Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) a décidé de rompre le silence. Il a invité hier les autorités françaises à plus de sagesse. « Le président français se livre depuis quelques semaines à des attaques et agressions verbales contre le président Laurent Gbagbo. Il le fait au mépris des règles élémentaires de courtoisie, de respect mutuel et de diplomatie. Sarkozy ne saurait s'arroger le titre de censeur de la politique ivoirienne. Ce harcèlement sans justification aucune, intervient au moment où nombre d'acteurs et observateurs de la vie politique avaient des raisons de croire que les relations franco-ivoiriennes étaient redevenues presque normales. Les membres du Cnrd condamnent l'attitude belliqueuse du président Sarkozy», a souligné le congrès à travers une déclaration lue par Eric Kahé (porte-parole). Le conférencier a mis en garde Paris contre un retour de la violence. « Au regard de ces menaces, les membres du Cnrd mettent en garde les autorités françaises contre une répétition des événements de novembre 2004 au cours desquels la Force Licorne, non seulement, s'est permise d'élever des barrages sur les deux ponts, mais aussi tirer à balles réelles sur des manifestants, tuer des Ivoiriens et bombarder la résidence du président de la République», ont rappelé les membres du congrès. Ils demandent aux Ivoiriens de se tenir «prêts et mobilisés pour faire échec à toute nouvelle tentative de déstabilisation et pour sauvegarder la souveraineté et l'indépendance de la Côte d'Ivoire et de ses institutions». La « coordination des femmes patriotes » a également donné de la voix hier. Elle demande au Conseil de sécurité « d'interpeller Nicolas Sarkozy sur ses attitudes méprisantes vis-à-vis des autorités ivoiriennes ».
Marc Dossa
Marc Dossa