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Politique Publié le mercredi 19 août 2009 | Nord-Sud

Commandant Wattao : “Je quitte l`armée…”

A la faveur de la cérémonie marquant l'An un de sa nomination à la tête de la Zone 5 des Forces armées des Forces nouvelle, le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao dresse ici le bilan de sa gestion. Mais, il lève aussi un coin de voile sur son avenir après les élections.


•Comment jugé-vous votre bilan à la tête de la zone 5 des F.N.?
Le bilan est positif. Et même très positif pour moi.


•Tout ne fut cependant pas facile pour vous. En 12 mois, vous avez été l'objet de deux attaques.
Oui, je le répète, le bilan est très positif malgré tout. Je n'ai été attaqué que deux fois en 12 mois. Et cela, au début. Mais après, lorsque que ceux qui attaquaient ont été convaincus qu'ils ne pouvaient rien, ils ont abandonné. Ils ont compris et ont choisi la voie de la raison. Ainsi beaucoup d'entre eux se sont alignés. Et je travaille actuellement avec eux. Ceux qui n'ont pas compris, sont dans la nature. Il y en a qui ont regagné leurs familles quand d'autres sont annoncés à Daloa et Abidjan.


•Justement, avec ces éléments dans la nature, ne craignez-vous pas de nouvelles velléités d'attaque de vos bases ?

(Rires…..). Aujourd'hui, vue la situation politique de la Côte d'Ivoire et les accords militaires, je ne crains rien. Car attaquer Wattao, c'est attaquer la Côte d'Ivoire. Attaquer Séguéla, c'est attaquer la Côte d'Ivoire. Tout comme attaquer Yamoussoukro ou n'importe où, c'est encore attaquer la Côte d'Ivoire. Donc les auteurs verront devant eux, une armée unique et soudée constituée des Fds et FaFn.


•Durant deux mois, vous étiez absent de votre zone. Peut-on savoir les raisons de cette longue absence?

Vous savez que j'ai été victime d'un accident il y a de cela quelques temps et j'ai été opéré du genou. Donc, je me suis rendu pour un contrôle médical. Je peux vous rassurer que le bilan est très positif et je me porte à merveille. Et contrairement à certaines déclarations, je n'étais pas aux Etats-Unis, mais en France.


•Vous avez été aperçu, il y a de cela quelques semaines à Bamako. Quel était le motif de ce séjour au Mali ?

C'était à la faveur du dernier voyage du Premier ministre Soro Guillaume. C'est lui qui m'a mis dans sa délégation. Et j'en ai profité pour visiter un peu ce pays.


•Vous avez été aussi à Ouagadougou, au Burkina Faso. Selon certaines sources, lors du mariage du Cdt Losseny Fofana de Man, vous avez déserté la salle lorsque le commandant Zackaria est arrivé?

J'ai déjà eu à répondre à cette question face à certains de vos confrères qui me l'ont posée. Je ne veux pas faire la publicité de certaines personnes. Ceux qui étaient dans la salle ont vu ce qui s'est passé. La vérité est que celui qui a écrit cela est le seul qui m'a vu fuir. Sinon, en réalité je n'ai jamais fui. Et je n'ai jamais fui quelqu'un. La seule chose devant laquelle je dois fuir, c'est la fureur de Dieu.


•Comment la population vous a-t-elle accueilli après cette longue absence ?

Chaque fois que je retourne à Séguéla après une absence, je suis toujours accueilli avec beaucoup de chaleur par la population. Cette fois encore, j'ai senti que les populations avaient soif de me revoir. Cela a été constaté vu l'enthousiasme des vieux, des femmes et des jeunes. Ils me sont reconnaissants pour tout ce qu'on a mis à leur disposition pour améliorer l'ambiance à Séguéla. Et tout le monde s'épanouit. Cela leur a fait oublier les moments d'angoisses et de stress vécus avant notre arrivée.


•Une tournée dans la zone vous a conduit ce dimanche 16 août à Worofla, une sous-préfecture située à plus de 40 kms de Séguéla. Qu'est ce qui motive ces sorties ?

Je tenais à cette étape de Worofla pour plusieurs raisons. D'abord, depuis ma prise de commandement, je n'y avais pas encore mis les pieds. Il fallait combler ce grand vide. Ensuite, il fallait savoir comment les populations ont accueilli les Accords politiques de Ouagadougou (Apo). Et la sortie a été utile. J'y ai trouvé des hommes en détresse, angoissés, du fait de la crise. Des gens qui ont besoin que les élections aient rapidement lieu afin qu'ils se sentent libérés. Leurs produits agricoles ne peuvent être évacués, faute de routes. Les malades ne peuvent être évacués sur Séguéla, où il y a un centre de santé. C'est vous dire que c'est un peuple désemparé que j'ai rencontré. D'où mon appel à des élections qui mettront fin au calvaire des populations ivoiriennes.


•Si cette situation est une des conséquences de la guerre, est-ce que Wattao regrette d'avoir pris les armes ?

Ah non ! Je ne regrette pas du tout d'avoir pris les armes. Bien au contraire, j'assume. En prenant les armes, nous avons été clairs. Ce n'était pas pour être président de la République. Nous avons pris les armes pour régler un problème identitaire qui était une réalité dans notre pays. Et nous pensons avoir atteint notre objectif. Mieux, aucun candidat ne sera exclu aux prochaines élections. Il suffit de faire le bilan de l'opération d'identification et de l'enrôlement qui s'est bien déroulée et de manière gratuite pour s'en convaincre. C'est pourquoi, nos discours et nos appels pour la fin de la guerre sont désormais notre cheval de bataille.


•A 4 mois du premier tour des élections présidentielles, le problème de vos grades refait surface. Avez-vous un commentaire là-dessus ?

Moi, je trouve qu'il n'y a aucun commentaire à faire là-dessus. Nous avons tous été avertis. Tous ceux de nos collèges qui décideront de garder leur grade de commandant, doivent faire valoir leurs droits à la retraite. Ceux qui décideront de poursuivre la carrière dans l'armée, doivent se résoudre à perdre ses grades pour s'aligner sur la nouvelle armée avec des grades inférieurs.


•Laquelle des deux options choisira le Cdt Wattao ?

Sur ce chapitre, tout le mode connaît ma position. Wattao optera pour la retraite. Ma carrière militaire prendra fin avec l'organisation des élections prochaines.


•Wattao à la retraite. Où passera-t-il ses moments de retraite ?
Très loin du pays.


•Pour quelles raisons choisissez-vous de vivre en dehors de la Côte d'Ivoire ?

C'est pour éviter beaucoup de choses. J'ai toujours dit qu'il faut savoir arrêter. Quand on ne sait pas arrêter, on se casse la figure. Il faut éviter que mon nom soit associé à quoique ce soit. Je ne veux plus être indexé par un pouvoir. Comme vous le savez, il existe toujours des gens qui veulent la peau des autres. Donc, j'ai choisi d'aller vivre loin tranquillement avec ma famille. Ainsi, personne ne pourra me coller l'étiquette de faiseur de coup d'Etat.


•Et si le régime issu des prochains scrutins sollicitait vos services pour encore servir la nation ?

Ça c'est un autre débat. Le moment venu, on avisera. Car comme on le dit chez nous, on ne descend pas avant d'avoir sauté. Je n'ai pas encore sauté, et vous me demandez si je vais descendre. Répondant à votre question, j'avoue que ça dépendra de celui qui sera au pouvoir. Rien ne dit qu'il aura forcément besoin de moi.


•Parlant de ces élections, est-ce que vous êtes sûr de leur tenue le 29 novembre ?

Je suis très sûr de la tenue des élections. Tout est réuni pour que cela soit. Et tout le monde doit travailler dans ce sens. En tout cas, c'est ce que je m'attelle à faire chaque jour auprès des populations et de nos soldats. Déjà nous tirons une grande fierté du fait qu'aucun candidat ne sera exclu cette année. Cela pour la première fois en Côte d'Ivoire. Nous invitons les populations, à cette occasion, à aller aux urnes pour voter leur candidat. Aux soldats, nous disons que leur avenir est dans l'organisation de ces élections et dans la paix. C'est la paix qui va favoriser le recrutement de 5.000 d'entre eux. Et aussi parmi eux on recrutera des douaniers et des policiers. A tous ceux-là, il faut ajouter les nombreux enseignants volontaires qui ont été recrutés.

Interview réalisée à Séguéla
Par Bayo Fatim Correspondant régional
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