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Art et Culture Publié le lundi 17 août 2009 | Le Patriote

Interview. Nanan Adjahouto Dodo (Roi des Ahizô du Bénin) : “Les chefs d’Etat ne doivent pas nous voir en ennemis”

Le Patriote : Majesté, vous désormais un habitué du Festirois, puisque c’est la seconde fois que vous arrivez en Côte d’Ivoire dans le cadre de ce festival. A la fin de l’édition de cette année, la 7ème, que retenez-vous de son déroulement et du peuple ivoirien ?

Nanan Adjahouto Dodo: En plus d’être le Roi des Ahizô du Bénin, je suis aussi le Vice président du Conseil national des Rois d’Afrique. Alors, à la fin de la 7ème édition de ce festival, je voudrais féliciter Pr Amoa Urbain et l’Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM), féliciter aussi toute la chefferie traditionnelle de Côte d’Ivoire. Ce que nous venons voir ici, chaque, année nous instruit beaucoup. La chefferie traditionnelle est vraiment entrain de reprendre ses lettres de noblesses. Ce que moi j’ai remarqué, la Côte d’Ivoire est un pays chargé d’histoire. Quand nous faisons le parcours d’Abidjan à Kong, c’est impressionnant. Moi, je ne connaissais Kong que dans les livres d’histoire. Je suis allé voir Kong de visu. J’invite tout d’abord les Ivoiriens qui ne sont jamais allés dans cette ville historique à s’y rendre afin de découvrir Kong et voir ce qui se passe là-bas. Outre cela, tous ceux qui ont pris part à cette caravane de la Route des Reines et Rois 2009 ont, sans doute, chacun découvert et retenu que la Culture ivoirienne est vivante et que nous sommes entrain de vivre la renaissance de la chefferie traditionnelle.

Cette dernière édition nous a permis de réaliser des avancées notables dans le domaine du statut de la chefferie traditionnelle. Nous avons mis sur pied un Comité scientifique international qui se chargera de la mise en place de la Chambre africaine des Reines et des Rois. Cet organe est tellement important, en ce sens qu’il y a beaucoup de conflits dans les pays qu’il urge de rendre fonctionnelle, le plus tôt possible, cette structure. Parce que nous savons que lorsqu’il y a des conflits entre des enfants du même pays, quand on les appelle à la conciliation, ils viennent à nous et des solutions au malentendu sont trouvées. Je pense que ce festival est entrain de faire un travail de fond sur le rôle de la chefferie traditionnelle dans nos pays. C’est le lieu de demander au gouvernement, à de bonnes volontés, aux sponsors de soutenir cette action noble du Pr Amoa et de la jeune université Charles Louis de Montesquieu.



L.P : Le Festirois a un volet international et le Bénin pourrait être sur cette route. Pour vous ; que peut apporter le Bénin à découvrir aux festivaliers ?

N.A.D : Au Benin, à partir du 10 janvier prochain, nous organisons un grand festival : Le Festival panafricain des arts et de la Chefferie traditionnelle de tous les royaumes africains, dont nous sommes le président et dont le Benin abrite le siège. Tous les pays africains seront invités. Au cours de ce festival, les chansons traditionnelles qui ont disparu ou qui sont en voie de disparition seront à l’honneur. Nous allons aussi exposer les objets et pièces du passé afin que les jeunes générations découvrent les beautés et les croyances du passé. Cela ne veut pas dire que nous allons interdire les gens d’aller à l’Eglise ou à la Mosquée. Nous allons montrer aux jeunes, qui méprisent tout ce qui touche au passé, que l’Afrique a des valeurs. Voyez, pendant le festival, nous avons découvert qu’aujourd’hui, certains jeunes ne savent pas comment se fait la salutation, la présentation des nouvelles, les gens ne savent plus ! Le rôle de la chefferie, les gens ont tout galvaudé et nous demandons à tous les rois de venir à l’école du Festirois, il n’y a pas de honte à apprendre ce que les autres font de bien.


L.P : Majesté, dans vos propos vous interpellez les gouvernants, Pour vous, que doivent faire ces décideurs pour le développement vrai de la Culture africaine ?

N.A.D : Il faut que, désormais, dans les pays africains, le président qui arrive au pouvoir, quelle que soit sa religion, pense à la chefferie traditionnelle. Que les chefs d’Etat ne prennent pas les Rois et les chefs comme leurs ennemies. Il faut accorder de l’importance à ces autorités coutumières comme le fait le Président Kadhafi de la Libye.

Recueillis par Jean- Antoine Doudou
(Envoyé spécial à Bouaké)
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