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International Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Fraternité Matin

Chine : La reconnaissance diplomatique de la Chine à l’Afrique

Le ministère chinois des Affaires étrangères a organisé, du 30 juin au 15 juillet dernier à Pékin, un séminaire à l’intention des journalistes francophones de 17 pays africains.



La politique africaine de la Chine a une histoire. Wang Kejun, Conseiller au Département d’Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, l’a contée aux journalistes francophones de 17 pays africains réunis à Beijing (Pékin) du 30 juin au 13 juillet dernier, dans le cadre d’un séminaire sur la coopération sino-africaine.



En effet, selon le Conseiller Wang Kejun, l’intensification des liens d’amitié et de coopération entre la Chine et l’Afrique est la reconnaissance de Pékin aux Africains. A cause de leur soutien au pays du président chinois Hu Jintao pour la place qu’il occupe à l’organisation des Nations unies (Onu) et à l’occasion de certains événements liés à la vie sociale et sportive de la Chine.



«La Chine, a indiqué Wang Kejun, n’oubliera jamais le fait qu’en 1971, c’est avec l’appui des pays africains et de nombreux autres pays en développement qu’elle a recouvré son siège légitime au sein de l’Onu».



Autre raison politique de la grande amitié chinoise à l’égard de l’Afrique, c’est grâce à l’appui des Africains, selon le Conseiller Wang, que la Chine a réussi à faire échouer, à onze reprises, les motions anti-chinoises aux sessions de la Commission des Droits de l’homme de l’Onu.



Concernant les questions des minorités ethniques du sport, notamment de celle du Tibet et du dalai lama, et de l’organisation des derniers jeux olympiques à Beijing, le conférencier a souligné que la Chine a reçu un «soutien précieux» des pays africains.



Quoi de plus normal, a fait remarquer Wang Kejun, que son pays accorde une grande importance à sa coopération avec l’Afrique et les organisations régionales dont l’Union africaine (Ua).



Pékin a, du reste, œuvré à la paix dans certains pays d’Afrique. C’est le cas du Soudan et de la Somalie pour lesquels elle a fourni des aides aux opérations de maintien de la paix de l’Ua.



En matière de coopération économique, jusqu’à la fin de l’année 2008, le gouvernement chinois a pris en charge, en Afrique, quelque 800 projets complets et activé 100 autres qui bénéficient d’un prêt préférentiel.



Ainsi, des projets ont été réalisés dans plusieurs pays, notamment en Tanzanie et en Zambie. Où, avec l’assistance chinoise, le chemin de fer de 1860 Km reliant ces deux pays a été construit.



En Côte d’Ivoire, le Palais de la culture à Abidjan, la Maison des députés à Yamoussoukro ont été réalisés grâce au co-financement de la Chine.



Actuellement, les travaux de la nouvelle Présidence de la République à Yamoussoukro sont effectués grâce à la coopération chinoise.



Au plan commercial, le volume des échanges entre la Chine et l’Afrique, au début des années 1950, n’était que de 12 millions de dollars américains. En 2008, il a atteint 106,84 milliards de dollars US, soit une croissance de 45,1% par rapport à l’année 2007. Où la balance commerciale sino- africaine était de 73,31 milliards de dollars.



Jusqu’à la fin de l’année 2007, les investissements directs chinois dans 48 pays africains ont totalisé 14,6 milliards. Ils se sont effectués dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, la pêche, le textile, l’énergie, les infrastructures, l’hydraulique.



Le développement de la culture africaine a aussi intéressé le gouvernement chinois. 66 accords de coopération culturelle ont été signés entre des pays africains et la Chine. Qui a réalisé 164 projets culturels et créé des centres culturels au Bénin, à l’Ile Maurice et en Egypte.



Pour la formation éducative, jusqu’en fin 2008, Pékin a accordé plus de 20 000 bourses aux étudiants africains. Quand, dans le domaine de la santé la Chine a envoyé, dans 51 pays africains 16 000 médecins qui ont soigné 190 millions de malades. Créant ainsi un rôle actif dans la promotion du développement socio-économique de l’Afrique.



En fait, tout commence le 30 mai 1956. La Chine nouvelle (République populaire de Chine sous Mao Zedong) établit ce jour-là son premier contact diplomatique avec l’Afrique, à travers la signature d’un accord de coopération portant création d’une ambassade chinoise en Egypte.



Depuis, plus d’un demi-siècle s’est écoulé. Aujourd’hui, grâce aux efforts conjugués de part et d’autre, les relations sino-africaines se sont développées, à en croire Wang Kejun, sur la base de «l’amitié sincère, de l’égalité, de la confiance mutuelle, de la coopération solidaire, des avantages réciproques et du gagnant-gagnant».



Les relations entre l’Afrique et la Chine sont tutélaires. En effet, apprend-on par le Conseiller au département d’Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine et l’Afrique avaient eu des contacts et des échanges commerciaux indirects, il y a plus de 3 000 ans.



Déjà, au 7e siècle, des liens directs maritimes avaient été établis. Au 15e siècle, le célèbre navigateur de la dynastie des Ming, Zheng He, avait atteint, à la tête des flottes, quatre fois la côte est de l’Afrique, précisément la Somalie et le Kenya.



La Chine et l’Afrique, faut-il le noter, ont connu le même sort dans le passé et souffert, dans l’histoire contemporaine et moderne, de l’agression et de l’oppression colonialistes. D’où leur soutien mutuel pour leur libération.



Ernest Aka Simon



Envoyé spécial à Pékin (Chine)



Option : Question sensible



En Chine, la question du Tibet et du dalaï-lama est très sensible. Même dans le milieu universitaire. Après un cours magistral sur «l’autonomie ethnique chinoise» dispensé aux participants du séminaire par le Pr Zhang Xuzhi de l’Université des langues étrangères de Beijing (Pékin), un confrère voulait en savoir davantage sur l’exil du dalaï-lama en Inde, puis sa tournée en Occident.



Le ton, jusque-là modéré du Pr Zhang Xuzhi, change brusquement pour laisser entendre cette réponse: «L’histoire du Tibet, Monsieur, a été écrite aux 19e et 20e siècles par des missionnaires français, anglais et allemands. Si vous voulez connaître ce qui se passe actuellement concernant le dalaï-lama, lisez cette histoire».



Froid dans la salle. Qui, quelques instants auparavant applaudissait l’exposant après son intervention sur ce qui était fait en Chine pour réduire les disparités régionales dans les domaines de la santé, de l’emploi, de la sécurité, de l’agriculture, des infrastructures et de l’éducation.



Ainsi, on apprendra qu’en matière d’éducation, des faveurs sont accordées aux minorités.



En effet, selon le Pr Zhang Xuzhi, chaque année, l’Université des langues étrangères de Beijing recrute quatre étudiants de la région musulmane de Chine et deux du Tibet, avec des moyennes inférieures à celle exigée par l’Université.



Ceci étant, le Pr Zhang ne partage pas l’idée de certains médias occidentaux qui, pour des raisons propres, donnent des informations erronées sur la vie des Tibétains en Chine.



Sur la question du dalaï-lama, le professeur associé à l’Institut de diplomatie de Beijing, Mme Zhuang Chenyan, est catégorique. «Le dalaï-lama, tranche-t-elle, est un homme politique, pas un moine».



Car, de son point de vue, il aurait dû rester au Tibet auprès de ses disciples et sa population pour mener sa lutte, «dans le cadre de ses fonctions de religieux».



Que fait-elle du problème de sécurité qui pourrait alors se poser pour lui? «La mort, pour un moine bouddhiste, rétorque Mme Zhuang Chenyan, c’est le commencement de la vie».



Gagné par l’âge, le guide spirituel tibétain a proposé un vote pour désigner son successeur. Ce mode de succession, du reste inapproprié à la méthode bouddhiste de passation des pouvoirs, est la preuve de l’influence de l’Occident sur le chef spirituel du Tibet, selon la professeur associée à l’Institut de diplomatie.



par Ernest Aka Simon



Gansu, l’un des porte-flambeaux industriels de la Chine



Située au nord-ouest de la Chine, entre les plateaux de loess, de la Mongolie et du Qinghai-Tibet, la province de Gansu, à deux heures de vol de la capitale Beijing, est l’un des porte-flambeaux industriels de la Chine.



Il est environ 5 h, heure locale (13 h Gmt) à Lanzhou, la capitale de la province, ce samedi 11 juillet. Dans l’air glacial qui souffle sur la ville, les rayons du soleil d’été, après avoir contourné les plateaux qui l’encerclent, viennent frapper les eaux boueuses du fleuve jaune. Qui arrose la ville et forme avec celui du Yangtze la paire fluviale nourricière des bassins de la province.



Dans le jardin qui longe le fleuve jaune sur de longues distances, certains habitants, de tous les âges, font de la gymnastique, quand d’autres sur des espaces en dalle dansent, dans un mouvement synchronisé au son de la musique.



Composée de 12 municipalités, selon le Directeur du Bureau des Affaires étrangères de Gansu, Gou Yingchun, la province de Gansu compte deux régions de 55 minorités autonomes représentant 8,8% des 26,30 millions d’habitants qui vivent sur une superficie de 454 000 km2. Avec un PIB de plus de 12 000 Yuan (la monnaie chinoise) par habitant, en 2008, soit 84 000 Fcfa.



Des atouts pour la mise en œuvre d’un programme de développement avec des ressources minérales telles que les métaux non ferreux, le charbon. Mais aussi les énergies éolienne et photovoltaïque.



En ce qui concerne l’énergie éolienne, un centre de recherche à 40 km de Lanzhou forme des techniciens à la pratique de cette forme de production d’électricité, propice aux ménages. Ici, il fait -15 degrés en hiver et les populations utilisent à moindre coût l’énergie solaire pour le chauffage des habitations et la cuisine. 43 mégawatts d’énergie solaire ont été produits l’année dernière par la province de Gansu.



La technique pratiquée à Lanzhou est l’une des plus développées au monde. Dans sa politique d’échanges technologiques avec l’extérieur, la province de Ganzhou a inscrit dans sa coopération avec plusieurs pays, notamment ceux d’Afrique, un programme accéléré d’enseignement. 113 pays du monde entier envoient des apprenants au centre énergétique de Lanzhou pour une formation pratique de trois mois.



Dans le cadre de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Chine, Anguié Anguié et Eddy Simon, deux Ivoiriens, ont participé à une formation au centre de Lanzhou, respectivement en 1997 et en 2003.



La production de l’énergie voltaïque se fait dans le barrage de Yong jin, le 3e au monde, dans la province de Gansu. Débutés en 1955, les travaux de ce barrage ont connu deux interruptions et pris fin en 1974. Lors de la construction, le président actuel de la Chine Hu Jintao, y a travaillé en tant que technicien électrique.



A l’instar de la Chine, la province de Gansu entretient des relations de coopération avec des pays africains depuis les années 1970 dans les domaines de la médecine, de la santé, des ressources minérales, de l’agriculture, de la technologie, de la construction et du commerce. Afin d’intensifier ces relations, des jumelages ont été réalisés entre la province de Gansu et celles de Giza, en Egypte, de Mashonaland-ouest au Zimbabwe de Tamatave à Madagascar et d’Oshikoto en Namibie. Malgré sa proximité avec les régions de l’Asie pacifique et de l’Asie-Europe, favorable à une coopération de voisinage.



Ernest Aka Simon



Envoyé spécial à Lanzhou (Chine)



Focus : Symbole



La place Tian’ anmen lui a ravi, depuis quelques années, sa notoriété. La Grande muraille demeure toutefois le symbole de la Chine et un lieu incontournable du tourisme chinois.



Plus grande construction au monde avec une longueur de quelque 6 700 km, cet ensemble de fortifications militaires a été construit entre le Ve siècle avant J.-C. et le XVIe siècle pour défendre la frontière nord de la Chine.



Structure architecturale la plus grande construite par l’homme (6 à 7 mètres de hauteur, et 4 à 5 mètres de largeur), la Grande muraille est classée, depuis 1987, patrimoine mondial de l’Unesco.



Aussi, s’impose-t-elle comme le lieu touristique le plus célèbre devant la cité interdite. Cette cité, qui s’étend jusqu’au nord de la place Tian’ anmen, a servi de résidence principale, de 1420 à 1911, à 24 empereurs des Ming et Qing, deux dynasties qui ont marqué l’histoire de la Chine.



Ce palais impérial est divisé en deux parties: la cour extérieure, où le souverain présidait les grandes cérémonies officielles et recevait ses ministres. Elle abrite la Salle de l’harmonie suprême (Taihe), la Salle de l’harmonie parfaite (Zhonghe) et la Salle de l’harmonie préservée (Baohe), la Salle de la gloire littéraire (Wenhua) et celle des prouesses militaires (Wuying).



La cour intérieure est composée du Palais de la pureté céleste (Qianqing), la Salle de l’union (Jiaotai) et le Palais de la tranquillité terrestre (Kunning). Cette cour, entourée par les six Palais de l’est et les six autres de l’ouest, servait de cabinet de travail à l’empereur et abritait les appartements de la famille impériale, des trois princesses et des… 12 concubines de l’empereur.



La cité interdite, une cristallisation de la culture et de l’histoire impériale chinoises.



E. A. S



Repères



Dynastie. La Chine connut vers le XXIe siècle avant J.-C. l’avènement de la première dynastie de son histoire, celle des Xia.



Féodalité. Le premier Etat féodal au pouvoir centralisé de la Chine, connu sous le nom de dynastie des Qin, fut fondé en 221 avant J.-C par Qinshihuang.



Révolution. La révolution de 1911, conduite par Sun Yat-Sen, renversa la dynastie des Qin et mit fin au régime monarchique déjà vieux de 2000 ans. Sun Yat-Sen établit le gouvernement provisoire de la République de Chine. Qui deviendra le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine.



Travaux. Les travaux de bitumage ou de réparation de la voirie à Beijing se déroulent la nuit. Renseignement pris, la circulation a besoin d’être désengorgée le jour. Et puis, développement économique oblige, le pays est au travail jour et nuit.



Précautions. Un contrôle médical pour détecter le virus de la grippe A H1N1 est systématiquement effectué sur tout passager qui arrive à l’aéroport de la capitale chinoise. A l’atterrissage de l’avion, des agents de santé, pistolet détecteur au laser en main, montent à bord de l’aéroplane et pointent l’appareil sur le front du voyageur.



Informations. Chaque grand carrefour de la capitale chinoise est équipé de grands écrans pour diffuser les émissions de la CCTV1, la première chaîne de télévision du pays. Ainsi, à tout moment, les populations qui prennent d’assaut les rues peuvent facilement s’informer.



Médias 1. La Chine compte 1938 titres au plan national et 1129 en entreprise. Chaque numéro tire annuellement 43 800 000 000 exemplaires.



Médias 2. La Chine a 287 chaînes générales de télévision, 44 chaînes éducatives avec un taux de couverture de 96,24% pour une superficie nationale de 9 596 960 km2. Il y a, par ailleurs, 263 stations de radios nationales qui diffusent 2477 programmes en 12 770 000 heures avec un taux de couverture de 95,43%.
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