Les chefs traditionnels du département de Man ont engagé une médiation en vue de rapprocher Blon Blaise et Mabri Toikeusse. Le chef de canton central, Gonse Pierre, nous en livre les secrets.
•Face à la crise qui oppose Blon Blaise à Mabri Toikeusse, que font les chefs traditionnels?
Ce problème dure depuis deux mois. Blon Blaise avait réuni tous les chefs traditionnels du département pour nous dire qu`il a fait l`objet d`attaques dans la presse écrite. Et que les auteurs qui sont des jeunes comme Sahi Zoh et Soumahoro Loua sont à la solde de Mabri et Flindé. Il en voulait pour preuve le fait que ces deux responsables du parti n`ont pas réagi lorsqu`il s`est fait insulter. J`ai moi-même conduit une délégation de chefs traditionnels chez Flindé dans son village ainsi que chez Mabri à Zouan-Hounien pour les rencontrer eux et leurs parents. Nous leur avons expliqué le mécontentement de Blon.
•Qu`ont-ils répondu ?
Ils nous ont fait savoir que lorsqu`un petit offense une grande personne, il doit lui présenter ses excuses. Les parents de Flindé ont reconnu qu`ils ont mal fait. Les parents de Mabri ont même donné un bélier pour faire pardonner l`offense. A mon tour, j`ai réuni les chefs des 57 villages que compte mon canton pour leur faire le compte-rendu. Ils étaient tous d`accord qu`il fallait aller demander pardon à Blon. J`ai informé le concerné de notre projet. Il m`a laissé entendre qu`il n`y avait pas de problème à son niveau. Mais, Blon n`a pas eu le temps nécessaire pour nous recevoir. Nous nous sommes réunis à Voungoué chez mon homologue du canton Soin pour en parler. Et nous attendions le retour de Blon qui était allé en France. Malheureusement, les choses se sont dégradées et les positions se sont éloignées. Nous avons poursuivi nos démarches. Et aujourd`hui, Mabri et Blon sont d`accord pour poursuivre le dialogue et trouver un terrain d`entente. Nous avons fait appel au grand imam de Man et au doyen des cadres, le vieux Jacquet Florent qui est arrivé. Les négociations vont se poursuivre en vue de réconcilier les deux frères.
•Est-ce que Blon a accepté le mouton que vous avez apporté de la part de Mabri ?
Quand nous lui avons parlé du mouton de pardon de Mabri, il nous a dit qu`il a compris. Il était question que les deux hommes viennent pour qu`on s`asseye pour trouver un terrain d`entente. Malheureusement, cela n`a pas encore eu lieu.
•Le constat que nous faisons c`est que vous, les chefs traditionnels êtes régulièrement avec le président Blon Blaise. Vous semblez avoir choisi votre camp.
Mais non ! Nous ne prenons pas parti. Quand il y a un conflit entre deux personnes, les chefs traditionnels ne doivent pas choisir un camp. Si Blon m`appelle, j`y vais. Si Flindé ou Mabri m`appelle, je dois m`y rendre parce qu`il faut que je prenne contact avec chacun d`eux pour voir comment je peux résoudre le problème. Et c`est ce que je dis aux autres chefs. C`est un problème politique et nous les chefs, nous devons rester neutres. C`est comme ça que nous pouvons être efficaces dans notre médiation. Nous n`avons pas de camp.
•Pendant que Mabri effectue une tournée en ce moment même dans la région, des manifestations de soutien à Blon blaise se multiplient parallèlement. Ne serait-il pas plus sage de surseoir à ces manifestations pour aller d`abord à la table de discussion ?
J`ai appelé le vieux Jacquet pour lui dire d`interpeller les deux hommes afin qu`ils arrêtent ces manifestations. J`ai souhaité qu`on attende qu`il y ait la paix. Ainsi, ils pourraient marcher ensemble et mener tranquillement leur pré-campagne. Mais, au moment où je parlais de cela jeudi dernier, ils avaient déjà envoyé des délégations sur le terrain pour organiser leurs différentes manifestations. Nous n`avons pas été en mesure de les dissuader. J`ai vu Blon qui m`a laissé entendre que puisque Mabri a déjà commencé sa tournée, qu`on le laisse finir les siennes de sorte qu`après nous puissions parler.
•Avez-vous rencontré Mabri récemment ? Quelle a été sa réaction?
Oui, je l`ai rencontré avant hier nuit (Ndlr : Samedi). Il est prêt pour régler le problème puisqu`il a déjà donné un mouton. Blon a même parlé de ça publiquement lors d`une cérémonie à la place de la paix. Chacun d`eux m`a donné sa parole qu`il n`a pas encore retirée à ma connaissance. S`il y a autre chose, là, je n`en sais rien !
•Nous constatons que la tension reste toujours vive entre les deux parties.
Moi je suis contre cette tension. Ils peuvent faire leurs manifestations. Mais, qu`ils utilisent le bon ton comme Guéi Robert le leur a toujours recommandé. Je ne peux pas les suivre partout où ils vont parce que ce n`est pas mon rôle de chef. Mais, il faut que les uns et les autres se ressaisissent. Quoi qu`on dise, cette situation va passer et ils vont se retrouver pour marcher ensemble.
•Que dites vous aux jeunes partisans de chaque camp ?
Les jeunes ne sont intéressés que par l`argent. Mais, je n`accuse pas les jeunes particulièrement. Ce sont les deux leaders qui doivent s`entendre pour bien gérer l`héritage du général Guéi. Aujourd`hui, l`Udpci est en danger. Il faut que Blon et Mabri regardent derrière. Que le plus âgé pardonne au plus petit et vis-versa. Que les femmes, les hommes et les jeunes qui sont avec ces leaders se ressaisissent et mettent également de l`eau dans leur vin.
Entretien réalisé par Dély Florent, correspondant régional
•Face à la crise qui oppose Blon Blaise à Mabri Toikeusse, que font les chefs traditionnels?
Ce problème dure depuis deux mois. Blon Blaise avait réuni tous les chefs traditionnels du département pour nous dire qu`il a fait l`objet d`attaques dans la presse écrite. Et que les auteurs qui sont des jeunes comme Sahi Zoh et Soumahoro Loua sont à la solde de Mabri et Flindé. Il en voulait pour preuve le fait que ces deux responsables du parti n`ont pas réagi lorsqu`il s`est fait insulter. J`ai moi-même conduit une délégation de chefs traditionnels chez Flindé dans son village ainsi que chez Mabri à Zouan-Hounien pour les rencontrer eux et leurs parents. Nous leur avons expliqué le mécontentement de Blon.
•Qu`ont-ils répondu ?
Ils nous ont fait savoir que lorsqu`un petit offense une grande personne, il doit lui présenter ses excuses. Les parents de Flindé ont reconnu qu`ils ont mal fait. Les parents de Mabri ont même donné un bélier pour faire pardonner l`offense. A mon tour, j`ai réuni les chefs des 57 villages que compte mon canton pour leur faire le compte-rendu. Ils étaient tous d`accord qu`il fallait aller demander pardon à Blon. J`ai informé le concerné de notre projet. Il m`a laissé entendre qu`il n`y avait pas de problème à son niveau. Mais, Blon n`a pas eu le temps nécessaire pour nous recevoir. Nous nous sommes réunis à Voungoué chez mon homologue du canton Soin pour en parler. Et nous attendions le retour de Blon qui était allé en France. Malheureusement, les choses se sont dégradées et les positions se sont éloignées. Nous avons poursuivi nos démarches. Et aujourd`hui, Mabri et Blon sont d`accord pour poursuivre le dialogue et trouver un terrain d`entente. Nous avons fait appel au grand imam de Man et au doyen des cadres, le vieux Jacquet Florent qui est arrivé. Les négociations vont se poursuivre en vue de réconcilier les deux frères.
•Est-ce que Blon a accepté le mouton que vous avez apporté de la part de Mabri ?
Quand nous lui avons parlé du mouton de pardon de Mabri, il nous a dit qu`il a compris. Il était question que les deux hommes viennent pour qu`on s`asseye pour trouver un terrain d`entente. Malheureusement, cela n`a pas encore eu lieu.
•Le constat que nous faisons c`est que vous, les chefs traditionnels êtes régulièrement avec le président Blon Blaise. Vous semblez avoir choisi votre camp.
Mais non ! Nous ne prenons pas parti. Quand il y a un conflit entre deux personnes, les chefs traditionnels ne doivent pas choisir un camp. Si Blon m`appelle, j`y vais. Si Flindé ou Mabri m`appelle, je dois m`y rendre parce qu`il faut que je prenne contact avec chacun d`eux pour voir comment je peux résoudre le problème. Et c`est ce que je dis aux autres chefs. C`est un problème politique et nous les chefs, nous devons rester neutres. C`est comme ça que nous pouvons être efficaces dans notre médiation. Nous n`avons pas de camp.
•Pendant que Mabri effectue une tournée en ce moment même dans la région, des manifestations de soutien à Blon blaise se multiplient parallèlement. Ne serait-il pas plus sage de surseoir à ces manifestations pour aller d`abord à la table de discussion ?
J`ai appelé le vieux Jacquet pour lui dire d`interpeller les deux hommes afin qu`ils arrêtent ces manifestations. J`ai souhaité qu`on attende qu`il y ait la paix. Ainsi, ils pourraient marcher ensemble et mener tranquillement leur pré-campagne. Mais, au moment où je parlais de cela jeudi dernier, ils avaient déjà envoyé des délégations sur le terrain pour organiser leurs différentes manifestations. Nous n`avons pas été en mesure de les dissuader. J`ai vu Blon qui m`a laissé entendre que puisque Mabri a déjà commencé sa tournée, qu`on le laisse finir les siennes de sorte qu`après nous puissions parler.
•Avez-vous rencontré Mabri récemment ? Quelle a été sa réaction?
Oui, je l`ai rencontré avant hier nuit (Ndlr : Samedi). Il est prêt pour régler le problème puisqu`il a déjà donné un mouton. Blon a même parlé de ça publiquement lors d`une cérémonie à la place de la paix. Chacun d`eux m`a donné sa parole qu`il n`a pas encore retirée à ma connaissance. S`il y a autre chose, là, je n`en sais rien !
•Nous constatons que la tension reste toujours vive entre les deux parties.
Moi je suis contre cette tension. Ils peuvent faire leurs manifestations. Mais, qu`ils utilisent le bon ton comme Guéi Robert le leur a toujours recommandé. Je ne peux pas les suivre partout où ils vont parce que ce n`est pas mon rôle de chef. Mais, il faut que les uns et les autres se ressaisissent. Quoi qu`on dise, cette situation va passer et ils vont se retrouver pour marcher ensemble.
•Que dites vous aux jeunes partisans de chaque camp ?
Les jeunes ne sont intéressés que par l`argent. Mais, je n`accuse pas les jeunes particulièrement. Ce sont les deux leaders qui doivent s`entendre pour bien gérer l`héritage du général Guéi. Aujourd`hui, l`Udpci est en danger. Il faut que Blon et Mabri regardent derrière. Que le plus âgé pardonne au plus petit et vis-versa. Que les femmes, les hommes et les jeunes qui sont avec ces leaders se ressaisissent et mettent également de l`eau dans leur vin.
Entretien réalisé par Dély Florent, correspondant régional