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Société Publié le samedi 1 août 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton - Une des causes de l’échec

Celui qui n’a pas atteint l’autre rive ne doit pas se moquer de celui qui se noie. L’adage dit aussi : “Rira bien celui qui rira le dernier”. A l’annonce des résultats du baccalauréat, au Sénégal, je me suis lancé dans de nombreuses spéculations en vantant notre système éducatif. Quand je lus les chiffres de nos taux d’échec je mis des jours pour réagir. Certes, nous étions en avance sur le Sénégal mais le score était d’une faiblesse historique. La presse ne s’est pas trop étendue sur les causes profondes de l’échec. Sans doute que le sujet n’est plus vendeur. Un journal c’est comme tout autre produit commercial. On ne le fabrique pas pour aller le distribuer gratuitement. On cherche à vendre le maximum possible. Elle a parlé pendant trop d’années des échecs au bac. Le sujet ne mobilise plus personne. Le lecteur ivoirien a d’autres préoccupations. Les élections présidentielles du 29 novembre. La polémique a toujours fait vendre. Rien ne plaît aux lecteurs, en général, que de lire du mal de l’autre. Vrai ou faux. C’est pourquoi l’une des premières qualités de l’homme politique c’est de rester impassible devant la critique. Et dans quelques semaines un autre thème vendeur va reprendre. Les championnats européens. Le public aime. C’est sa passion. La presse a trouvé son filon d’or. On ne peut pas la plaindre. Vivre ou mourir c’est leur choix. Plus rien sur le baccalauréat. Une chronique étant un point de vue, une réflexion personnelle d’un individu, on peut aborder certains sujets, non vendables. Fâché du taux très bas de nos échecs, j’ai décidé de chercher à comprendre d’autres raisons que les habituelles explications que sont les enseignants, les sujets et l’environnement. Cette fois-ci, j’ai mené ma propre enquête auprès de ceux qui sont désignés comme les responsables principaux des échecs. Les professeurs. J’ai été ahuri d’apprendre certaines choses que je ne savais pas. Dans de nombreuses classes, dans la tête de plusieurs élèves, le baccalauréat n’est plus une priorité. Son échec ne rend plus malade. Pire, chacun a vu le destin d’un bachelier sortant de l’université et vendant des cartes de recharge. Une grande démobilisation s’est installée au niveau des candidats qui ne se “tuent” plus. J’ai appris aussi que dans beaucoup de grandes écoles, ne pas avoir le baccalauréat n’empêche nullement de poursuivre ses études. Et que c’est là le nœud de l’affaire. Dans ces écoles, ceux qui n’ont pas le bac, font un an de plus que les autres. Une année scolaire ce n’est pas douze mois. Sans doute sept mois. Avec un peu plus de chance ils pourront avoir leur BTS et continuer même dans une filière d’ingénieur et pourquoi ne pas partir même à Bangore en Inde, la nouvelle destination des élèves ivoiriens. L’informatique, c’est pour longtemps, l’avenir de demain pour les carrières. Comment s’opposer à ces choix? Rien que par la sensibilisation. Le baccalauréat est un diplôme d’entrée pour des études universitaires. On doit lui donner une grande importance. C’est la base de tout. Le négliger sera un suicide collectif. Tout le pays doit réagir pour empêcher le naufrage qui s’annonce plus redoutable dans les années à venir. Dans une chronique, datant de plus d’un an, j’avais suggéré le retour du probatoire. Mais il n’y a pas que le probatoire pour renforcer notre système éducatif. Chaque Ivoirien peut et doit faire des propositions. On sait tous que les idées ne manquent pas. Le seul problème c’est le manque de moyen. C’est éternel et mondial. Néanmoins, ce sont les idées qui font évoluer une société. Des jours viendront où elles arriveront à maturité pour être mises en pratique. Un décideur peut un jour s’en servir pour son programme politique, économique, social ou culturel. Il ne faut jamais se décourager d’émettre des idées. Nos frères de la diaspora sont des exemples vivants de ceux qui peuvent constituer des idées pour bâtir un pays. Loin du pays, nous regardant en spectateurs, ils voient mieux nos défauts dans le combat pour le développement. Il suffit de les écouter en Europe ou en Amérique. Et de les entendre, à leur passage ici, lors de leurs vacances. En eux, nous avons un véritable vivier d’idées pour les correctifs à apporter à notre marche vers une réussite exemplaire et harmonieuse. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine. PS : Aux Etats-Unis, un enfant de 7 ans, s’enfuit en voiture pour ne pas aller à la messe. Avertis qu’un conducteur venait de brûler un stop, les policiers qui l’ont poursuivi ont été surpris de voir un petit garçon qui roulait à 65 km/h. Trop petit pour atteindre les pédales, il se baissait pour appuyer sur l’accélérateur et se relevait pour voir où il allait. C’est pour cela qu’il n’utilisait pas trop les freins dans les virages. L’enfant avait appris à conduire avec les jeux vidéo. Tancé par son père, il a donné comme explication qu’il ne voulait tout simplement pas aller à la messe. A cet âge et ne pas aimer la messe m’inquiète. Doit-on convoquer un autre concile pour adapter l’église à notre temps ? Une église que des enfants fuient…

Par Isaïe Biton Koulibaly
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