à la tête de la FECI de façon illégale, il était en train d’user des mêmes subterfuges pour allonger son mandat à la tête du Haut conseil malgré les nombreuses interpellations. Dans ses actions, on ne sentait aucune volonté de partir. On percevait plutôt des velléités de se maintenir », ajoute-t-il. Non sans déplorer qu’en lieu et place d’une saisine du présidium du Haut conseil pour expliquer les raisons de son intention de faire reporter l’échéance de son départ, c’est par une lettre de son église que le Rev Nielbien a saisi directement Yayé Dion pour le sommer de renoncer à son investiture. « Il voulait empêcher l’investiture pour se maintenir. Mais son coup d’Etat a été déjoué », souligne le Prophète Kouadio. De son côté, le concerné le Rev Yayé Dion, bien qu’accusé de s’être auto-investi, se veut optimiste quant à une issue heureuse de la palabre de succession. « Je travaille pour l’apaisement des esprits. Bien que de nombreuses contrevérités aient été distillées, je n’entends pas répondre. Je m’active à la cohésion des serviteurs du corps du Christ. La crise passera car Dieu fera son œuvre et la sagesse visitera notre frère », a-t-il noté. En attendant, la fermeté reste de mise de l’autre côté : « Puisqu’il n’y a pas eu de passation de charges, le Rev Nielbien demeure le président du Haut conseil ». Et la structure bat de l’aile sous le poids de la dyarchie. Au moment où nous mettions sous presse, une réunion de concertation se tenait entre Rev Yayé Dion et le Rev Nielbien pour désamorcer la crise.

M Tié Traoré
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ