Le Président Gbagbo a assistés samedi, à Daloa, à l’inhumation d’un grand serviteur de l’état ; en présence d’une foule nombreuse, venue aussi bien de la région que des autres contrées du pays.
Sous le regard triste du Chef de l’Etat, et de nombreuses personnalités politiques du pays, Denis Bra Kanon a été conduit dans l’intimité à sa dernière demeure, au caveau familial dans son domaine baptisé la résidence Béhi, qui a du reste abrité cette cérémonie d’adieu.
«Denis, le médiateur, l’amoureux de la paix, l’infatigable travailleur, l’homme de foi, l’élégant, l’époux attentionné et le père modèle, etc». Ce sont là, autant de qualificatifs qui sont souvent revenus dans les différentes interventions, ayant marqué l’hommage suprême rendu à l’un des plus «éminents ministres» du Président Houphouet-Boigny.
Le premier des témoignages entendus a été celui du Pr. Séry Bailly au nom de tout le département. Au regard de son exemplaire parcours professionnel, politique et social, il a affiché les talents d’un véritable homme de médiation à trois dimensions essentielles que le Pr. Séry a su identifier avec beaucoup de verve. Par son ascendance, dira- t-il, «Denis Bra Kanon constituait un lien entre les Galbala, les Balégué, les Guibo, les Lombalo et les Baloan du sud, tous aujourd’hui affligés et inconsolables. Par les amitiés qu’il a nouées et les équipes de travail qu’il a constituées, il a fait fraterniser le centre-ouest avec le sud, l’ouest, le nord et l’est de notre pays. Il s’était tellement identifié au centre qu’il fut, selon son propre témoignage, surnommé M’Bra Konan. Par son action, un pont a été jeté entre les générations. Entre les villes du centre-ouest, à travers l’Uvicomco (Union des villes et communes du centre-ouest Ndlr) et Daloa a été jumelée avec la ville de Pô (France). Par son dernier mariage, il a lié le Galba au Moronou et au Sanwi. Pour nous, cette ultime union est une célébration irrépressible de la vie, du partage et donc de l’amour. C’est sans surprise qu’il a dirigé, au nom du président Maurice Séry Gnoléba, une mission humanitaire qui s’est rendue à Petit Duékoué et à Guitrozon. Toutes les femmes affligées ont pleuré de plus belle à la vue du grand consolateur, venu sous l’autorité de Laurent Gbagbo, mais avec son aura d’ancien ministre de Félix Houphouet-Boigny…», indique le Pr. Séry Bailly. Si l’essentiel de l’activité de Denis Bra Kanon a été l’agriculture, dont il a contribué à donner ses lettres de noblesse, il convient de retenir, précise le Pr. Séry Bailly, qu’au-delà de sa formation d’ingénieur agronome, ce qu’il nous laisse comme valeur, c’est l’ardeur au travail…. En outre, au plan politique, soutient- il, «Bra Kanon était sorti du temps de la guerre des places… En effet, être un homme politique, est une affaire de valeur, de choix et d’engagement. Les valeurs dans lesquelles on croit, constituent le message qu’on laisse en partant à ses sœurs et à ses frères, surtout à ses enfants et à leurs congénères. Denis Bra Kanon fut un homme politique dont l’engagement n’a jamais fait l’ombre d’un doute. Il fut un stratège redoutable. La fidélité avait à ses yeux, le même prix que la liberté…La liberté de choisir est le fondement de la démocratie. En tant qu’agronome, il connaissait l’importance des saisons dans la vie des hommes et des sociétés. Nul ne pouvait donc l’enfermer dans un carcan désuet, ni une logique révolue… Ces cadets qui l’ont affronté en 2000, peuvent témoigner qu’il a accepté l’alternance et le changement, sans ressentiment ni rancœur. C’est dans cet esprit que l’histoire peut évoluer sans heurts, sans déchirement…»
Pour avoir vécu 32 ans d’amitié avec lui, Jacques Bachellier évoluant dans le milieu du négoce du café et du cacao venu d’Europe pour la circonstance, dira de lui, des trémolos dans la voix, qu’il menait à longueur de temps, la lutte pour une juste rémunération du café et du cacao. Ce pourquoi, il était craint lors des conférences internationales sur ce sujet. Le Pr. Constant Roux, cet autre vieil ami, retient de Bra Kanon le souvenir d’un homme qui aura eu une vie bien remplie. Et comme tous les autres célèbres Denis, il était aussi célèbre. «Il est décédé en mission commandée à Man. C’est dire que pour lui, la vie de travail n’avait pas de fin », déclare-t-il. Des propos qui rejoignent bien ceux de Mme Koua Aka Madeleine, la sœur cadette de son épouse, pour qui Bra Kanon est né grand, il est mort grand et il restera grand.
Il aura aussi été un père formidable, ainsi qu’a tenu à le dire son fils aîné, Yvon Bra Kanon. «Nous sommes fiers de toi, nous n’avons jamais manqué de rien, tu savais ouvrir ton cœur à tous tes interlocuteurs, qu’ils soient petits ou grands. Tu nous manques déjà, tu pars trop tôt….» Au nom de la famille, l’ex-ministre Britto Nama Boniface, a rendu un hommage mérité au Président de la République S.E.M Laurent Gbagbo, pour son implication personnelle dans l’organisation des funérailles dont il a assuré tous les frais.
Moussa Touré
Sous le regard triste du Chef de l’Etat, et de nombreuses personnalités politiques du pays, Denis Bra Kanon a été conduit dans l’intimité à sa dernière demeure, au caveau familial dans son domaine baptisé la résidence Béhi, qui a du reste abrité cette cérémonie d’adieu.
«Denis, le médiateur, l’amoureux de la paix, l’infatigable travailleur, l’homme de foi, l’élégant, l’époux attentionné et le père modèle, etc». Ce sont là, autant de qualificatifs qui sont souvent revenus dans les différentes interventions, ayant marqué l’hommage suprême rendu à l’un des plus «éminents ministres» du Président Houphouet-Boigny.
Le premier des témoignages entendus a été celui du Pr. Séry Bailly au nom de tout le département. Au regard de son exemplaire parcours professionnel, politique et social, il a affiché les talents d’un véritable homme de médiation à trois dimensions essentielles que le Pr. Séry a su identifier avec beaucoup de verve. Par son ascendance, dira- t-il, «Denis Bra Kanon constituait un lien entre les Galbala, les Balégué, les Guibo, les Lombalo et les Baloan du sud, tous aujourd’hui affligés et inconsolables. Par les amitiés qu’il a nouées et les équipes de travail qu’il a constituées, il a fait fraterniser le centre-ouest avec le sud, l’ouest, le nord et l’est de notre pays. Il s’était tellement identifié au centre qu’il fut, selon son propre témoignage, surnommé M’Bra Konan. Par son action, un pont a été jeté entre les générations. Entre les villes du centre-ouest, à travers l’Uvicomco (Union des villes et communes du centre-ouest Ndlr) et Daloa a été jumelée avec la ville de Pô (France). Par son dernier mariage, il a lié le Galba au Moronou et au Sanwi. Pour nous, cette ultime union est une célébration irrépressible de la vie, du partage et donc de l’amour. C’est sans surprise qu’il a dirigé, au nom du président Maurice Séry Gnoléba, une mission humanitaire qui s’est rendue à Petit Duékoué et à Guitrozon. Toutes les femmes affligées ont pleuré de plus belle à la vue du grand consolateur, venu sous l’autorité de Laurent Gbagbo, mais avec son aura d’ancien ministre de Félix Houphouet-Boigny…», indique le Pr. Séry Bailly. Si l’essentiel de l’activité de Denis Bra Kanon a été l’agriculture, dont il a contribué à donner ses lettres de noblesse, il convient de retenir, précise le Pr. Séry Bailly, qu’au-delà de sa formation d’ingénieur agronome, ce qu’il nous laisse comme valeur, c’est l’ardeur au travail…. En outre, au plan politique, soutient- il, «Bra Kanon était sorti du temps de la guerre des places… En effet, être un homme politique, est une affaire de valeur, de choix et d’engagement. Les valeurs dans lesquelles on croit, constituent le message qu’on laisse en partant à ses sœurs et à ses frères, surtout à ses enfants et à leurs congénères. Denis Bra Kanon fut un homme politique dont l’engagement n’a jamais fait l’ombre d’un doute. Il fut un stratège redoutable. La fidélité avait à ses yeux, le même prix que la liberté…La liberté de choisir est le fondement de la démocratie. En tant qu’agronome, il connaissait l’importance des saisons dans la vie des hommes et des sociétés. Nul ne pouvait donc l’enfermer dans un carcan désuet, ni une logique révolue… Ces cadets qui l’ont affronté en 2000, peuvent témoigner qu’il a accepté l’alternance et le changement, sans ressentiment ni rancœur. C’est dans cet esprit que l’histoire peut évoluer sans heurts, sans déchirement…»
Pour avoir vécu 32 ans d’amitié avec lui, Jacques Bachellier évoluant dans le milieu du négoce du café et du cacao venu d’Europe pour la circonstance, dira de lui, des trémolos dans la voix, qu’il menait à longueur de temps, la lutte pour une juste rémunération du café et du cacao. Ce pourquoi, il était craint lors des conférences internationales sur ce sujet. Le Pr. Constant Roux, cet autre vieil ami, retient de Bra Kanon le souvenir d’un homme qui aura eu une vie bien remplie. Et comme tous les autres célèbres Denis, il était aussi célèbre. «Il est décédé en mission commandée à Man. C’est dire que pour lui, la vie de travail n’avait pas de fin », déclare-t-il. Des propos qui rejoignent bien ceux de Mme Koua Aka Madeleine, la sœur cadette de son épouse, pour qui Bra Kanon est né grand, il est mort grand et il restera grand.
Il aura aussi été un père formidable, ainsi qu’a tenu à le dire son fils aîné, Yvon Bra Kanon. «Nous sommes fiers de toi, nous n’avons jamais manqué de rien, tu savais ouvrir ton cœur à tous tes interlocuteurs, qu’ils soient petits ou grands. Tu nous manques déjà, tu pars trop tôt….» Au nom de la famille, l’ex-ministre Britto Nama Boniface, a rendu un hommage mérité au Président de la République S.E.M Laurent Gbagbo, pour son implication personnelle dans l’organisation des funérailles dont il a assuré tous les frais.
Moussa Touré
