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International Publié le samedi 1 août 2009 | Nord-Sud

Prolongation de mandat : Pourquoi Tandja tient à son référendum

A quelques jours du référendum de Mamadou Tandja pour s’offrir une Constitution pour une 6ème République et un bonus de trois ans, le chef de file de l’opposition, Mahamadou Issoufou, croît savoir que le projet a une forte odeur d’argent.

Sauf tremblement de terre, le président Mamadou Tandja organisera « son » référendum le 4 août. L’objectif est de faire adopter une nouvelle Constitution qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’en 2012. Pour permettre la tenue de ce référendum, le chef de l’Etat a déjà dissous le Parlement puis la Cour constitutionnelle, modifié le code électoral et s’est arrogé des «pouvoirs exceptionnels» pour gouverner seul par décisions et décrets. L’opposition est montée au créneau pour dénoncer le projet. Mais rien n’y fait. Elle semble prêcher dans le désert du Niger. Depuis la conférence de presse vendredi dernier de Mahamadou Issoufou, président du Pnds-Tarayya on comprend désormais les motivations profondes du référendum. Selon le chef de file de l’opposition cité par la presse nigérienne, le projet « Tazartché » ou « prolongation de mandat » du président Tandja ne porte manifestement pas l’idéal dont on veut le maquiller. Il vise à assurer les arrières du président ou à tout le moins des personnalités proches de lui. Selon la Roue de l’Histoire n° 466 du 29 Juillet 2009, très critique à l’égard du président, pour illustrer la fausseté du fondement de ce projet, Mahamadou Issoufou a confié aux journalistes que deux proches du président de la République, en l’occurrence Ibrahim Hamidou et Hadia Toulaye Tandja, sont supposés avoir perçu de la société uranium SA Ventures 5.000.000 de dollars. Ils ont également reçu, soutiendra-t- il, 25% des actions gratuites dans le capital de la société Niger Uranium SA Ventures qui reviendraient à la société Multimedia Communication Sarl de Ibrahim Hamidou. Dans un second protocole d’accord, les mêmes Ibrahim Hamidou et Hadia Toulaye Tandja doivent recevoir 4 millions de dollars US de Brinkley Mining Project 7 Limited. Toujours si l’on se fie au confrère, ces éléments de preuve ont été largement étalés par la presse et il s’agit d’un protocole d’accord portant fixation de taux de pourcentage et d’un autre engagement sur l’honneur portant fixation de taux de pourcentage accordé aux deux proches du président de la République et signé le 23 janvier 2008 à Niamey. Le chef de file de l’opposition aurait indiqué que «de deux choses l’une, ou bien le président de la République n’est pas au courant de ça et alors il n’est pas à sa place ou bien il est au courant alors ses mains ne sont pas blanches comme neige contrairement à ce qu’il prétend». Avant d’argumenter que « le président de la République et son clan sont totalement impliqués dans la corruption et la mauvaise gestion ».


Une affaire d’argent


C’est du reste, appuiera le leader du Pnds, «cela qui est à la base de ce projet antidémocratique. C’est pour défendre des intérêts particuliers que le président a jeté notre pays dans la crise actuelle». A Niamey, des observateurs soulignent que cette révélation de Mahamadou Issoufou démontre si besoin est combien « certains partisans de Tazartché sont mouillés jusqu’au cou dans des scabreuses affaires d’enrichissement illicite, de passe-droit, de trafic d’influence et de détournement de deniers publics». Pour eux, ils n’ont d’au­­tre choix que de s’embarquer dans cette entreprise pour échapper à d’éventuelles représailles. «Même si Ibrahim Hamidou, l’une des personnalités impliquées dans cette ténébreuse affaire, se défend en indiquant qu’ils n’ont encore rien perçu des 5 millions de dollars, il n’en demeure pas moins que les actes sont là et traduisent clairement la manière par laquelle certaines personnalités détournent l’Etat à des fins strictement personnelles. cette révélation ramène aussi la question de l’octroi des permis miniers qui avait suscité au mois de mai dernier la curiosité de l’Assemblée nationale qui avait tenté de mettre en place une commission d’enquête parlementaire. Mais en vain. Une autre enquête avait été menée par rapport à l’exploitation aurifère au niveau de la SML sur le site de Samira qui a mis en lumière la double fonction jouée par un des conseillers du président de la République, sans compter l’obscurité qui entoure l’exportation de ce minerai», commente toujours le journal dans son édition en ligne. Au moment où nous mettions sous presse, on apprenait que les pays de l’UE ont menacé le Niger de « graves conséquences » pour l’avenir des aides européennes accordées au pays en raison du référendum prévu le 4 août. « L’Union européenne souligne que la poursuite des violations des éléments essentiels de l’accord de Cotonou aura de graves conséquences pour la coopération entre l’UE et le Niger », indique un communiqué publié par la présidence suédoise de l’UE au nom des 27. Cet accord de coopération et de développement, signé en juin 2000 dans la capitale du Bénin entre l’Union européenne et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), prévoit le respect de critères démocratiques et de défense des droits de l’Homme. Les pays de l’UE, dans leur communiqué, ont dénoncé le référendum du 4 août, jugeant qu’il allait à l’encontre d’un arrêt de la Cour constitutionnelle du pays.

Bakayoko Youssouf
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