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Politique Publié le samedi 25 juillet 2009 | Nord-Sud

Mamadou Traoré (Chef Cab du secrétaire national aux élections des Forces nouvelles) : “Choi n’a fait que nous avertir”

Mamadou Traoré, chef de cabinet du Secrétaire national aux élections (Sne) des Forces nouvelles à Yamoussoukro analyse ici l'actualité nationale.


• Vous êtes le chef de cabinet du Secrétaire national aux élections (Sne) des Forces nouvelles. A ce titre, pouvez-vous vous prononcer sur le débat qui a cours autour de la faisabilité des élections au 29 novembre?

Je crois qu'à ce niveau, le débat est déjà clos ! La Cei et le gouvernement ont décidé qu'il n'y aura pas de prorogation de l'identification. Actuellement, nous sommes à la phase de croisement des données. Le reste, c'est-à-dire la production des cartes d'identité nationales et des cartes d'électeurs, la publication du listing électoral, bref, toutes les activités qui nous mèneront aux élections vont suivre.


• Vous êtes donc convaincu qu'on ira aux élections le 29 novembre.

Pour les Forces nouvelles, c'est vraiment notre intime conviction. Nous ne sommes qu'arbitres dans cette affaire et donc pas candidat à l'élection présidentielle. Notre rôle, c'est d'accompagner les acteurs politiques et faire en sorte que ces élections soient crédibles. Si nous réussissons ce challenge et que les élections se déroulent sans heurts et sans contestations, nous aurons gagné une victoire. Et cela, nous y tenons. Après l'élection présidentielle, comme le secrétaire général des Forces nouvelles l'a dit, nous allons voir comment nous impliquer dans les élections locales. Pour le moment, la priorité des priorités, c'est de réussir cette élection présidentielle.


• Pour avoir émis quelques réserves sur la capacité du pays à tenir cette échéance, le patron de l'Onuci est au centre de critiques virulentes. Qu'en pensez-vous ?

M. Choi (Représentant spécial du SG de l'Onu en Côte d'Ivoire) est effectivement l'objet de certaines accusations dans la presse. Accusations que les Forces nouvelles ne peuvent pas entériner. Pour nous, M. Choi, au vu des données qui sont en sa procession, a estimé que des problèmes techniques pouvaient si l'on n'en prend garde, retarder le processus. Donc, un risque qui peut faire repousser les élections. C'est un avis technique ! Nous ne voyons pas en quoi cette déclaration doit être considérée comme une complicité avec le président Gbagbo ou encore avec le parti au pouvoir. C'est, je pense, une interpellation pour que justement nous respections la date fixée et que nous puissions faire sauter tous les verrous techniques capables de retarder le processus. M. Choi ne fait que nous avertir des risques que nous courons. Du danger qui peut survenir si les dispositions techniques ne sont pas prises à temps pour que tout soit bouclé avant le 29 novembre. Il n'a jamais souhaité que les élections soient reportées.


• Peut-on dire que les rapports entre les FN et l'Onuci sont au beau fixe ? M. Choi semble avoir votre confiance contrairement à d'autres.

Certainement qu'il a notre confiance. Autrement, nous l'aurions dénoncé ! Nous pensons que M. Choi représente une institution, les Nations Unies, qui sont venues nous appuyer. On oublie souvent que c'est nous qui avons appelé l'Onu pour qu'elle vienne s'engager pour la paix dans le pays. J'en profite pour remercier l'Onu pour toutes les aides qu'elle nous a apportées et en toute neutralité. Pour nous, Choi est toujours dans cette position de neutralité.


• Que feront les Forces nouvelles en tant qu'arbitre si jamais un scénario de contestation se présentait ?

Au niveau des Forces nouvelles, nous avons des responsables mieux outillés pour répondre à cette question. Mais, je pense que nous considérant comme l'arbitre du jeu électoral, nous n'allons pas accepter le cafouillage et le désordre qui va entamer la crédibilité de ces élections. Notre réaction ? Attendons de voir…


• L'actualité est dominée par la sortie d'un certain Alain Gossé qui accuse la garde rapprochée de Mme Gbagbo d'avoir tué le journaliste franco-canadien, Guy André Kieffer. Quelle est votre réaction ?

C'est la réaction de l'ivoirien. Pas celle des Force nouvelles. Si j'ai bien compris, ce militaire était dans les sillages de la Première dame et travaillait à la présidence. Pour moi, la vérité finira par sortir au grand jour, car les crimes parfaits sont rares. Surtout en ce siècle. Je crois aussi que la conscience est un juge très sévère. Souvenez-vous de l'œil de Caïn. Il n'a pas pu continuer à porter le fardeau lourd qu'il transportait depuis ce qu'il affirme avoir vu dans les sous-sols de la présidence de la République. Les langues se délient peu à peu et avec le temps, il fait des révélations. Est-ce que c'est vrai ? Seule la justice le prouvera. Mais, je crois qu'il ne faut rien négliger lorsqu'il s'agit de mort d'homme. Il y a quand même des constances. Tous ceux qui ont parlé reconnaissent que Kieffer a été tué par de proches de la présidence de la République. Qu'il a séjourné au sous-sol de la présidence. Mais, qui a tiré ? Qui en a donné l'ordre ? Les enquêtes vont nous situer. Tôt au tard.


• Et si les élections ne se passaient pas le 29 novembre ?

Je n'ose pas y croire. J'ai la conviction qu'elles se tiendront, malgré tout. Mais, si par extraordinaire ces élections n'ont pas lieu le 29 novembre, j'ai peur. Peur que la Côte d'Ivoire ne retombe dans la violence et le désordre ! Ce qui n'arrange personne.

Interview réalisée par Ousmane Diallo, Correspondant régional
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