La lutte contre l’insalubrité est un casse-tête pour l’Etat. Le ministère de la Ville et de la Salubrité urbaine a mis en place une brigade pour lutter contre les pollueurs.
Pont piéton de Williamsville. Il est 10 heures ce jeudi quand la section de la brigade de salubrité urbaine, dirigée par Mdl Yapi Akré Bruno s’approche du pont. A la vue de la voiture, les commerçants installés sur le pont ramassent leurs marchandises et prennent la fuite. Le chef explique : «nous luttons contre les installations anarchiques et les occupations illicites du domaine de l’Etat. Ce pont n’est pas un marché, un accident peut se produire à n’importe quel moment. Les gens peuvent tomber au moindre geste». Les cinq autres agents de la brigade montent sur le pont et jettent les marchandises qui y sont restées. En moins de cinq minutes, tout est dégagé comme s’il n’y a jamais eu de commerce en à ce lieu. Le chef de la section dissuade les commerçants. A leur tour, ils affirment être de simples passants. Interceptée avec une cuvette pleine de tomates fraîches, une dame, la quarantaine avec un bébé au dos nie. « Je ne vends pas ici. Je vends au marché, je suis de passage », explique-t-elle, le sourire aux lèvres. Selon Mdl Yapi, les vendeurs du pont piéton, à l’instar de tous les commerçants installés dans les endroits illicites sont très têtus. Il poursuit : « cette scène se produit chaque fois que nous sommes en patrouille et que nous passons par ici. Nous ne pouvons pas employer la manière forte car, nous sommes en hauteur ». Selon lui, la brigade ne veut pas réprimer ces vendeurs du fait de leur emplacement. Elle est là pour prévenir les accidents.
La chasse aux pisseurs
Quelques instants plus tard, les forces de l’ordre descendent du pont et prennent la voie d’Abobo. Les commerçants se réinstallent. Le trafic reprend sur le pont. Après quelques kilomètres, la patrouille est maintenant à Abobo. L’horloge marque 10 h 35 quand nous arrivons devant la société nationale ivoirienne de travaux (Sonitra). Un adulte d’environ 45 ans du nom de M.O. est pris par la brigade de salubrité. La raison : il a pissé sur le mur de cette société. Il est surpris d’être jeté dans la voiture. « Pardonnez, laissez moi partir », implore-t-il. Un agent réplique aussitôt : « Vous ne savez pas qu’on ne pisse pas sur les murs, on vous envoie à la brigade». Abobo et son fameux rond-point de la mairie nous accueille. On y trouve des personnes de tout âge et de tout sexe. «Chassez-les tous, le rond-point n’est pas un marché », intime le chef à ses éléments. Le film est semblable à celui de Williamsville. Les petits cireurs, les vendeuses d’arachides et de fruits fuient à l’approche des agents de la brigade de lutte contre l’insalubrité. Interrogé sur les raisons qui amènent les forces de l’ordre à chasser les commerçants, Mdl Akré affirme qu’un rond-point doit être un espace dégagé. Les mendiants ont également été chassés. Mais, dès que l’automobile quitte les lieux, les gens reprennent leurs différentes activités.
La gare Nord, le temple du pipi
Dernière destination, la gare de la Société de transport abidjanais (Sotra) d’Adjamé, appelée communément « gare Nord ». L’odeur des urines accueille à l’entrée de la gare. « On urine n’importe où et n’importe comment ici », lance un agent de la brigade. Selon lui, presque tout le monde y prend part. Des voyageurs aux vendeurs de la gare en passant par les agents de la Sotra. « On respire difficilement ici. Ce n’est pas normal que les femmes se retiennent et que les hommes n’arrivent pas à le faire», s’indigne le chef. Les éléments se dirigent vers la sortie des bus. Trois minutes plus tard, ils reviennent avec deux jeunes. E.P. et D.M. ils sont âgés de moins de trente ans chacun. Le sergent Blégbé, membre de la brigade explique que la chasse aux pisseurs à la gare Nord est toujours fructueuse. « Nous faisons le plein de la bâchée au moins quatre fois par jour. Nous les envoyons tous à notre cellule au sein de la brigade ». A bord du véhicule, le chauffeur de la section aperçoit quelqu’un qui urine entre deux bus. Les éléments se déportent sur le lieu. Ce pisseur n’est autre qu’un agent de la Sotra. Son identité irrite les forces de l’ordre. Le Mdl, furieux le gronde : « vous n’avez aucun respect pour vous-même, vous urinez ici alors que vous avez des toilettes de l’autre côté. Comment voulez-vous que ceux qui sont de passage n’urinent pas n’importe où, si vous n’êtes pas gêné de le faire ». N’eût été les excuses des autres agents de la Sotra, le pisseur aurait été embarqué dans le véhicule comme les trois précédents. La moisson des heures passées avec les éléments de la brigade de la salubrité est abondante. Les trois pisseurs ont été conduits à la brigade dans une cellule où une autre procédure commence. Certains agents de la brigade les enregistrent. Le nom, l’âge et d’autres informations personnelles. L’Agence nationale de la Salubrité urbaine (Anasur) qui dirige la brigade fixe une amende. Aux pisseurs, elle est de 10.000 Fcfa. Cette somme est payée à l’Anasur. Au cas où les pisseurs ne la paient pas, ils sont envoyés au commissariat du 18ème arrondissement où ils y passent la nuit.
Adélaïde Konin (Stagiaire)
Pont piéton de Williamsville. Il est 10 heures ce jeudi quand la section de la brigade de salubrité urbaine, dirigée par Mdl Yapi Akré Bruno s’approche du pont. A la vue de la voiture, les commerçants installés sur le pont ramassent leurs marchandises et prennent la fuite. Le chef explique : «nous luttons contre les installations anarchiques et les occupations illicites du domaine de l’Etat. Ce pont n’est pas un marché, un accident peut se produire à n’importe quel moment. Les gens peuvent tomber au moindre geste». Les cinq autres agents de la brigade montent sur le pont et jettent les marchandises qui y sont restées. En moins de cinq minutes, tout est dégagé comme s’il n’y a jamais eu de commerce en à ce lieu. Le chef de la section dissuade les commerçants. A leur tour, ils affirment être de simples passants. Interceptée avec une cuvette pleine de tomates fraîches, une dame, la quarantaine avec un bébé au dos nie. « Je ne vends pas ici. Je vends au marché, je suis de passage », explique-t-elle, le sourire aux lèvres. Selon Mdl Yapi, les vendeurs du pont piéton, à l’instar de tous les commerçants installés dans les endroits illicites sont très têtus. Il poursuit : « cette scène se produit chaque fois que nous sommes en patrouille et que nous passons par ici. Nous ne pouvons pas employer la manière forte car, nous sommes en hauteur ». Selon lui, la brigade ne veut pas réprimer ces vendeurs du fait de leur emplacement. Elle est là pour prévenir les accidents.
La chasse aux pisseurs
Quelques instants plus tard, les forces de l’ordre descendent du pont et prennent la voie d’Abobo. Les commerçants se réinstallent. Le trafic reprend sur le pont. Après quelques kilomètres, la patrouille est maintenant à Abobo. L’horloge marque 10 h 35 quand nous arrivons devant la société nationale ivoirienne de travaux (Sonitra). Un adulte d’environ 45 ans du nom de M.O. est pris par la brigade de salubrité. La raison : il a pissé sur le mur de cette société. Il est surpris d’être jeté dans la voiture. « Pardonnez, laissez moi partir », implore-t-il. Un agent réplique aussitôt : « Vous ne savez pas qu’on ne pisse pas sur les murs, on vous envoie à la brigade». Abobo et son fameux rond-point de la mairie nous accueille. On y trouve des personnes de tout âge et de tout sexe. «Chassez-les tous, le rond-point n’est pas un marché », intime le chef à ses éléments. Le film est semblable à celui de Williamsville. Les petits cireurs, les vendeuses d’arachides et de fruits fuient à l’approche des agents de la brigade de lutte contre l’insalubrité. Interrogé sur les raisons qui amènent les forces de l’ordre à chasser les commerçants, Mdl Akré affirme qu’un rond-point doit être un espace dégagé. Les mendiants ont également été chassés. Mais, dès que l’automobile quitte les lieux, les gens reprennent leurs différentes activités.
La gare Nord, le temple du pipi
Dernière destination, la gare de la Société de transport abidjanais (Sotra) d’Adjamé, appelée communément « gare Nord ». L’odeur des urines accueille à l’entrée de la gare. « On urine n’importe où et n’importe comment ici », lance un agent de la brigade. Selon lui, presque tout le monde y prend part. Des voyageurs aux vendeurs de la gare en passant par les agents de la Sotra. « On respire difficilement ici. Ce n’est pas normal que les femmes se retiennent et que les hommes n’arrivent pas à le faire», s’indigne le chef. Les éléments se dirigent vers la sortie des bus. Trois minutes plus tard, ils reviennent avec deux jeunes. E.P. et D.M. ils sont âgés de moins de trente ans chacun. Le sergent Blégbé, membre de la brigade explique que la chasse aux pisseurs à la gare Nord est toujours fructueuse. « Nous faisons le plein de la bâchée au moins quatre fois par jour. Nous les envoyons tous à notre cellule au sein de la brigade ». A bord du véhicule, le chauffeur de la section aperçoit quelqu’un qui urine entre deux bus. Les éléments se déportent sur le lieu. Ce pisseur n’est autre qu’un agent de la Sotra. Son identité irrite les forces de l’ordre. Le Mdl, furieux le gronde : « vous n’avez aucun respect pour vous-même, vous urinez ici alors que vous avez des toilettes de l’autre côté. Comment voulez-vous que ceux qui sont de passage n’urinent pas n’importe où, si vous n’êtes pas gêné de le faire ». N’eût été les excuses des autres agents de la Sotra, le pisseur aurait été embarqué dans le véhicule comme les trois précédents. La moisson des heures passées avec les éléments de la brigade de la salubrité est abondante. Les trois pisseurs ont été conduits à la brigade dans une cellule où une autre procédure commence. Certains agents de la brigade les enregistrent. Le nom, l’âge et d’autres informations personnelles. L’Agence nationale de la Salubrité urbaine (Anasur) qui dirige la brigade fixe une amende. Aux pisseurs, elle est de 10.000 Fcfa. Cette somme est payée à l’Anasur. Au cas où les pisseurs ne la paient pas, ils sont envoyés au commissariat du 18ème arrondissement où ils y passent la nuit.
Adélaïde Konin (Stagiaire)