Le président du Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor), Evariste Méambly fait, dans cet entretien, un bilan de sa structure, dévoile des projets et jette un regard sur le passage du Rév. Jesse Jackson en Côte d`Ivoire.
Après le lancement officiel des activités du Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor), le 28 juillet dernier, êtes-vous satisfait du démarrage de votre opération de collecte de fonds pour l`Armée ?
Nous sommes entièrement satisfait pour ce début. Car lorsque nous avions rencontré les chefs d`états-majors des Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (Fds-ci) le Gal de Division Philippe Mangou à Abidjan et des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn) le Gal de Brigade Soumaïla Bakayoko à Bouaké, nous avions dit à chacun d`eux que nous, opérateurs économiques, allions essayer de mettre à leur disposition, une contribution de 85 millions de Fcfa. Mais le 28 juillet, nous sommes allés au-delà de cette promesse, en donnant 215 millions. Soit 253 % de réussite. Ce n`est pas rien pour un départ. Et je tiens à remercier tous ceux qui nous ont permis d`atteindre ce montant.
Mais ce même jour, à l`état-major des Fds, vous avez offert vous-même la somme de 100 millions. Pourquoi une telle mise ? Qu`est-ce qui vous fait courir ?
Nous ne courons pas, nous posons des actes. Et ce qui nous motive, c`est simple : c`est l`amour maternel ; l`amour de la paix et du développement socio-économique dans notre unique pays. Vous savez que la crise que nous traversons, pèse énormément sur le budget de l`Etat. Et le Chef de l`Etat et son Gouvernement ont eu la rigueur, dans le cadre de l`application de l`Accord politique de Ouagadougou, d`affecter 8000 gendarmes et policiers sur l`ensemble du territoire national, 4000 venant de Fds et 4000 autres des Fafn. La mission de ces hommes, regroupés au sein de l`embryon de la nouvelle Armée de Côte d`Ivoire, qui est le Centre de commandement intégré (Cci), est de réunifier le pays, de consolider le pouvoir des Préfets en rétablissant effectivement l`autorité de l`Etat sur toute l`étendue du territoire national, d`assurer la sécurité des personnes et des biens partout en Côte d`Ivoire, de créer les conditions de l`application de l`unicité des caisses, de procéder au désarmement et de sécuriser le processus électoral. Ce vaste programme ne peut se réaliser dans le dénuement total des personnes commises à cette mission. Or, le ministre de la Défense, M. Michel Amani N`Guessan, ne cesse de dire chaque fois qu`il en a l`occasion, que le Gouvernement n`a encore pu déployer tous les 8000 hommes désignés, faute de moyens. Comment le Cci pourra-t-il donc atteindre ses objectifs, et permettre à la Côte d`Ivoire de respecter la date du 29 novembre 2009 et de sortir de la crise, s`il manque de moyens ? C`est ce qui nous interpelle. Nous percevons le cri de cœur du ministre de la Défense comme un appel au secours en direction des Ivoiriens et des amis de la Côte d`Ivoire.
C`est pourquoi, vous vous êtes montré secourable ?
Nous l`avons fait pour notre mère patrie, mais nous l`avons également fait pour nous-même. Car nous sommes opérateur économique, et les opérateurs économiques sont les plus grands bénéficiaires d`un climat de paix. C`est nous qui, en temps de paix, avons l`opportunité de fructifier nos affaires, de réaliser les meilleures plus-values et d`effectuer les grands voyages de plaisir. Et lorsqu`il y a des troubles, ce sont nos affaires qui prennent des coups. Pour pouvoir donc gagner davantage demain ou même pour se maintenir, il convient d`investir dans la paix aujourd`hui. L`autre motivation personnelle qui nous a guidé, c`est la situation catastrophique à l`Ouest, dont nous sommes originaire. C`est connu, cette région de la Côte d`Ivoire a été particulièrement secouée par la guerre. Et durant toutes ces années, nous ne pouvions nous rendre sur la terre de nos ancêtres. Ce n`est pas une situation aisée à vivre pour qui sait d`où il vient. Or, le retour durable de la paix à l`Ouest, ne peut se faire que dans le cadre d`une opération nationale de pacification et de sécurisation. Mais ce travail, c`est celui de l`Armée de réunification, le Cci, qui attend d`être équipé et véritablement soutenu pour accomplir efficacement sa mission. Et rappelez-vous les mots du ministre de la Défense le 5 août, le jour de la remise des 215 millions. Il disait qu`en plus des 8000 gendarmes et policiers que le Président de la République lui a dit de déployer sur l`ensemble du territoire national, il y avait 5000 soldats des Fafn à encaserner. Et que cela requerrait du Gouvernement, beaucoup d`efforts dans plusieurs directions, à savoir la réhabilitation des sites sécuritaires, la réhabilitation des brigades, des commissariats, et que l`Etat devait faire face à ses engagements vis-à-vis des opérations de paix et que cela coûtait très cher. Si une Pme comme le Groupe Méambly a offert 100 millions à l`Armée, c`est pour donner l`exemple. Ce n`est ni par défi, ni par excès de fortune. Celui qui est au-devant d`une telle opération ne pouvait agir autrement. C`est un pari sur l`avenir que nous faisons. Bien d`autres personnes physiques et morales, d`ici et d`ailleurs, peuvent le faire pour ce pays hospitalier et le font déjà.
Comment évolue l`opération après la collecte des 215 millions ?
Après la cérémonie de lancement officiel, les choses avancent. Nous avions déjà annoncé des intentions fermes de 75 millions en Côte d`Ivoire et 40 véhicules 4 x 4 d`un de nos partenaires japonais qui entend même participer à la reconstruction du pays à travers des investissements. Les bonnes volontés continuent d`alimenter le compte n° A0092010010027455000024, que nous avons ouvert à la Banque nationale d`investissement (Bni). Il y a bien d`autres intentions que nous allons communiquer au fur et à mesure que les actions se préciseront. Mais nous continuons la sensibilisation et le lobbying en faveur de notre Armée. Et nous constatons qu`il y a dans ce peuple de Côte d`Ivoire et ses amis, une grande sensibilité de générosité et de solidarité qu`on ne peut solliciter en vain, quand il s`agit d`une cause noble ; nous voulons dire quand il s`agit de sauver un intérêt national. C`est dans ce cadre que les intentions se concrétisent de plus en plus et que nous sommes invité à Paris, à Londres et à Genève.
La diaspora veut-elle mettre la main à la pâte ?
Absolument ! C`est formidable de voir à quel point les Ivoiriens aiment leur pays. Et nous allons mettre ce voyage à profit pour prendre d`autres contacts et faire le plaidoyer aussi bien de notre Armée que pour le processus de paix.
Ce voyage est-il prévu pour quand ?
Vous serez informé. Mais avant de partir, nous aurons une autre cérémonie de remise de don au ministre de la Défense avant fin août.
Qu`en est-il du contentieux financier avec Patrick Bédié ? A-t-il payé votre argent ?
Nous avions dit que nous suspendions la communication sur ce sujet dans la presse. Nous n’avons pas encore de raison de changer d`avis.
On vous a vu faire un don au Rév. Jesse Jackson. Comment avez-vous vécu sa venue en Côte d`Ivoire ?
La venue du Rév. Jesse Jackson va booster le processus de paix que le Conasfor s`est engagé à soutenir par la mobilisation de fonds pour l`Armée. Jesse soutient l`appropriation du processus de paix par le peuple et les élections transparentes, ce qui est le même combat que nous menons. Jackson a envoyé un message fort aux hommes politiques, un message fort aux religieux et un message fort à la jeunesse. Et lorsqu`il a dit à la jeunesse d`éviter la violence, la drogue et de se mettre au travail, nous au Conasfor, nous nous sommes rendu compte qu`il a compris notre combat. Parce que, quand nous recherchons la resocialisation de l`armée, c`est pour la pacification totale de la Côte d`Ivoire afin que ce pays se mette résolument au travail pour le développement de l`économie. Ses messages ne font qu`appuyer notre action sur le terrain. Il nous accompagne et met de l`eau à notre moulin. Nous avons eu l`avantage de passer des moments avec lui et nous pouvons dire qu`il a bien compris l`intérêt de notre combat.
Entretien réalisé par
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Après le lancement officiel des activités du Comité national de soutien aux Forces de réunification (Conasfor), le 28 juillet dernier, êtes-vous satisfait du démarrage de votre opération de collecte de fonds pour l`Armée ?
Nous sommes entièrement satisfait pour ce début. Car lorsque nous avions rencontré les chefs d`états-majors des Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (Fds-ci) le Gal de Division Philippe Mangou à Abidjan et des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn) le Gal de Brigade Soumaïla Bakayoko à Bouaké, nous avions dit à chacun d`eux que nous, opérateurs économiques, allions essayer de mettre à leur disposition, une contribution de 85 millions de Fcfa. Mais le 28 juillet, nous sommes allés au-delà de cette promesse, en donnant 215 millions. Soit 253 % de réussite. Ce n`est pas rien pour un départ. Et je tiens à remercier tous ceux qui nous ont permis d`atteindre ce montant.
Mais ce même jour, à l`état-major des Fds, vous avez offert vous-même la somme de 100 millions. Pourquoi une telle mise ? Qu`est-ce qui vous fait courir ?
Nous ne courons pas, nous posons des actes. Et ce qui nous motive, c`est simple : c`est l`amour maternel ; l`amour de la paix et du développement socio-économique dans notre unique pays. Vous savez que la crise que nous traversons, pèse énormément sur le budget de l`Etat. Et le Chef de l`Etat et son Gouvernement ont eu la rigueur, dans le cadre de l`application de l`Accord politique de Ouagadougou, d`affecter 8000 gendarmes et policiers sur l`ensemble du territoire national, 4000 venant de Fds et 4000 autres des Fafn. La mission de ces hommes, regroupés au sein de l`embryon de la nouvelle Armée de Côte d`Ivoire, qui est le Centre de commandement intégré (Cci), est de réunifier le pays, de consolider le pouvoir des Préfets en rétablissant effectivement l`autorité de l`Etat sur toute l`étendue du territoire national, d`assurer la sécurité des personnes et des biens partout en Côte d`Ivoire, de créer les conditions de l`application de l`unicité des caisses, de procéder au désarmement et de sécuriser le processus électoral. Ce vaste programme ne peut se réaliser dans le dénuement total des personnes commises à cette mission. Or, le ministre de la Défense, M. Michel Amani N`Guessan, ne cesse de dire chaque fois qu`il en a l`occasion, que le Gouvernement n`a encore pu déployer tous les 8000 hommes désignés, faute de moyens. Comment le Cci pourra-t-il donc atteindre ses objectifs, et permettre à la Côte d`Ivoire de respecter la date du 29 novembre 2009 et de sortir de la crise, s`il manque de moyens ? C`est ce qui nous interpelle. Nous percevons le cri de cœur du ministre de la Défense comme un appel au secours en direction des Ivoiriens et des amis de la Côte d`Ivoire.
C`est pourquoi, vous vous êtes montré secourable ?
Nous l`avons fait pour notre mère patrie, mais nous l`avons également fait pour nous-même. Car nous sommes opérateur économique, et les opérateurs économiques sont les plus grands bénéficiaires d`un climat de paix. C`est nous qui, en temps de paix, avons l`opportunité de fructifier nos affaires, de réaliser les meilleures plus-values et d`effectuer les grands voyages de plaisir. Et lorsqu`il y a des troubles, ce sont nos affaires qui prennent des coups. Pour pouvoir donc gagner davantage demain ou même pour se maintenir, il convient d`investir dans la paix aujourd`hui. L`autre motivation personnelle qui nous a guidé, c`est la situation catastrophique à l`Ouest, dont nous sommes originaire. C`est connu, cette région de la Côte d`Ivoire a été particulièrement secouée par la guerre. Et durant toutes ces années, nous ne pouvions nous rendre sur la terre de nos ancêtres. Ce n`est pas une situation aisée à vivre pour qui sait d`où il vient. Or, le retour durable de la paix à l`Ouest, ne peut se faire que dans le cadre d`une opération nationale de pacification et de sécurisation. Mais ce travail, c`est celui de l`Armée de réunification, le Cci, qui attend d`être équipé et véritablement soutenu pour accomplir efficacement sa mission. Et rappelez-vous les mots du ministre de la Défense le 5 août, le jour de la remise des 215 millions. Il disait qu`en plus des 8000 gendarmes et policiers que le Président de la République lui a dit de déployer sur l`ensemble du territoire national, il y avait 5000 soldats des Fafn à encaserner. Et que cela requerrait du Gouvernement, beaucoup d`efforts dans plusieurs directions, à savoir la réhabilitation des sites sécuritaires, la réhabilitation des brigades, des commissariats, et que l`Etat devait faire face à ses engagements vis-à-vis des opérations de paix et que cela coûtait très cher. Si une Pme comme le Groupe Méambly a offert 100 millions à l`Armée, c`est pour donner l`exemple. Ce n`est ni par défi, ni par excès de fortune. Celui qui est au-devant d`une telle opération ne pouvait agir autrement. C`est un pari sur l`avenir que nous faisons. Bien d`autres personnes physiques et morales, d`ici et d`ailleurs, peuvent le faire pour ce pays hospitalier et le font déjà.
Comment évolue l`opération après la collecte des 215 millions ?
Après la cérémonie de lancement officiel, les choses avancent. Nous avions déjà annoncé des intentions fermes de 75 millions en Côte d`Ivoire et 40 véhicules 4 x 4 d`un de nos partenaires japonais qui entend même participer à la reconstruction du pays à travers des investissements. Les bonnes volontés continuent d`alimenter le compte n° A0092010010027455000024, que nous avons ouvert à la Banque nationale d`investissement (Bni). Il y a bien d`autres intentions que nous allons communiquer au fur et à mesure que les actions se préciseront. Mais nous continuons la sensibilisation et le lobbying en faveur de notre Armée. Et nous constatons qu`il y a dans ce peuple de Côte d`Ivoire et ses amis, une grande sensibilité de générosité et de solidarité qu`on ne peut solliciter en vain, quand il s`agit d`une cause noble ; nous voulons dire quand il s`agit de sauver un intérêt national. C`est dans ce cadre que les intentions se concrétisent de plus en plus et que nous sommes invité à Paris, à Londres et à Genève.
La diaspora veut-elle mettre la main à la pâte ?
Absolument ! C`est formidable de voir à quel point les Ivoiriens aiment leur pays. Et nous allons mettre ce voyage à profit pour prendre d`autres contacts et faire le plaidoyer aussi bien de notre Armée que pour le processus de paix.
Ce voyage est-il prévu pour quand ?
Vous serez informé. Mais avant de partir, nous aurons une autre cérémonie de remise de don au ministre de la Défense avant fin août.
Qu`en est-il du contentieux financier avec Patrick Bédié ? A-t-il payé votre argent ?
Nous avions dit que nous suspendions la communication sur ce sujet dans la presse. Nous n’avons pas encore de raison de changer d`avis.
On vous a vu faire un don au Rév. Jesse Jackson. Comment avez-vous vécu sa venue en Côte d`Ivoire ?
La venue du Rév. Jesse Jackson va booster le processus de paix que le Conasfor s`est engagé à soutenir par la mobilisation de fonds pour l`Armée. Jesse soutient l`appropriation du processus de paix par le peuple et les élections transparentes, ce qui est le même combat que nous menons. Jackson a envoyé un message fort aux hommes politiques, un message fort aux religieux et un message fort à la jeunesse. Et lorsqu`il a dit à la jeunesse d`éviter la violence, la drogue et de se mettre au travail, nous au Conasfor, nous nous sommes rendu compte qu`il a compris notre combat. Parce que, quand nous recherchons la resocialisation de l`armée, c`est pour la pacification totale de la Côte d`Ivoire afin que ce pays se mette résolument au travail pour le développement de l`économie. Ses messages ne font qu`appuyer notre action sur le terrain. Il nous accompagne et met de l`eau à notre moulin. Nous avons eu l`avantage de passer des moments avec lui et nous pouvons dire qu`il a bien compris l`intérêt de notre combat.
Entretien réalisé par
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
