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Sport Publié le vendredi 31 juillet 2009 | Le Repère

Kouassi François (président de la commission Nationale de Football Féminin) : “Il faut avoir un autre regard sur le football féminin”

Quel crédit accorde t-on au football féminin en Côte d`Ivoire ? Quelle est la politique de vulgarisation mise en place pour atteindre un plus grand nombre de participantes ? Le président de la commission de Football Féminin a bien voulu s`ouvrir à "Le Repère" à une semaine du début de la saison sportive 2009 prévue pour le 31 juillet prochain.


Contrairement aux autres saisons, celle de 2009 démarre en Juillet. Qu`est ce qui explique ce retard ?

Effectivement, nous avons pris un peu de retard, car habituellement, nous démarrons en Avril. Cette fois-ci, c`est en fin juillet. Ceci s`explique par le fait que certains clubs n`étaient pas prêts. Evidemment, chaque saison, c`est presque la même chose .Au moment de la qualification des licences, des clubs sont à la traîne. Nous étions bien obligés d`attendre le mercato. Je crois que tout est rentré dans l`ordre. Les clubs ont reçu également leur subvention et le 31 juillet nous démarrons la saison par la coupe nationale.


Quelles seront les innovations cette saison ?

Nous allons axer notre travail sur le volet développement et promotion à travers la vulgarisation en continuant les tournois dits de vulgarisation. Ceux-ci connaissent un réel engouement au niveau des régions. Plusieurs villes nous sollicitent et nous sommes obligés de faire un triage pour l`instant.


L`élite compte seulement six équipes, quelle politique allez-vous mener pour l`intégration des nouveaux parmi l élite ?

A l`élite nous avions 10 clubs, il y a deux ans. Ensuite, on est passé à 8 l`an dernier pour être à 6 cette saison.C`est une politique voulue pour rendre notre championnat efficace et surtout éviter les scores fleuve. Cela nous donne l`occasion de travailler à la base, de développer cette discipline dans les zones. Aujourd`hui, les zones comme Bondoukou, Daloa, Yamoussoukro et Soubré, nous donnent satisfaction avec l`existence de plusieurs clubs. Nous serons bientôt dans d`autres localités pour d`autres tournois. Quand cette phase de vulgarisation sera atteinte, alors nous déverserons les meilleures équipes dans l`élite.


Comment cela va se faire ?

Après la vulgarisation, il y aura un championnat régional. Qui va regrouper les équipes championnes des régions et ce sont les meilleures, à l`issue d`un tournoi, qui rejoindront l`élite. Ce processus se fera sur deux ans. Pendant ce temps, l`élite sera bloquée. Il n`y aura pas de montée ni de descente. Ce temps nous permettra de former aussi les encadreurs pour qu`ils soient bien outillés.


Malgré ce travail, on constate qu`il y a une absence de partenariat et de sponsor au football féminin.

A ce niveau, nous sommes les parents pauvres. Les mentalités n`ont pas encore accepté le football pratiqué par les filles. C`est progressivement que les choses iront mieux. Nous y croyons et espérons que le moment viendra où quelques mécènes vont nous accompagner en plus de l`effort fait par la Fif. Certaines sociétés accepteront d`associer leur image quand il se rendront compte du travail abattu.


Quel sera l`objectif de la sélection nationale féminine cette année après l`échec d`une participation aux phases finales de la CAN 2008?

Notre objectif reste une participation aux phases finales de la CAN. Et pourquoi pas au mondial? Notre équipe actuelle est talentueuse. Et si on s`y met, cette équipe peut se qualifier aux prochaines phases de la CAN. C`est vrai que nous avons raté le coche il y a deux ans. Nous avons tiré les leçons de cet échec qui est lié à des aspects techniques. Nos filles étaient à la hauteur. Nous sommes en train d`œuvrer pour que 2010 soit la bonne.


Quels sont les obstacles que rencontre le football ivoirien ?

Au plan national, il y a les a priori des parents qui ne voient pas d`un bon œil la pratique du football par les filles. Ils pensent que c`est l`affaire des garçons. Dieu merci, cet obstacle est en train d`être franchi progressivement. L`exemple de Bondoukou est édifiant. Nous avons aujourd`hui une dizaine d`équipes.

La deuxième difficulté est le manque d`infrastructures. Pour l`heure, nous squattons quelques stades. Notre souhait est d`avoir notre stade à nous. C`est un rêve, mais cela est réalisable. Ensuite, au plan administratif, nous sommes ignorés dans le budget des compétitions. Le Ministère de tutelle ne prend pas en compte nos compétitions. Ce fut le cas récemment pour l`UFOA. Or, nous savons qu`au niveau de notre fédération, nous sommes programmés. C`est une injustice. Je voudrais tirer l`attention du ministre des sports sur cet état de fait. Ce serait vain de faire ce travail à la base pour ne pas compétir. Il faut avoir un autre regard sur le football féminin en Côte d`Ivoire. Cela va contribuer à aider une tranche de jeunes filles qui souhaitent y faire carrière. Nous allons prendre davantage nos responsabilités pour que nous soyons mieux traités dans l`élaboration des budgets.

Interview réalisé par Jérôme Déhi
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