L'auditorium de la cathédrale Saint Paul, au Plateau, a abrité hier matin la communion entre la délégation américaine du révérend-pasteur Jesse Jackson et celle du Forum des confessions religieuses de Côte d'Ivoire, conduite par l'archevêque d'Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa. Le président du Congrès des jeunesses panafricaines et des patriotes (Cojep), Charles Blé Goudé, était également au rendez-vous. Pendant une heure de prière, de cantiques œcuméniques et d'hymnes à la paix, tous ont partagé leurs attentes pour la Côte d'Ivoire de demain. Ainsi, le Rév. Jesse a rêvé d'une grande nation fortifiée par les épreuves de la crise. «Un jour nouveau se lèvera au soir du 29 novembre. Et vous devez vous battre côte-à-côte pour l'émergence d'une grande nation», a exhorté le leader. Il a cependant subordonné la renaissance à une prise de conscience individuelle. Car, pour lui, seule «la préparation des esprits à l'élection présidentielle» peut amener les Ivoiriens à aborder le vote de façon pacifique. Au terme de l'épreuve du 29 novembre, il convient d'avoir «un comportement citoyen». Le révérend exhorte les Ivoiriens à «accepter le verdict des urnes», reconnaissant que l'étape des résultats électoraux est «très sensible» pour la cohésion sociale. «Nous tombons souvent mais, Dieu est là pour nous réhabiliter. C'est pourquoi, il faut toujours garder espoir», a prêché le pasteur. Au nom du Forum, l'imam Idriss Koudous, président du Conseil national islamique (Cni) a remercié l'Américain pour la leçon de civisme aux Ivoiriens. Le guide musulman voit en Jesse «un instrument de Dieu qui impulse à la Côte d'Ivoire des énergies de paix». Il a rappelé les « efforts » des religieux dans la résolution de la crise ivoirienne. «A plusieurs reprises, nous avons rencontré tous les acteurs sociopolitiques y compris le président de la République. Aujourd'hui après plusieurs accords, celui de Ouagadougou nous permet d'espérer en des lendemains meilleurs. Malgré ces efforts, la situation demeure morose», a-t-il toutefois signalé. En dépit du statu quo dénoncé, les religieux ont foi. « Voilà pourquoi, confie Idriss Koudouss, nous sommes tous engagés dans le processus de sortie de crise ».
Bidi Ignace
Bidi Ignace
